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Italie : « Cela fait un bout de temps que la loi sur l’IVG est inopérante »

Publié le 11/11/2022

Modifié le 16/01/2025

Giorgia Meloni, la candidate du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia, a pris la présidence du Conseil italien le 22 octobre dernier.
Le 22 octobre dernier, Giorgia Meloni, candidate du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, est devenue la première femme à accéder à la tête du gouvernement italien. Loin de constituer une victoire pour les droits des femmes et des personnes LGBT+, sa victoire alourdit encore la menace qui pèse sur les droits reproductifs de l’autre côté des Alpes.

« Je n’ai pas l’intention d’abolir la loi 194 ! Dans quelle langue dois-je le dire ? » Au cours de sa cam­pagne élec­torale, Gior­gia Mel­oni s’est défendue, avec force et à plusieurs repris­es, de vouloir mod­i­fi­er ou sup­primer la loi qui, depuis 1978, con­sacre le droit à l’interruption volon­taire de grossesse (IVG). « C’est une manière de calmer le jeu, avance Marte Man­ca, mem­bre de l’association fémin­iste Non una di meno (Pas une de moins). Elle veut ras­sur­er l’Europe et se don­ner une apparence démoc­ra­tique. » La jour­nal­iste fémin­iste Loredana Lip­peri­ni le rap­pelle : Mel­oni a tri­om­phé face à une gauche « en perte d’identité ». Elle sait que, en s’attaquant directe­ment à cette loi, elle « con­duirait l’opposition, et une bonne part de la société, à faire front. Je ne crois pas qu’elle leur don­nera ce coup de main », con­clut-elle.

À en croire le nou­veau prési­dent du Con­seil des min­istres – Gior­gia Mel­oni a, dès le départ, for­mulé sa fonc­tion au mas­culin dans toutes ses com­mu­ni­ca­tions offi­cielles –, le but est d’appliquer la loi « dans sa total­ité », c’est-à-dire, selon ses pro­pres ter­mes, de garan­tir égale­ment aux femmes « le droit de ne pas avorter ». Un dis­cours qui ne trompe pas les mil­liers de per­son­nes qui, au lende­main de son élec­tion, fin sep­tem­bre, sont […]

Giorgia Meloni, la candidate du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia, a pris la présidence du Conseil italien le 22 octobre dernier.

Gior­gia Mel­oni, la can­di­date du par­ti d’ex­trême droite Fratel­li d’I­talia, a pris la prési­dence du Con­seil ital­ien le 22 octo­bre dernier.

 

descen­dues dans les rues de plusieurs villes d’Italie pour soutenir le droit à l’IVG.

Relancer la natal­ité

Avec 1,17 enfant en moyenne par femme en 2020 (con­tre 1,84 en France), le taux de fécon­dité, en Ital­ie, est le plus bas jamais enreg­istré – il devrait être de 2,05 pour que la pop­u­la­tion se renou­velle. Or, pour l’extrême droite, cette déna­tal­ité a, en plus de l’aspect économique, un ver­sant iden­ti­taire : Fratel­li d’Italia veut encour­ager les Italien·nes « d’origine » à faire des enfants (notam­ment au moyen d’aides finan­cières) et accuse la gauche de répon­dre à la crise en « rem­plaçant les Ital­iens par des immi­grés ». La relance des nais­sances est d’ailleurs la mis­sion explicite de la nou­velle min­istre de la Famille, de la Natal­ité et de l’Égalité des chancesEuge­nia Roc­cel­la. Con­nue pour ses posi­tions pro-vie, elle a pour­tant, elle aus­si, fer­me­ment nié vouloir s’en pren­dre au droit à l’IVG.

« UN PROJET DE LOI PROPOSE D’INSTITUER UNE JOURNÉE DE LA VIE À NAITRE QUI OUVRIRAIT LA VOIE À DES MANIFESTATIONS PRO-VIE DANS LES ÉCOLES. »

« En réal­ité, cela fait déjà un bout de temps que la loi 194 est large­ment inopérante », réag­it Marte Man­ca, qui milite dans la région des March­es, au cen­tre de l’Italie sur la côte est. Un ter­ri­toire mod­èle selon Gior­gia Mel­oni. Dirigé depuis 2020 par Fratel­li d’Italia, le gou­verne­ment local refuse d’y appli­quer les direc­tives nationales sur le délai pour avorter, pas­sant de sept à neuf semaines, et sur la délivrance de la pilule abortive sans oblig­a­tion d’hospitalisation. Il a en revanche autorisé explicite­ment les asso­ci­a­tions pro-vie à s’installer dans les cen­tres médi­caux publics, où elles peu­vent dis­suad­er les patient·es d’avorter.

La clause de con­science des gyné­co­logues en ques­tion

Pour Marte Man­ca, si l’accès à l’IVG est aus­si dif­fi­cile, c’est surtout en rai­son de la clause de con­science prévue par la loi ital­i­enne, qui per­met aux gyné­co­logues de refuser de pra­ti­quer des avorte­ments. Au niveau nation­al, selon des chiffres datant de 2020, 64,6 % des médecins l’appliquent alors que, dans plusieurs régions du sud, ce taux est supérieur à 80 %. « C’est un pays qui abrite en son sein toute une aile catholique », rap­pelle le mil­i­tant. « Au niveau local, nous avons des pointes à 100 % d’objection, avec des hôpi­taux où l’avortement n’est pas du tout pra­tiqué. » Il craint désor­mais que « le mod­èle des March­es s’étende au niveau nation­al ».

Les élus de la coali­tion de droite n’ont d’ailleurs pas per­du leur temps. Dès leur pre­mier jour au Par­lement, le 13 octo­bre, ils ont déposé une série de pro­jets de loi sans équiv­oque. L’un d’entre eux voudrait mod­i­fi­er l’article 1 du Code civ­il afin de recon­naître la capac­ité juridique des indi­vidus non plus à par­tir de leur nais­sance, mais dès le moment de la con­cep­tion. Ce qui reviendrait à con­sid­ér­er les fœtus comme des per­son­nes à part entière, et l’IVG comme un homi­cide volon­taire. Un autre texte pro­pose d’instituer une Journée de la vie à naître, qui ouvri­rait la voie à des man­i­fes­ta­tions et activ­ités pro-vie, dans les écoles notam­ment. Pour l’heure, ces pro­jets n’ont pas encore été débat­tus. La jour­nal­iste Loredana Lip­peri­ni le rap­pelle : des textes sem­blables ont déjà été pro­posés au cours des précé­dentes lég­is­la­tures, « mais c’est la pre­mière fois qu’ils le sont avec suff­isam­ment de voix pour pass­er ».

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