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Gender fluid, le manga ?

À rebours des stéréo­types sex­istes et vir­ilistes véhiculés par une large part de sa pro­duc­tion édi­to­ri­ale, le man­ga est aus­si un lieu d’expression priv­ilégié pour de nom­breuses autri­ces. On y trou­ve un art du dessin qui dyna­mite la bina­rité de genre et les représen­ta­tions de la féminité et de la mas­culin­ité.
Publié le 25/04/2024

Modifié le 16/01/2025

Le manga Lady Oscar
Dessin extrait de La Rose de Ver­sailles (dont l’animé s’intitule Lady Oscar), tome 2, de Riyoko Ike­da, Kana, 2011.

Retrou­vez cet arti­cle dans la revue La Défer­lante n°14 Dessin­er, paru en mai 2024. Con­sul­tez le som­maire.

Héroïnes dévêtues à grosse poitrine, voleurs de petites culottes, réc­its toni­tru­ants sans queue ni tête, com­bats vio­lents… En France, on a sou­vent réduit le man­ga aux stéréo­types qu’une par­tie de la pro­duc­tion dif­fuse. Le 9e art japon­ais ne se résume pas à ces images sex­istes et bru­tales. Lorsqu’ils ont afflué à la télévi­sion française dans leur adap­ta­tion ani­mée, dans les années 1970, les man­gas ont con­sti­tué un véri­ta­ble phénomène cul­turel chez les plus jeunes.

À la même époque, le monde de la BD fran­co-belge ignore encore le lec­torat féminin et n’accorde qua­si­ment pas de place aux autri­ces. Vu le médi­um où seules la Schtroumpfette et quelques rares fig­ures féminines ont droit de cité, les ama­tri­ces de fic­tion dess­inée, qu’elles soient ado­les­centes ou jeunes adultes, se tour­nent vers l’autre Terre sainte de la bande dess­inée : le Japon. Sur l’archipel, l’industrie de la BD abor­de déjà une myr­i­ade de thé­ma­tiques, et classe minu­tieuse­ment ses ouvrages selon l’âge et le genre des lecteur·ices visé·es. Ain­si, une palette de représen­ta­tions féminines, à des années-lumière de Fal­bala ou de Nat­acha l’hôtesse de l’air, prend vie sur les planch­es des man­gas.

Dès les années 1980, un aperçu de la richesse des fig­ures empou­voirantes du man­ga est don­né au pub­lic français avec la dif­fu­sion d’un grand nom­bre d’adaptations télévi­suelles : des sportives qui ne lâchent rien (Jeanne et Serge), des voleuses sexy qui font tourn­er la police en bour­rique (Signé Cat’s Eyes), des super-héroïnes (Sailor Moon et Card­cap­tor Saku­ra), ou des créa­tri­ces de génie (Bul­ma dans Drag­on Ball).

Réc­its joyeux et sen­ti­men­taux, explo­ration de thèmes liés à l’intime, héroïnes com­plex­es… tout un univers s’ouvre alors pour un pub­lic jusqu’ici ignoré. Il faut toute­fois atten­dre le début des années 2000 pour voir appa­raître en français des œuvres conçues spé­ciale­ment pour les femmes : le shōjo man­ga (adressé aux ado­les­centes) et le josei man­ga (pour un lec­torat féminin adulte). Importée en France par l’éditeur Tonkam (qui a depuis fusion­né avec Del­court), la série Nana d’Aï Yaza­wa va par exem­ple durable­ment mar­quer les esprits : elle narre de manière crue et sen­ti­men­tale le quo­ti­di­en de deux colo­cataires toky­oïtes qui entrent dans la vie adulte. Ces œuvres vont d’ailleurs imprégn­er l’imaginaire de nom­breuses bédéastes fran­coph­o­nes nées dans les années 1980 et 1990, comme Chloé Wary (Rosigny Zoo, FLBLB, 2023) ou Lucie Bry­on (Voleuse, Sar­ba­cane, 2023). « Avant que je décou­vre le man­ga, la BD me parais­sait loin, mas­cu­line. Je dévo­rais des his­toires, mais je n’envisageais pas d’en faire », expli­quait Lucie Bry­on en jan­vi­er 2024 au jour­nal Le Monde (1).

