Toutes les personnes témoignant dans cet article le font sous pseudonyme ou en étant anonymisées.
Depuis le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis en janvier 2025, de nombreux événements ont fait prendre conscience de la vulnérabilité de nos contenus en ligne. On peut citer le ralliement des géants de la tech à Trump, la fin des politiques de modération sur des sujets comme l’immigration ou le genre, mais aussi la suppression de milliers de pages web contenant des données relatives au climat, à la santé publique ou aux questions d’inclusion.
Entre émancipation et cyberviolences
L’Internet dominant, dans lequel la plupart d’entre nous naviguent, est devenu un gigantesque territoire marchand divisé en grands domaines propriétaires (Google, Meta, Amazon, Microsoft, etc.), qui sont principalement dirigés par des hommes de la Silicon Valley. Un environnement qui a toujours été dominé par une culture conservatrice et masculiniste, comme l’a montré la chercheuse états-unienne Becca Lewis dans un article intitulé « “Headed for technofascism” : the rightwing roots of Silicon Valley » paru en janvier 2025 dans The Guardian. En deux décennies, la majeure partie de nos activités en ligne s’est progressivement concentrée dans ces espaces, qui abritent une galaxie de services2Voir les travaux de cartographie de l’espace numérique de Louise Drulhe. L’Atlas critique d’Internet est consultable sur son site.. Rien qu’en France, 53 % du trafic Internet provient des Gafam3Acronyme pour désigner les géants du Web : Google (Alphabet), Apple, Facebook (Meta), Amazon et Microsoft, les cinq grandes sociétés états-uniennes qui dominent le marché du numérique. et de Netflix4Rapport de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), juin 2024 : « État de l’Internet en France ».. Des endroits fermés où nous devons agir selon les règles érigées par ces géants du Web et où toutes les informations que nous laissons peuvent se retourner contre nous.
Entrer dans cet espace numérique, c’est devoir accepter que nos identités et nos comportements soient traqués, analysés et divulgués. En 2023, la presse américaine a révélé que Meta et Google avaient collaboré avec la police états-unienne pour identifier des personnes cherchant à avorter dans les États où c’était devenu illégal. C’est être soumis·e au fonctionnement obscur des algorithmes qui hiérarchisent, et potentiellement invisibilisent, l’information que nous cherchons ou que nous produisons (lire l’enquête « Réseaux sociaux, armes de désinformation massive ). En 2024, Amnesty International indiquait que Facebook, Instagram et TikTok avaient supprimé de leurs plateformes des contenus pédagogiques liés à l’avortement5Lire la synthèse du rapport d’Amnesty International « Obstacles au droit de disposer de son corps : des informations sur l’avortement supprimées des réseaux sociaux après l’annulation de l’arrêt Roe vs Wade », 11 juin 2024.. C’est aussi voir des comptes politisés, féministes, LGBTQIA+, antiracistes ou classés à gauche, régulièrement restreints, supprimés, suspendus sans raison légitime. Par exemple, le compte d’éducation antiraciste Sans Blanc de rien, de la militante Estelle Depris, désactivé à neuf reprises ou le compte de l’association française Urgence Palestine supprimé en mars dernier. Enfin, c’est s’exposer aux multiples risques de cyberviolences – harcèlement, menaces, surveillance, diffusion de données privées ou de contenus intimes – qui reproduisent toutes les discriminations du monde physique de façon continue et décuplée, sans presque aucun moyen de les combattre. Elles touchent en majorité les personnes minorisées, avec des répercussions qui menacent directement leur santé et leur vie6Enquête de Féministes contre le cyberharcèlement et Ipsos, « Cyberviolence et cyberharcèlement : état des lieux d’un phénomène répandu », septembre 2022., et sont également dangereuses pour des figures visibles, comme les activistes ou les journalistes.
