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« Thug & moi » de Seynabou Sonko :

Par­fois, les rêves sont aus­si trou­bles que l’eau d’un aquar­i­um. Pour meubler sa soli­tude, l’héroïne de Thug & moi décide d’accueillir un poulpe chez elle, pressée d’assister à ce phénomène dont son amie Kadi­a­tou lui a par­lé : les poulpes chang­eraient de couleur lorsqu’ils rêvent. Mais loin de pro­cur­er l’apaisement, l’arrivée de l’étrange ani­mal va tout faire bas­culer…
Publié le 17/10/2023

Modifié le 16/01/2025

Illustration de Nygel Panasco pour la fiction « Thug & moi » signée Seynabou Sonko - La Déferlante 12
Nygel Panasco pour La Défer­lante

Retrou­vez cet arti­cle dans la revue La Défer­lante n°12 Rêver, paru en novem­bre 2023. Con­sul­tez le som­maire.

I.

Sum­mer Walk­er, la chanteuse d’Atlanta, m’a tout bête­ment facil­ité la tâche, à dire dans le plus grand des calmes et d’une voix suave et sen­suelle ce que je m’évertuais à penser tout bas… I just need some dick, I just need some love, Tired of fuck­ing with these lame nig­gas baby, I just need a thug…(1)

Voilà où j’en étais cet été-là, Paris et ses loques humaines avachies par le soleil cuisant d’août, et toutes mes gad­jis ayant déserté la cap­i­tale que j’avais mis­es fort en sour­dine sur Insta­gram telle­ment leurs sto­ries en mail­lot de bain sur la plage me nar­guaient. Alors je m’occupais comme je pou­vais, en galéri­enne assumée, prom­enant mes jambes lour­des jusqu’à la seule amie sus­cep­ti­ble de trou­ver un remède à mon mal-être.

Kadi­a­tou tra­vail­lait dans une ani­ma­lerie à quelques rues de chez moi. J’étais allée la voir dans l’idée de lui louer un chien, pour me tenir com­pag­nie, le temps d’un été, tu con­nais, je te le rends dès qu’elles seront ren­trées de Mar­seille.

Ce à quoi elle a répon­du, non sans me ricaner à la gueule, qu’elle avait beau­coup mieux qu’un chien pour me tenir com­pag­nie, avant de m’inviter à la suiv­re vers la par­tie de l’animalerie dédiée aux espèces aqua­tiques.

Kadi­a­tou, depuis le temps qu’on était amies, je savais qu’elle avait la fâcheuse habi­tude de tout pren­dre au sec­ond degré, mais c’est d’un air grave que je ne lui con­nais­sais pas qu’elle a dit :
— Voilà ce qu’il te faut !

À tra­vers la vit­re d’un aquar­i­um, ce qui sem­blait être un poulpe remuait ses ten­tac­ules dans tous les sens. Il n’était pas seul, un autre invertébré que j’avais au pre­mier abord pris pour une algue dan­sait au rythme de l’eau. J’ai tou­jours aimé ça, le poulpe, accom­pa­g­né d’une salade et d’une traînée de papri­ka, c’était un délice, mais en avoir un vivant à la mai­son était com­plète­ment sur­réal­iste.
Hon­est­ly I’m try­na stay focus…(2)

Kadi­a­tou, en bonne vendeuse de poulpes, m’avait van­té les mérites de l’animal, mais par­mi toutes, je n’avais retenu qu’une seule infor­ma­tion. Un phénomène qu’elle pas­sait le plus clair de son temps à atten­dre. Quand il sur­ve­nait alors qu’elle était occupée à con­seiller un client, je l’imaginais couper court et dévi­er l’attention de ceux qui étaient prob­a­ble­ment venus acheter un pois­son rouge ou un des nom­breux petits cha­tons trop mignons qui me fai­sait de l’œil :
— Les poulpes changent de couleur quand ils rêvent !