Nourrir un lectorat féminin

Décou­vert tar­di­ve­ment en Europe, le shōjo man­ga a pour­tant une longue his­toire. Elle com­mence dès la fin du xixe siè­cle avec des péri­odiques pour ado­les­centes qui ser­vaient prin­ci­pale­ment de mode d’emploi pour devenir une épouse mod­èle. Si quelques incur­sions dans le fan­tas­tique per­me­t­taient à des autri­ces de fic­tion lit­téraire d’explorer des idées rel­a­tive­ment icon­o­clastes – rela­tions homo­sex­uelles, cri­tique de la société de class­es, etc. –, le man­ga féminin n’en était encore qu’à ses bal­bu­tiements dans les années 1930. Après le con­flit mon­di­al et la fin de l’occupation états-uni­enne du Japon, au début des années 1950, le man­ga s’épanouit et la caté­gorie shōjo s’exhibe formelle­ment dans des mag­a­zines qui lui sont désor­mais qua­si entière­ment con­sacrés. Loin d’être pro­gres­siste, le Japon n’en nég­lige pas pour autant le lec­torat féminin – et la manne finan­cière qu’il représente – en lui pro­posant des his­toires spé­ci­fiques. Avec l’avènement de la société de con­som­ma­tion, dans les années 1960, les maisons d’édition recru­tent à tour de bras pour rem­plir leurs péri­odiques, per­me­t­tant à des dessi­na­tri­ces de met­tre un pied dans la porte.

Ces nou­velles et jeunes autri­ces repren­nent à leur compte les codes de leurs aîné·es, tout en insuf­flant plus de com­plex­ité et de con­sis­tance aux per­son­nages féminins. Ces autri­ces s’appellent Moto Hagio, Keiko Takemiya, Yumiko Oshi­ma, Chikako Ura­no, Riyoko Ike­da… Autant de noms qui ont révo­lu­tion­né le man­ga, con­juguant suc­cès cri­tique et com­mer­cial. Ces baby-boomeuses dyna­mi­tent la com­po­si­tion des pages et les codes graphiques, repoussent les lim­ites nar­ra­tives et thé­ma­tiques, représen­tent visuelle­ment l’intériorité de leurs per­son­nages, leur don­nent une agen­tiv­ité, tout en assumant de les par­er d’atours kawaii (2), de motifs flo­raux et de sil­hou­ettes haute cou­ture.

Planche extraite de Sakuran, de Moyoco Anno, Pika Édition, 2023. Le destin sans fard d’une prostituée en quête de liberté.

Planche extraite de Saku­ran, de Moy­oco Anno, Pika Édi­tion, 2023. Le des­tin sans fard d’une pros­ti­tuée en quête de lib­erté. Crédit : SAKURAN © Moy­oco Anno /Cork All rights reserved

Fluidité des genres

À par­tir du milieu des années 1960, les héroïnes, longtemps idéal­isées et éthérées, « vont, à tra­vers les man­gas de sport, d’horreur ou des romances en milieu sco­laire, pren­dre de la cor­po­ral­ité. Les corps vont être par exem­ple mis à l’épreuve des blessures », analyse Julia Popek, qui mène des recherch­es indépen­dantes sur le shōjo man­ga, citant notam­ment, dans ce bas­cule­ment, l’importance du man­ga de vol­ley Les Attaquantes (1968) de Chikako Ura­no, qui suit le par­cours d’une jeune joueuse promet­teuse et de son équipe sco­laire. Emblé­ma­tique de cette effer­ves­cence, le per­son­nage Oscar de Jar­jayes, va, sous la plume de Riyoko Ike­da, incar­n­er dans La Rose de Ver­sailles (dont l’animé s’intitule Lady Oscar) une héroïne com­bat­ive, poli­tisée, libre, sen­suelle. Selon la cri­tique et spé­cial­iste de la cul­ture man­ga Yukari Fuji­mo­to, pro­fesseure à l’université Mei­ji, à Tokyo, la scène d’amour sans rap­ports de dom­i­na­tion entre Oscar et son ami d’enfance André a con­tribué « à forg­er [la] con­cep­tion de la sex­u­al­ité des col­légi­en­nes et lycéennes de l’époque (3) ».

