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Revue de presse
Grévistes des villes, grévistes de champs
À peine la première journée de mobilisation du 10 septembre terminée, l’extrême droite prenait ses distances avec le mouvement, l’accusant de ne représenter qu’une frange de privilégié·es urbain·es. Dans un entretien, la chercheuse Clara Deville démonte la théorie, chère au Rassemblement national, de la fracture territoriale, qu’elle qualifie de « piège à penser assez dangereux ».
🐄 → À lire sur le site de Mediapart.
Convergence des luttes
« Nous savons que seule l’abolition de la société de classe permettra notre émancipation intégrale, mais avec une rage supplémentaire au cœur, celle de nos vies fracassées par l’homophobie et la transphobie. » Publié par la revue de critique communiste Contretemps, l’appel à la mobilisation du collectif LGBTQIA+ Les Inverti·es, dans le cadre du mouvement Bloquons tout, explique avec clarté les raisons de la convergence des luttes queers et anticapitalistes.
🏳️🌈 → Retrouvez l’appel à mobilisation sur le site de Contretemps
Les campus sous surveillance
Dans une lettre adressée à l’avocat principal de l’université de Berkeley où elle enseigne, la philosophe Judith Butler s’inquiète que son employeur ait transmis à l’administration étasunienne une liste de 160 étudiant·es et professeur·es –dont elle fait partie – pour nourrir une enquête sur des actes « présumés antisémites ». Et ce, sans que la nature des faits qui leur sont reprochés n’ait été jamais été précisée, encore moins reconnue par la justice.
👩🏽🎓 → Retrouvez cette tribune dans Libération
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On lit
« Ces gens-là »
Née dans l’Ain, partie faire Sciences Po à Paris et devenue activiste pour la justice sociale et l’écologie à la fin du premier confinement, Lumir Lapray est momentanément retournée vivre dans le département qui l’a vue grandir. De ce retour aux sources, elle tire un livre, portrait intime des habitant·es de la France rurale et périphérique, régulièrement accusé·es de faire le lit de l’extrême droite. Pourtant, dans cette « France des ronds-points » d’où partit, en 2018, le mouvement des Gilets jaunes, les personnalités qu’elle rencontre – des anciennes copines d’école ou de nouvelles connaissances croisées au bar du coin – sont bien plus complexes qu’on ne le laisse entendre depuis les grandes villes. Surtout, au-delà de ce qu’elles et ils votent, toutes et tous partagent le même sentiment d’appauvrissement et de déclassement, la même sensation d’être méprisé·es autant par les élu·es que par les médias. Mais comme le souligne l’autrice, dans ce décor de lotissements et de villages, « les ultra-riches, les multinationales, les élus corrompus » sont invisibles, et les boucs émissaires bien plus faciles à trouver parmi les « cassos » et les « assistés », dont le vécu déroge à l’idéal de réussite – un pavillon à soi, un CDI, des vacances deux fois par an – des ouvrier·es et employé·es qui peuplent majoritairement ces territoires à la périphérie des villes et ces campagnes.

👩🏼🌾 → Lumir Lapray, « Ces gens-là ». Plongée dans cette France qui pourrait tout faire basculer, Payot, 24 septembre 2025. 19,50 euros.
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On écoute
Faire peur aux riches
Dans les 4e et 5e épisodes de son nouveau podcast Renverser la table, Victoire Tuaillon reçoit Nicolas Framont, sociologue et créateur du magazine en ligne Frustration, pour une masterclass décoiffante sur les effets concrets qu’ont sur nos vies les actions, les arbitrages et les alliances réalisées par les très riches, au sein du système capitaliste. Qu’on parle de marchandisation des transports, de l’éducation ou du soin, il s’agit bien selon les deux intervenant·es d’une « guerre » menée en toute impunité par les riches contre les pauvres, dans le but de gagner encore plus d’argent. Prenant pour exemple l’assassinat de Brian Thompson, patron de l’assurance santé privée UnitedHealthcare, accusé d’avoir refusé le remboursement de soins vitaux à des malades (on pense aussi à celui plus récent de Charlie Kirk, l’influenceur misogyne et transphobe), Nicolas Framont remet sur le tapis une question vieille comme les luttes sociales : la violence du système capitaliste qui détruit des vies, ne doit-elle pas être jugée et condamnée au même titre que des meurtres qui eux, tombent sous le coup de la loi ?