La loi des algorithmes
De ce fait, les grands canaux d’information en ligne, comme les réseaux sociaux, les moteurs de recherches ou les applications de messagerie, représentent des environnements particulièrement hostiles pour les individus, les médias, les artistes ou les communautés militantes et les rendent vulnérables. Puissants leviers d’information, de connexion et d’émancipation, ils enferment en même temps les usager·es dans une grande dépendance en dictant leurs lois algorithmiques, idéologiques et financières. Malheureusement, cette prise en considération des fragilités technologiques dans la société civile, les mouvements sociaux – dont les mouvements féministes – est assez récente et reste embryonnaire.
En cause, l’absence de conscientisation et de politisation des enjeux technologiques permettant aux industriels, avec le soutien de la classe politique, de prospérer et d’imposer des systèmes en dehors de tout processus démocratique. Le conditionnement médiatique, social et culturel quant aux bénéfices et à l’inéluctabilité des avancées technologiques empêche également de faire entendre ou de faire valoir les résistances qui leur sont opposées. Pourtant, les communautés militantes existent bel et bien, y compris chez les féministes. « Cyberféminismes », « techno‑féminismes », « hacking* féministe », « transhackféminismes », toutes ces notions désignent des formes de militantisme qui articulent les luttes féministes aux luttes technologiques, depuis les années 1990. Les espaces en ligne, tout comme les milieux techniques à l’origine des interfaces, s’étant construits sur des logiques sexistes, racistes et validistes, les minorités n’ont pas eu d’autres choix que de militer pour reprendre la maîtrise de la Toile et pour façonner des endroits plus sûrs et plus inclusifs.
Autodéfense numérique féministe
Pendant toutes ces années, la France a d’ailleurs été un important vivier d’actions. Et aujourd’hui, une nouvelle génération de collectifs technoféministes, tels que le Hacqueen, Wiquaya, le Fluidspace, le BIB Transféministe ou Echap, prend la relève. Des groupes qui ouvrent des espaces pour se réapproprier les technologies face aux systèmes dominants, et en marge des milieux alternatifs traditionnels, telles les communautés du libre* ou du hacking. La raison ? Ces dernières, essentiellement composées d’hommes cisgenres hétéros blancs, sont imprégnées d’une culture du sachant, sexiste et masculiniste, qui discriminent les néophytes et a fortiori les personnes minorisées – en les jugeant sur leurs usages, en les infantilisant sur leurs capacités, ou en étant hermétiques aux problématiques qui leur sont spécifiquement liées.
C’est d’ailleurs après avoir subi des violences en ligne sans pouvoir trouver de solution qu’Allium, cyberféministe queer, racisé·e et handi·e, décide en 2020 de créer Wiquaya (« se protéger » en arabe), à Toulouse. « Je ne me suis pas tourné·e vers la communauté libriste* parce que je me suis dit qu’ils ne comprendraient pas. Déjà, quand je me suis fait harceler sur leur chat, ils me répondaient : “Bah, déconnecte-toi, t’as qu’à [les] ignorer !” » Son association aide les utilisateur·ices à se protéger des risques courus sur Internet lorsque l’on est une personne LGBTQIA+ et féministe. Leur site propose une série de fiches pratiques pour répondre aux différents problèmes rencontrés dans l’espace numérique selon son identité ou ses convictions : par exemple, « Je fais mon coming out sur Internet » ou « J’organise des événements militants ». « Notre but est d’apporter des solutions concrètes et de redonner du pouvoir, sans juger du niveau ou des outils que les personnes utilisent », précise Allium.