Tan­dis que cer­taines autri­ces jouent avec la flu­id­ité des gen­res et la sex­u­al­ité au tra­vers du trav­es­tisse­ment et de l’androgynie, d’autres ont recours à des per­son­nages mas­culins pour accéder par procu­ra­tion à des expéri­ences qui leur sont inter­dites, explor­er leur pro­pre sex­u­al­ité et leur désir, mais aus­si met­tre à dis­tance des trau­ma­tismes et des vio­lences qu’elles ont pu subir. « J’ai ten­dance à idéalis­er les per­son­nages mas­culins, à les faire très beaux. Le fait de ne pas être un homme me per­met de les dessin­er de cette façon », expli­quait la man­ga­ka Moto Hagio au Monde (4), à l’occasion de sa venue au Fes­ti­val inter­na­tion­al de la bande dess­inée (FIBD) d’Angoulême. Elle dit s’être servie du man­ga pour se défaire « de la pres­sion parentale » et qu’elle se sen­tait plus libre de s’exprimer à tra­vers des bishō­nen, ces jolis garçons déli­cats et androg­y­nes devenus, depuis, un arché­type du man­ga. Elle aura aus­si posé des jalons du boy’s love (shō­nen ai), le nom don­né aux romances et BD éro­tiques met­tant en scène des cou­ples d’hommes, à des­ti­na­tion d’un lec­torat essen­tielle­ment féminin ; un genre qui va par­ti­c­ulière­ment s’épanouir dans les cer­cles de man­gas ama­teurs et autoédités, les dojin­shi, des espaces pro­lifiques et par­ti­c­ulière­ment fémin­isés.

Ces dessi­na­tri­ces révo­lu­tion­naires, encore en activ­ité aujourd’hui, ont pavé le chemin pour leurs ben­jamines, dont beau­coup chéris­sent cette lib­erté de ton, adoptent une cer­taine dés­in­vol­ture graphique. C’est le cas de la sul­fureuse Kyoko Okaza­ki et sa cri­tique du star-sys­tem dans Hel­ter Skel­ter (lire aus­si encadré en fin d’article) ou encore Moy­oco Anno, autrice de Saku­ran, cen­tré sur la vie d’une cour­tisane qui ne veut pas se pli­er aux dik­tats de la société. D’autres vont aus­si revenir à des his­toires plus ancrées dans le quo­ti­di­en. C’est le cas, dans les années 2010, de Reiko Momochi (Moi aus­si) ou Akane Torikai (En proie au silence), qui abor­de, entre autres, la ques­tion des vio­lences de genre.


Les réc­its yuri, met­tant en avant des rela­tions les­bi­ennes, les boy’s love, ou ceux abor­dant la vie de per­son­nages trans­gen­res, sor­tent des caté­gories spé­cial­isées pour se répan­dre dans des pub­li­ca­tions plus général­istes.


Leurs réc­its vont aus­si servir de res­pi­ra­tion à des lecteur·ices à la recherche d’une autre mas­culin­ité que celle per­for­mée dans les man­gas shō­nen, à des­ti­na­tion des jeunes garçons, du type Drag­on Ball, One Piece ou encore Naru­to. Bien que les mag­a­zines aient vu émerg­er des per­son­nages androg­y­nes, gen­der flu­id ou trans­gen­res (Shun des Cheva­liers du Zodi­aque, ou une par­tie du cast­ing de JoJo’s Bizarre Adven­ture, pour ne citer qu’eux), la plu­part des per­son­nages du man­ga mas­culin restent érigés en parangons de viril­ité et d’héroïsme. « Je me sen­tais comme pris­on­nier de la pré­ten­due “cul­ture mas­cu­line”. Le shōjo man­ga m’a offert l’occasion de remet­tre en ques­tion la mas­culin­ité et de faire l’examen cri­tique des rap­ports au genre », con­fie le soci­o­logue Kimio Ito (5), spé­cial­iste des men stud­ies – études inter­dis­ci­plinaires sur les mas­culin­ités – qui s’est pas­sion­né pour le shōjo dès le début des années 1970.