Sor­tie de son con­texte, la phrase était plate, tout comme le ton adop­té par Kadi­a­tou pour me ven­dre son bail. Je devais être si dés­espérée qu’elle n’a même pas eu besoin de met­tre les formes pour me con­va­in­cre. Ces derniers temps, ma peau aus­si changeait de couleur, pour une rai­son que j’ignorais encore. Peut-être qu’un poulpe m’aiderait à mieux com­pren­dre ce qu’il m’arrivait.
You must think I’ve got to be jok­ing when I say
I don’t think I can wait
I just need it now
Bet­ter swing my way (3)

Alors

J’ai passé com­mande de toute la panoplie qui allait per­me­t­tre à Thug de vivre « okl­mus » à la baraque : un aquar­i­um, de l’eau de mer (en poudre), une fil­tra­tion sous sable coquil­li­er vivant, deux gros exhaus­teurs, plus un fil­tre externe ser­vant à faire pass­er l’eau dans un refroidis­seur mai­son. Je me voy­ais déjà pass­er des journées entières à con­tem­pler ce bout de monde onirique dans lequel je met­tais toutes mes espérances. Le bleu est bien plus qu’une couleur. Comme la mer, le ciel, il reflé­tait mes émo­tions. Face à cet objet mas­sif qu’est l’aquarium, dans lequel tous les mou­ve­ments sont plus lents, où la lumière perce dif­férem­ment, moi qui broy­ais du noir depuis si longtemps, j’ai inspiré un grand coup, j’ai retenu mon souf­fle, jusqu’à ce que ma peau change de couleur.

II.

Thug est arrivé à la mai­son un same­di matin, trans­porté par un type un peu louche, la cinquan­taine, qui don­nait l’impression de sor­tir de taule dans sa com­bi­nai­son bleu marine trop ser­rée pour lui.
— Je vais en avoir pour une bonne petite heure, a‑t-il dit en me ser­rant la main.
— Une bonne ou une petite, faudrait savoir gars !

George, c’était son nom, son vis­age ne m’était pas incon­nu, j’avais l’étrange sen­ti­ment que lui et moi nous con­nais­sions d’une autre vie, antérieure ou par­al­lèle, bien qu’il soit plus prob­a­ble qu’il soit tout sim­ple­ment l’assistant de Kadi­a­tou, si je m’en tenais à ce qu’elle m’avait dit il y a quelques semaines.

Avant qu’il monte l’aquarium, je lui ai pro­posé un café, aus­si ser­ré que sa com­bi, qu’il a bu d’une traite, avant de se frot­ter les mains l’une con­tre l’autre, et c’est par­ti, il a dit.

Thug était dans une sorte de glacière cel­lo­phanée, et je voulais le voir au plus vite. Peut-être était-il déjà en train de rêver, pen­dant que George fre­donnait l’air de Sum­mer Walk­er. Qu’il con­naisse la chan­son me l’a ren­du irrémé­di­a­ble­ment plus sym­pa­thique !
Won’t you be my plug, ayy
You could be the one, ayy
We could start with a hand­shake
Baby, I’ma need more than a hug (4)

Impa­tiente, j’ai sabré la cel­lo­phane au cut­ter, mais George est inter­venu juste avant que je retire le cou­ver­cle. Il m’a alerté avec un cer­tain dédain dans la voix que ce que j’avais voulu faire était com­plète­ment incon­scient. Je l’ai tchipé, mais ça n’a pas eu l’effet escomp­té, alors j’ai enchaîné.
— Savez-vous que les poulpes changent de couleur quand ils rêvent ?
— Et les humains changent de couleur quand ils meurent… Kadi­a­tou le racon­te à qui veut bien l’entendre… et le croire !

Ce qu’il venait d’insinuer, loin de m’inquiéter, con­fir­mait ma pre­mière intu­ition con­cer­nant les dires de Kadi­a­tou. Elle s’était payé ma tête, point !

J’étais furax. Fal­lait-il tout arrêter ? J’ai allumé une cig­a­rette et me suis dirigée vers la fenêtre de la cui­sine, his­toire de retrou­ver un peu mes esprits et réfléchir à tout ça. J’en ai con­clu que puisque le poulpe était là, autant le garder quelques semaines et m’en faire ma pro­pre idée. Et que Thug change de couleur ou pas, un aquar­i­um à la mai­son était beau­coup plus orig­i­nal que tous les vertébrés réu­nis de l’animalerie de Kadi­a­tou.

À mon retour dans le salon, George n’était plus là. Il avait lais­sé un mot sur la vit­re hor­i­zon­tale de l’aquarium, dans lequel Thug nageait, entouré d’algues. Sa couleur était dif­fi­cile à décrire tant la tex­ture pré­dom­i­nait, visqueuse, rocheuse, comme la lune, mais en moins triste. J’avais envie de touch­er sa tête à grands yeux, dont la forme arrondie et sans coquille lui don­nait un air vul­nérable. Il repre­nait un peu de prestance à tra­vers ses huit ten­tac­ules recou­verts de ven­tous­es. Con­tem­pler longue­ment ce céphalopode dans cette eau si bleue était si apaisant qu’il a fal­lu qu’un ten­tac­ule aille dans la direc­tion du mot de George pour que je le lise enfin :
I wan­na be your heal­ing
I can be real good
Please don’t get in your feel­ings (5)

Son atten­tion m’a fait sourire, mais je lui en voulais d’être par­ti sans m’expliquer com­ment nour­rir Thug.