💸 → « Comment faire peur aux riches ? », 2 épisodes de 55 minutes. Produit par Victoire Tuaillon, disponible sur la plupart des plateformes d’écoute.
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Dans les archives
Grève féministe
En mars 2025, dans le cadre de son dossier sur le thème du travail, La Déferlante publiait un article de Mathilde Blézat sur la grève féministe, un processus révolutionnaire difficilement réductible aux seules grèves d’ouvrières qui jalonnent l’histoire sociale. Car avant même que les Espagnoles ou les Suisses s’emparent de cet outil, qu’en Argentine le mouvement de lutte contre les féminicides Ni una menos ne s’allie avec le mouvement social, ce sont les Islandaises, qui en 1975 ouvraient le bal. Cette année-là, le 24 octobre, 90 % des femmes du pays se mettaient en grève : pas de soins aux enfants, pas de repas en cuisine, pas de guichetières dans les banques ni d’hôtesses dans les avions. Le pays mis à l’arrêt réalise alors – comme le verbaliseront les militantes sud-américaines des années plus tard – que « la grève féministe, c’est la vraie grève générale ».

🚀 → Commandez le numéro 17 de La Déferlante sur le thème « Travailler »
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Un glossaire pour tout comprendre
Alors que l’actualité montre à quel point la guerre culturelle qui fait rage est aussi une bataille sémantique, il nous a paru important que La Déferlante propose à ses lecteur·ices des définitions de concepts clés pour appréhender l’époque dans une perspective féministe intersectionnelle. Grève féministe, temps partiel, travail domestique, intersectionnalité : toutes les définitions sont en accès libre sur notre site internet, qui sera alimenté au fil des numéros pour faciliter la compréhension des concepts mobilisés dans chaque dossier.
🔏 → Retrouvez toutes nos définitions en libre accès
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On soutient
Tandis que Sans parler des blessé·es, le recueil de la correspondance entre Kaoutar Harchi et Aurélien Bellanger, est en précommande sur notre site (il sortira le 3 octobre en librairie), notre partenaire, le média épistolaire La Disparition a besoin d’un coup de pouce. Il vient en effet de lancer de son côté les préventes d’une deuxième correspondance, cette fois entre les écrivaines Alice Zeniter et Phoebe Hadjimarkos Clarke. Une lettre par mois ou un espace de dialogue sur l’actualité, dont l’intégralité sera publiée, cette fois-ci encore, par La Déferlante Éditions.

→ Commandez la correspondance entre Alice Zeniter et Phoebe Hadjimarkos Clarke
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On y sera
🎉 Festival Livresse


Marion Pillas, cofondatrice de La Déferlante échangera avec une de ses consœurs du magazine féministe belge Axelle lors d’une soirée sur le thème « Comment les femmes peuvent-elles gagner la guerre de l’info ? »
👉🏼 → Informations pratiques et inscriptions
💥 Salon Formula Bula


La Déferlante sera présente tout le week-end pour vendre ses revues, livres et goodies. Dimanche 28 septembre à 15h, la journaliste Marie Kirschen animera une table ronde sur le thème « Peut-on encore faire l’histoire de la BD sans parler des femmes qui y ont contribué ? » Avec Camille de Singly et l’équipe du Zine FFF.
📖 Aurélien Bellanger en librairie


Coauteur, avec Kaoutar Harchi, de Sans parler des blessé·es publié à La Déferlante Éditions, Aurélien Bellanger rencontrera lectrices et lecteurs parisien·nes. Il sera accompagné par Lucie Geffroy, cofondatrice de la revue et éditrice du livre.
👉🏼 → Informations pratiques et réservations
🎞️ Festival du film féministe des Lilas


Pour la troisième année consécutive, La Déferlante est partenaire du Festival du film féministe des Lilas. Cette année, l’évènement a pour thématique « La joie militante ». Pour discuter de ce qu’apportent le rire et les émotions dans les luttes, Marion Pillas recevra Tahnee, Sarah Durieux et Ludivine Bantigny.


