Sans parler des blessé.es : une correspondance pour penser le fractures du monde

À partir d’aujourd’hui, Sans parler des blessé·es, le nouveau livre de La Déferlante Éditions, est en pré­com­mande. Recueil d’une cor­res­pon­dance entre les écrivain·es Kaoutar Harchi et Aurélien Bellanger, ancrée dans l’actualité des derniers mois, Sans parler des blessé·es donne à penser le chaos de notre époque.

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Publié le 02/09/2025

Modifié le 01/10/2025

Sans parler des blessé·es. Illustration de cou­ver­ture : Hélène Blanc

Sans parler des blessé·es : une cor­res­pon­dance lit­té­raire et politique qui interroge les fractures du monde. 👉Acheter le livre.

Nous sommes nombreux et nom­breuses à ressentir comme une accé­lé­ra­tion du temps. Depuis plusieurs mois, chaque jour, où que l’on regarde, nous sommes confronté·es à des nouvelles toujours plus catas­tro­phiques. La guerre géno­ci­daire contre le peuple pales­ti­nien, les bom­bar­de­ments en Ukraine, la politique menée par l’administration Trump, l’urgence cli­ma­tique, etc.

En France, le 9 juin 2024, la dis­so­lu­tion de l’Assemblée nationale rendait tout à coup possible la prise du pouvoir par le Rassemblement national, ouvrant une de ces brèches propres à faire basculer l’histoire. C’est pré­ci­sé­ment à ce moment-là qu’est née l’idée d’une cor­res­pon­dance entre Kaoutar Harchi et Aurélien Bellanger. Cette idée, ce sont nos ami·es du média épis­to­laire indé­pen­dant La Disparition, qui l’ont eue.

D’ici à l’élection pré­si­den­tielle de 2027, les fondateur·ices de ce média indé­pen­dant ont proposé à trois duos d’écrivain·es de cor­res­pondre – à raison d’une lettre par mois pendant six mois, envoyée à leurs abonné·es – sur trois grandes thé­ma­tiques : anti­ra­cisme, anti­sexisme et écologie.

La première cor­res­pon­dance entre Kaoutar Harchi, socio­logue et écrivaine, autrice de Ainsi l’animal et nous (Actes Sud, 2024), et Aurélien Bellanger, romancier, auteur de Les Derniers Jours du Parti socia­liste (Seuil, 2024), explore la question de l’antiracisme. Suivra ensuite un échange de lettres entre Alice Zeniter et Phoebe Hadjimarkos Clarke sur le thème de l’antisexisme. Puis Vidya Narine et Hadrien Klent cor­res­pon­dront sur l’écologie. Il nous a semblé important de diffuser plus largement ce projet, en ras­sem­blant ces lettres pour en faire des livres.

L’expérience col­lec­tive du chaos

De décembre 2024 à juin 2025, Kaoutar Harchi et Aurélien Bellanger ont donc échangé au sujet des visées impé­ria­listes d’un Donald Trump en roue libre, de la déshu­ma­ni­sa­tion des Palestien·nes, de la montée de l’islamophobie en France, etc., analysant les faits qui, par à‑coups, ont rendu l’opinion de plus en plus perméable au racisme et à la violence. L’intérêt de cette cor­res­pon­dance est justement de nommer cette expé­rience col­lec­tive du chaos, tout en per­met­tant aux lecteur·ices une prise de recul – grâce à la tem­po­ra­li­té mensuelle des lettres. Au fil des mois, l’échange a donné un écho de plus en plus fort au génocide à Gaza, faisant émerger « la question des corps colonisés sur des ter­ri­toires colonisés » et la notion d’« han­di­ca­pe­ment colonial », selon les termes de Kaoutar Harchi.

Mais, à travers cette expé­rience lit­té­raire, les deux auteur·ices s’interrogent également sur leur rôle d’écrivain·es, sur ce que peut la lit­té­ra­ture face à ce bas­cu­le­ment. « Mais où  va-t-on ? Quel est ce monde ? », ques­tionne l’autrice. Le livre n’a pas vocation à répondre à cette question mais il insiste sur « notre devoir politique » de garder espoir en imaginant d’autres possibles. « Être réaliste dans un monde qui délire, c’est délirer avec lui », écrit ainsi Aurélien Bellanger.

Bonne lecture !

Sans parler des blessé·es

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