J’ai dû lire la notice d’utilisation de l’aquarium une ving­taine de fois, avant de com­pren­dre que je pou­vais faire pass­er la nour­ri­t­ure par un tuyau, à refer­mer oblig­a­toire­ment, sous peine que Thug s’échappe. J’ai donc ver­sé une dose de planc­ton par le tuyau, puis j’ai atten­du que quelque chose se pro­duise. Cette nuit-là, Thug n’a pas rêvé. Il n’a pas non plus rêvé les nuits suiv­antes, et ma peau deve­nait de plus en plus bleue.


Je n’en dor­mais plus, à atten­dre que Thug rêve, je nég­ligeais ma pro­pre peau, elle s’effritait, virait au vio­let au niveau des artic­u­la­tions.

Seyn­abou Sonko


III.

Les choses se sont mis­es à évoluer pour Thug le jour où j’ai ten­té un move. Et pas des moin­dres : comme il ne touchait pas d’un seul ten­tac­ule son planc­ton, un soir que je mangeais du mafé, j’en ai ver­sé une minus­cule por­tion dans le tuyau, his­toire d’être dans le partage.

Je ne l’avais jamais vu aus­si joyeux. Ça l’a fait sor­tir de son immo­bil­isme, pour la pre­mière fois il occu­pait l’espace de son aquar­i­um en long en large et en tra­vers. Tel un fan­tôme, il a flot­té quelques instants avant d’aller récupér­er son dû. De brun il pas­sa au vert, et j’ai perçu dans cette soudaine trans­for­ma­tion les prémiss­es du rêve à venir. Quoi de mieux qu’une petite sieste après un bon repas, je me suis dit, mais le rêve n’arrivait pas : même après avoir ter­miné son plat, Thug a ges­tic­ulé une dizaine de min­utes, ou bien quinze, je dois dire que ma notion du temps était biaisée depuis son arrivée. Je n’en dor­mais plus, à atten­dre que Thug rêve, je nég­ligeais ma pro­pre peau, elle s’effritait, virait au vio­let au niveau des artic­u­la­tions. Le som­meil, la sen­sa­tion de fatigue, je ne ressen­tais plus rien.

Le regard ori­en­té vers l’avenir, j’ai donc pris la déci­sion de le ren­voy­er chez Kadi­a­tou au plus vite.

Con­tente de ce soudain élan de lucid­ité à un moment où tout sem­blait irréel, je me suis mise à par­ler à Thug, à voix haute, à lui pos­er des ques­tions du genre : « Hey ho, m’entends-tu ? Qu’est-ce que tu perçois de l’autre côté ? Vois-tu comme ma peau est bleue, comme mes cheveux sont gris, comme mes jambes sont mai­gres ? Entends-tu comme ma voix est rauque, hey ho, dis quelque chose, prou­ve-moi que j’existe, que je suis bel et bien vivante. »
Girls can’t nev­er say they want it
Girls can’t nev­er say how
Girls can’t nev­er say they need it
Girls can’t nev­er say now (6)

Alors le lende­main, à la pre­mière heure, comme j’aurais eu de la mis­ère à trans­porter l’aqua seule-toute, je m’en suis retournée à l’animalerie de Kadi­a­tou, qui n’a pas du tout relevé quand j’ai ouvert la porte.

J’ai agité une main devant ses yeux, pis c’est comme si elle me voy­ait pas.
Jusqu’à…
à un moment, je lui suis passée au tra­vers.
J’étais morte
Et pas qu’un peu
Mais

Ça ne me dérangeait pas

Depuis com­bi­en de temps ?

Je ne savais pas

L’été touchait à sa fin. Des larmes coulaient sur les joues de Kadi­a­tou, tan­dis qu’elle con­tem­plait un poulpe dans l’aquarium. J’aurais voulu la con­sol­er, la ser­rer dans mes bras, lui dire que j’étais là, tout près, mais George s’en chargeait, avec ten­dresse et dévoue­ment.

De quoi étais-je morte ?

L’ignorer était la rai­son pour laque­lle j’étais con­damnée à errer, moi, fan­tôme à la peau bleue per­due dans l’entre-deux-mondes.