« Le monde du Web est tellement dominé par les hommes que cela devient un frein à l’apprentissage », explique Anissa, militante au sein du collectif Hacqueen. Fondé en 2020 à Strasbourg, le groupe se présente comme une communauté d’entraide intersectionnelle autour du numérique et des technologies en non-mixité de genre (sans hommes cis-hétéros). Militant·es racisé·es, LGTBQIA+ ou handi·es, ses membres organisent des ateliers pour aider à reprendre en main les outils numériques : comment créer une page web simple et la mettre en ligne ? comment utiliser des logiciels libres ou des moyens de communication chiffrés ? où trouver les bonnes ressources ? « C’est une forme d’éducation populaire au numérique, précise Eineki. On donne des clés pour se protéger aussi bien de la surveillance des Gafam et des États que du cyberharcèlement. »
« Aujourd’hui Internet ressemble plus à un centre commercial qu’à un espace public. »
Spideralex, sociologue et cyberféministe
Pour aller encore plus loin, Hacqueen projette de se doter à terme de son propre serveur autogéré : un serveur féministe. Autrement dit, une machine dont le groupe disposerait en local et qui serait administrée par les différent·es membres. L’objectif est de pouvoir héberger de façon autonome les données des utilisateur·ices ou des organisations militantes alliées du collectif. En effet, la sécurité sur Internet ne s’applique pas uniquement aux espaces en ligne, mais aussi à l’infrastructure qui supporte toute cette activité. Même en sortant des plateformes propriétaires des Gafam, énormément de services et contenus web restent hébergés dans leurs services de stockage en ligne : Amazon Web Services, Microsoft Azure ou Google Cloud. « Ce serveur serait un moyen de se réapproprier et de collectiviser la gestion des données pour assurer notre autonomie », précise mj, une autre membre du collectif Hacqueen. Leur projet s’inspire de serveurs déjà existants, comme SysterServer, l’un des tout premiers à avoir vu le jour, au milieu des années 2000, ou AnarchaServer. Ce dernier, créé en 2014 durant le TransHackFeminist Convergence (lire l’encadré ci-dessous), est utilisé pour archiver et conserver les mémoires des luttes féministes. On peut citer aussi le collectif Tribidou, à Marseille, qui a expérimenté un serveur féministe nommé Coquillage, servant notamment à héberger la webradio féministe RadioRageuse.
De manière générale, ces serveurs sont un moyen d’héberger et de protéger les activités des communautés féministes, tout en conservant au maximum les traces de leurs actions au cours du temps. En une quinzaine d’années, plusieurs réseaux se sont déployés, principalement à travers l’Europe et l’Amérique latine, comme La Bekka en Espagne, Cl4ndestinas au Brésil ou Kefir au Mexique.
En dehors des technologies numériques et d’Internet, il existe de multiples façons de s’informer, ou de produire et transmettre du savoir dans un sens plus large : livres, fanzines, affiches, brochures, vidéos, podcast, etc. Là aussi, il faut inventer ou se réapproprier des outils pour les produire. Et, là aussi, les communautés féministes et queers s’organisent pour apprendre à les maîtriser.
« TransHackFeminist », un festival international pionnier du hacking transféministe
Le TransHackFeminist (THF) est un festival international de hacking réunissant les communautés féministes et LGTBQIA+ dans le but d’encourager ou de renforcer le développement de technologies émancipatrices au service de la justice sociale. Au cours de huit journées d’ateliers, de débats, de fêtes et de performances, l’événement invite à défier les systèmes d’oppression – financiers, médicaux ou numériques – qui contrôlent l’existence des personnes sexisées et minorisées, dans une perspective radicalement anticapitaliste, antisexiste, antiraciste, anti-LGBTphobe et anti-validiste.
La première édition s’est tenue en 2014 dans la communauté autonome de Calafou en Catalogne espagnole en appelant à travailler sur deux champs d’expérimentation : les serveurs féministes d’une part et les pratiques visant à se réapproprier certains savoirs gynécologiques d’autre part, inspirées par le projet GynePunk du hacklab transféministe Pechblenda au Brésil. Elles consistent à fabriquer des outils d’autodiagnostic et de soins de première urgence en matière de santé sexuelle (analyses de fluides, tests sanguins, prises d’hormones, lubrifiants, contraceptifs, etc.), qui soient accessibles même dans les situations les plus précaires. En 2022, une autre édition a été consacrée à l’infrastructure féministe, présentée comme « l’ensemble des ressources techniques et sociales qui soutiennent et renforcent les luttes (trans)féministes » afin de stabiliser les meilleures pratiques communautaires.