Planche extraite de Helter Skelter, de Kyōko Okazaki, Atelier akatombo, 2023. On y suit le déclin sordide de la top-modèle Ririko. Une charge implacable contre les diktats de la beauté.Helter Skelter ©︎ Kyoko Okazaki 2003 / SHODENSHA Publishing Co

Planche extraite de Hel­ter Skel­ter, de Kyōko Okaza­ki, Ate­lier akatombo, 2023. Le livre est une charge implaca­ble con­tre les dik­tats de la beauté.
Crédit : Hel­ter Skel­ter ©︎ Kyoko Okaza­ki 2003 / SHODENSHA Pub­lish­ing Co

Autobiographies et thématiques sociales

Les héroïnes de man­ga ne sont pas en reste dans les séries des­tinées aux hommes, qui sont aus­si plébisc­itées par les lec­tri­ces. Cer­tains auteurs ont été influ­encés par des autri­ces comme Moto Hagio, et le shon­en a aus­si été investi par des dessi­na­tri­ces. Papesse de la comédie roman­tique pour garçons, Rumiko Taka­hashi, l’autrice de Ran­ma ½ (lire aus­si encadré en fin d’article), leur a ouvert la voie. Dess­inés pour séduire la gent mas­cu­line, des per­son­nages à la fois kawaii, sexy et badass, comme Lamu d’Uru­sei Yat­sura ou Kaori de City Hunter, ont pu aus­si inspir­er des jeunes femmes.

Mal­gré le fait que la société japon­aise reste con­ser­va­trice et qu’une par­tie des titres pub­liés, y com­pris ceux des­tinés aux femmes, con­tin­ue de met­tre en scène des com­porte­ments tox­iques et de per­pétuer des rôles assignés à chacun·e selon son genre, le man­ga est en per­pétuelle évo­lu­tion, mou­vant et rem­pli d’intertextualité. Les réc­its yuri, met­tant en avant des rela­tions les­bi­ennes, les boy’s love, ou ceux abor­dant la vie de per­son­nages trans­gen­res, sor­tent des caté­gories spé­cial­isées pour se répan­dre dans des pub­li­ca­tions plus général­istes, con­sta­tent Julia Popek et le pro­fesseur James Welk­er, de la fac­ulté des études japon­ais­es et inter­cul­turelles de l’université de Kana­gawa.

Ces évo­lu­tions ne sont pas étrangères au développe­ment des com­mu­nautés en ligne, comme l’évoque James Welk­er : « Lors de la dernière décen­nie, sur les plate­formes web telles que Pix­iv [un réseau social japon­ais de partage de con­tenus artis­tiques], nous avons con­staté une forte aug­men­ta­tion du nom­bre d’“essay man­gas” », des réc­its où l’auteur·ice se sert de son expéri­ence per­son­nelle pour évo­quer des thé­ma­tiques sociales comme la san­té men­tale ou la mono­parental­ité. « Les ques­tion­nements autour de l’homosexualité et du genre ont pen­dant longtemps été asso­ciés à du mal-être. Cela a peu à peu changé à par­tir des années 1990 », pré­cise de son côté Julia Popek. Ces dernières années ces réc­its sur l’homosexualité sont racon­tés de façon plus nor­mal­isée ou pos­i­tive. C’est le cas par exem­ple dans Éclat(s) d’âmes (2015) de Yuh­ki Kamatani dans lequel le héros s’épanouit à tra­vers de nou­velles ami­tiés tis­sées dans un cen­tre asso­ci­atif LGBT+ ou dans What Did You Eat Yes­ter­day? (2007), une comédie roman­tique et culi­naire autour d’un cou­ple gay. Les séries LGBT+, de plus en plus volon­tiers importées par des édi­teurs français, sem­blent donc aujourd’hui trou­ver leur place dans les réc­its dits « tranch­es de vie » ou les thé­ma­tiques sociales, ce qui con­tribue encore à renou­vel­er les représen­ta­tions.

Sélection de six classiques du manga écrits par des femmes à découvrir

Le Clan des Poe - Tome 1 (01) : Hagio, Moto, Slocombe, Miyako: Amazon.fr: Livres

Le Clan des Poe (Moto Hagio, 1972–1976, Aka­ta) : plus gros suc­cès d’une des cheffes de file du renou­veau dans les années 1970 du shōjo, man­ga conçu spé­ciale­ment pour les femmes. L’œuvre revis­ite la fig­ure du vam­pire avec ses jeunes héros con­damnés à une exis­tence à la marge, faite de soli­tude et de tour­ments exis­ten­tiels. L’adolescence, en somme.