Alors j’ai entre­pris de men­er l’enquête. Je voulais col­lecter des indices, et j’allais com­mencer par George. Quand il a quit­té la bou­tique de Kadi­a­tou, je l’ai suivi à tra­vers les rues de la cap­i­tale. Il por­tait une chemise à fleurs et un cha­peau de paille qui le pro­tégeait du soleil menaçant. Une fois dans son apparte­ment, il a déli­cate­ment posé un 33-tours dans le tourne-disque, puis s’est allumé une clope qui m’a fait le même effet que quand les acteurs s’en brû­lent une dans les films, la tête exagéré­ment penchée sur le côté, ten­ant le bri­quet d’une main, et arrondis­sant l’autre pour pro­téger la flamme d’un vent inex­is­tant. J’avais envie d’en griller une, tan­dis que ma peau, encore et encore, bleuis­sait…
She wore blue vel­vet
Bluer than vel­vet was the night
Soft­er than satin was the light
From the stars ( 7)

L’appartement de George était beau­coup plus petit que le mien, 25 mètres car­rés tout au plus, dont on fai­sait vite le tour. On ne pou­vait pas rater mon gigan­tesque aquar­i­um accroché au mur. Il pre­nait une place folle ici, et force était de con­stater qu’il s’agissait bien de Thug à l’intérieur. Pourquoi l’avait-il récupéré ? Je le savais per­tinem­ment, que George était impliqué dans ma mort, de près ou de loin, même si je pen­chais plus pour le près. Mon corps a su avant ma tête. Mais c’était un corps mort. Et même s’il avait été vivant, il aurait été dif­fi­cile de prou­ver la cul­pa­bil­ité de George tant les indices étaient mai­gres, pour ne pas dire inex­is­tants. Je n’étais sûre que d’une chose, je n’étais ni la pre­mière ni la dernière à être tuée. Cer­taines avaient déposé des plaintes, restées sans suite, d’autres avaient gardé le silence, pour des raisons que je conçois totale­ment, inutile de rap­pel­er ici com­ment le sys­tème fonc­tionne.
Après tout George était bien plus qu’un vio­leur
Bien qu’il passe à l’acte seul
Il dépendait d’une organ­i­sa­tion
D’hommes
D’Haïtiens
Adeptes du vau­dou
Dia­bles sur pattes
Human­isés
Par des femmes
Blanch­es trop occupées
À les exo­tis­er
Résul­tat
Ils sévis­saient
OKLM
Ils
Sont validés
Par cer­taines
En agressent d’autres
En toute impunité
On con­naît la chan­son
Zarma c’est nos frères
Jamais jamais
Et les choses con­tin­u­aient
Sum­mer Walk­er tou­jours
Fre­donnait (8)
Ayy, I need some love
Ayy, I need some love
Ayy, I need some love
Ayy, and you can’t judge. •

Track­list :
Girls Need Love, Sum­mer Walk­er, 2019
Blue Vel­vet, Bob­by Vin­ton, 1963. La tra­duc­tion des paroles des chan­sons est de La Défer­lante.

1. J’ai juste besoin de bite, j’ai juste besoin d’amour, fatiguée de bais­er avec ces vieux négros, bébé, j’ai juste besoin d’une brute.

2. Hon­nête­ment, j’essaie de rester con­cen­trée…

3. Tu dois penser que je plaisante quand je dis / Que je ne pense pas pou­voir atten­dre / J’en ai juste besoin main­tenant / C’est mieux d’être du même bord que moi.

4. Veux-tu être ma drogue / Tu pour­rais bien l’être / Ça peut com­mencer par une poignée de main / J’ai besoin de plus qu’un câlin.

5. Je veux être ta guéri­son / Je peux être vrai­ment bon·ne / S’il te plaît ne te prends pas la tête.

6. Les filles ne peu­vent jamais dire qu’elles en ont envie / Les filles ne peu­vent jamais dire com­ment / Les filles ne peu­vent jamais dire qu’elles en ont besoin / Les filles ne peu­vent jamais dire tout de suite.

7. Elle por­tait du velours bleu / Plus bleue que le velours était la nuit / Plus douce que le satin était la lumière / Des étoiles.

8. J’ai besoin d’amour / Et vous ne pou­vez pas juger.

Seynabou Sonko

Née à Paris, en 1993, elle est l’autrice de textes pub­liés dans divers­es revues (Sabir, Sève, Mus­cle…) et d’un roman, Djinns, paru en jan­vi­er 2023 chez Gras­set. Elle fait aus­si de la musique et ani­me des ate­liers d’écriture.

Seynabou Sonko

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Rêver : La révolte des imaginaires

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