Parmi les autres sujets abordés : la création de bibliothèques numériques, le hacking de la presse ou du monde universitaire, les modes de parentalité alternatifs, la construction de wifi communautaire ou encore la sexualité queer et crip – le mot, dérivé de l’insulte cripple (infirme), désigne une culture ou des pratiques qui valorisent les marges et la dissidence à un ordre validiste. De ces deux éditions, devenues des références du hacking transféministe, sont nés divers projets, comme A[r]bor[e]tum, une banque de graines pour cultiver des plantes abortives. Ou le serveur féministe AnarchaServer, dont le nom, Anarcha, rend hommage à l’une des esclaves afro-américaines du XIXe siècle ayant subi des dizaines d’opérations sans anesthésie dans le cadre d’expérimentations scientifiques menées par le docteur James Marion Sims, considéré comme l’un des pères de la gynécologie.

Depuis 2022, à Montpellier, un groupe de militant·es féministes et queers organise La Tenaille, un festival en non-mixité de genre consacré à la réappropriation des savoir-faire techniques. Son objectif : s’initier à diverses pratiques techniques, habituellement monopolisées par les hommes, en offrant des espaces d’apprentissage de pair·e à pair·e en dehors des institutions officielles et débarrassées des comportements masculinistes (mansplaining7Le mansplaining, combinaison de man (homme) et explaining (expliquer), désigne une situation dans laquelle un homme explique à une femme quelque chose qu’elle sait déjà, souvent sur un ton paternaliste ou condescendant. Le mot est parfois traduit en français par « mecsplication »., remarques sexistes, harcèlement, etc.). Parmi les dizaines d’ateliers proposés à chaque édition, on retrouve des initiations à la mécanique, à la sécurité informatique, au bricolage, au soin, mais aussi à la création de supports d’information : comment créer son fanzine ? faire du montage son ? fabriquer ses propres stickers ? utiliser une machine de sérigraphie ? fabriquer son livre ? créer un site web ?
« L’idée est de rendre accessibles les savoirs, et que chacun·e puisse faire par soi-même », indique Cade, membre du groupe transféministe au sein du hackerspace* le BIB (pour « Boat in a Box », l’idée d’un canot de sauvetage pour s’échapper du système dominant). L’un des lieux phares accueillant le festival à Montpellier, le BIB s’est créé il y a une douzaine d’années. Autrefois très masculin et caractéristique des milieux hackers, il est traversé par une dynamique féministe et transféministe depuis 2019. « On aurait pu monter quelque chose ailleurs. Mais ça aurait été bête de perdre ce qui était dispo ici », raconte Mare, coorganisatrice de La Tenaille et également membre du groupe transféministe. En effet, le lieu dispose de multiples équipements : un atelier de bricolage, une brasserie, une bibliothèque, une imprimante 3D, une machine de sérigraphie, un studio son ou encore un laboratoire alternatif de microbiologie8C’est avec ce laboratoire que les premières initiatives (trans)féministes ont commencé, en 2019, dans le hackerspace à travers des démarches de biohacking pour se réapproprier des savoirs en matière de santé sexuelle, gynécologique et bactériologique.. « L’idée, c’est que le BIB, ce ne soit pas que du numérique qui peut faire un peu peur, précise Cade. Aujourd’hui, l’endroit est identifié dans les réseaux féministes et queers comme un lieu ressource pour imprimer des affiches, des stickers, etc. »
À Dijon, c’est au sein de l’espace autogéré et anticapitaliste Les Tanneries, qu’Amel, électricienne, militante féministe et technocritique, s’occupe de l’imprimerie, son « fief » depuis sept ans. Cet atelier permet à l’écosystème indépendant et militant de la ville de produire ses propres supports politiques : brochures, affiches, cartes postales et même des livres. L’imprimerie a été aménagée avec de vieilles machines récupérées ou achetées à très bas prix. « On essaie d’avoir du vieux matériel pour pouvoir le modifier et le réparer, contrairement aux machines de maintenant qui sont entièrement électroniques et trop complexes à bidouiller, explique Amel. L’imprimerie est vraiment un outil dont on ne peut plus se passer. Pour des raisons d’anonymat, vu le niveau de répression en ce moment, mais aussi pour encourager les gens à s’exprimer. À partir du moment où on l’a mise à disposition, beaucoup de personnes se sont mises à produire, à écrire, à faire des dessins. »