 

Ranma 1/2 - Édition originale - Tome 01 | Éditions Glénat

Ran­ma ½ (Rumiko Taka­hashi, 1987–1996, Glé­nat) : série décou­verte tôt en France, Ran­ma ½ est né de la plume d’une des man­gakas les plus influ­entes au Japon. Le réc­it met à l’épreuve, dans un joyeux tohu-bohu, un héros tan­tôt garçon tan­tôt fille.

 

Amazon.fr - Gunnm - Édition originale - Tome 01 - Kishiro, Yukito - Livres

Gun­nm (de Yuk­i­to Kishi­ro, 1990–1995, Glé­nat) : clas­sique du cyber­punk des années 1990, ce man­ga pour jeunes hommes, auquel les lec­tri­ces français­es se sont aus­si attachées, se démar­que en met­tant en scène une cyborg mal­adroite, sur­puis­sante et sen­si­ble qui s’interroge autant sur son passé de machine de guerre que sur le sens de la vie.

 

Helter Skelter - Manga série - Manga news

Hel­ter Skel­ter (Kyōko Okaza­ki, 2003, Ate­lier akatombo) : véri­ta­ble audace graphique et nar­ra­tive à la lim­ite par­fois de l’insoutenable, cette cri­tique du star-sys­tem japon­ais et du culte de l’apparence met en scène l’implacable lutte con­tre la péremp­tion d’une star­lette imbuvable.

 

Nana T02 de Aï Yazawa - Album | Editions Delcourt

Nana (Aï Yaza­wa, depuis 2000, Del­court-Tonkam) : incur­sion dans les galères sen­ti­men­tales et matérielles de deux jeunes colo­cataires toky­oïtes, Nana a redéfi­ni le cool chez les mil­lenials nip­pons. Un réc­it de for­ma­tion qui n’édulcore pas les aspects les moins reluisants des rela­tions femmes-hommes.

 

 

Moi aussi - Manga série - Manga news

Moi aus­si (Reiko Momochi, 2020, Aka­ta) : inspiré de faits réels, Moi aus­si racon­te le com­bat d’une intéri­maire pour faire recon­naître le har­cèle­ment sex­uel dont elle est vic­time au tra­vail. Ce man­ga témoigne de la capac­ité des autri­ces à se saisir du man­ga pour racon­ter les vio­lences et dénon­cer des injus­tices sociales.

 

 

Spé­cial­iste du Japon, vivant entre Paris et Tokyo depuis plus de vingt ans, Aude Boy­er est pho­tographe indépen­dante et tra­duc­trice de man­gas. Pauline Cro­quet, jour­nal­iste au Monde, est spé­cial­iste des cul­tures web et suit égale­ment l’actualité du man­ga.

Cet arti­cle a été édité par Diane Mil­leli.


(1) Pauline Cro­quet, « Au fes­ti­val d’Angoulême, la lente recon­nais­sance du man­ga », Le Monde, 25 jan­vi­er 2024.

(2) Kawaii, qui sig­ni­fie « mignon » en japon­ais, désigne une esthé­tique car­ac­térisée par des couleurs pas­tel, des per­son­nages aux expres­sions enfan­tines avec des grands yeux et de fines bouch­es.

(3) Yukari Fuji­mo­to revient sur cet épisode dans l’essai, non traduit en français, Watashi no ibasho wa doko ni aru no?, Asahi Shin­bun Shup­pan, 2008.

(4) Pauline Cro­quet, « Moto Hagio : “Par le man­ga, j’ai cher­ché à me libér­er de ma mère” », Le Monde, 18 jan­vi­er 2024.

(5) Cité par Patrick W. Gal­braith, Otaku and the Strug­gle for Imag­i­na­tion in Japan, Duke Uni­ver­si­ty Press, 2019, non traduit en français.

Pauline Croquet

Journaliste au Monde, Pauline Croquet est spécialiste des cultures web et suit également l’actualité du manga. Voir tous ses articles

Aude Boyer

Spécialiste du Japon, vivant entre Paris et Tokyo depuis plus de 20 ans, Aude Boyer est photographe indépendante et traductrice de mangas. Voir tous ses articles

Dessiner : esquisses d’une émancipation

Retrou­vez cet arti­cle dans la revue La Défer­lante n°14 Dessin­er, paru en mai 2024. Con­sul­tez le som­maire.


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