Technologies : mères et mémoires des luttes
Loin d’être nouvelle, la réappropriation des technologies s’inscrit dans une longue et riche histoire de mouvements féministes cherchant à retrouver le contrôle politique des techniques. Soit pour se défaire de leur exploitation, soit pour les mettre au service de leur émancipation. En 2024, l’imprimerie des Tanneries participe au projet « T’aurais pas une adresse ? » du collectif audiovisuel Synaps. Un livre-DVD qui raconte l’histoire du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) de Gennevilliers. Pendant plusieurs mois, l’équipe du Synaps a procédé à la compilation et à la restauration d’archives laissées par les militantes des années 1970, des vieilles bobines de film aux documents administratifs, en passant par des tracts, des photos et toutes formes de supports d’information militants. « Pour elles, ni la technique ni les personnes censées la détenir ne devaient être un obstacle. C’est un mouvement
d’autonomie très fort avec une histoire de réappropriation de leurs corps, de leurs désirs, à travers les techniques d’avortement, de contraception, de soin et d’entraide collective, mais aussi d’outils pour imprimer, écrire, dessiner, filmer leur combat et espérer le transmettre. Cela croise plein de savoir-faire techniques à tous les niveaux », souligne Anna, l’initiatrice du projet. À Montpellier, où s’est tenu le festival La Tenaille, un atelier intitulé Electroshlyse permettait d’apprendre à fabriquer des mini appareils pour épilation définitive à partir d’une méthode toute simple élaborée, reprise et améliorée par des femmes trans depuis les années 1980.

Ces exemples passés ou présents montrent la nécessité de repolitiser la production, la gestion et l’usage des technologies qui nous entourent. Pas seulement celles pour s’informer, mais également celles pour se nourrir, se déplacer, se loger, accéder à l’énergie ou se soigner. Maîtriser les savoirs et pratiques techniques, c’est aussi apprendre à les critiquer et à mieux lutter contre l’accaparement, les idéologies, et les modes de production des systèmes qui les développent : les industries, les institutions, et les gouvernements. C’est en ça que consiste l’infrastructure féministe, un terme né dans les communautés cyberféministes au milieu des années 2010 : construire et pérenniser un ensemble de pratiques « techniques et sociales » pour faire progresser les luttes et gagner en autonomie face aux systèmes dominants. Comme le résume, Spideralex : « La société civile et les mouvements sociaux ont toujours eu un rôle important et novateur dans le développement des technologies dont ils avaient besoin. Les technologies, c’est le dénominateur commun de toutes les luttes. Toutes ont besoin de fabriquer, d’informer, de communiquer, de documenter, de créer des liens, de conserver une mémoire et d’inventer des imaginaires radicaux ! » En d’autres termes : pas d’autonomie politique sans autonomie technique, et inversement.
Petit lexique technoféministe
Hacking : apparu dans les années 1960 dans le monde de l’électronique, le terme désigne un ensemble de pratiques visant à décrypter, expérimenter, détourner, modifier, réparer ou améliorer un outil, une infrastructure ou un système qui nous passionne ou nous domine. Habituellement associé à des actes de piratages malveillants, il recouvre une réalité bien plus large qui s’inscrit le plus souvent dans une démarche coopérative et militante d’affranchissement des normes établies.
Hackerspace, hacklab : ateliers, espaces communautaires dévolus au hacking, où des personnes amatrices, curieuses ou militantes se retrouvent pour partager, expérimenter et bidouiller ensemble.
Libre, libriste : mouvement qui défend le développement et l’utilisation de logiciels libres, c’est-à-dire des outils numériques qui peuvent être partagés et modifiés sans avoir à passer par l’autorisation de leur concepteur. C’est une culture qui s’inscrit dans une lutte contre la propriété, l’accaparement et tout ce qui peut entraver la libre circulation du savoir et de l’information.
Serveur féministe : dispositif physique administré en autonomie par des communautés féministes pour protéger et soutenir les données, communications et activités au service de leurs luttes.




