« Les hormones du malheur » : une BD inédite de Sole Otero

Il y a quelques années, Sole Otero, autrice de bande dessinée argentine, a appris qu’elle avait une tumeur à l’hypophyse. Si cette décou­verte l’a d’abord soulagée – enfin une expli­ca­tion à sa dépres­sion chronique –, elle a surtout suscité chez elle de grandes inter­ro­ga­tions sur les troubles hormonaux. Sont-ils provoqués par la dépres­sion ou bien sont-ils à l’origine de la dépres­sion ? Pourquoi tant de femmes en souffrent-elles ? Et, surtout, peut-on en guérir ?

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Publié le 28/10/2025

Un dessin d'une femme avec une bouteille d'oxygène qui nage au milieu d'hormones et de cachets.
Crédit : Sole Otero

Retrouvez cet article dans la revue La Déferlante n°20 Soigner, parue en novembre 2025. Consultez le sommaire

Pour les personnes utilisant un lecteur d’écran, les planches de cette bande dessinée sont décrites dans le corps du texte.

Une planche de BD en 6 cases qui racontent les premières règles de l'autrice. Voir sous l'image pour une description plus détaillée.
  • Première case : Sole Otero est assise sur un avion en direction de l’Europe depuis l’Argentine. Des hormones stylisées lui font coucou depuis chaque continent. Elle dit : « Bonjour ! Bonsoir ! Je m’appelle Sole. Je suis une femme cis de 40 ans. Artiste argentine, j’ai émigré en France il y a environ 5 ans. Enchantée ! »
  • Deuxième case : Sole Otero marche, suivie de petites hormones. Cartouche : « Quand j’étais une jeune fille, les hormones, pour moi, c’était juste quelque chose que j’avais étudié à l’école, quelque chose qui accom­pa­gnait mon cycle menstruel, et rien de plus.»
  • Troisième case : Plusieurs visages parlent. Cartouche : « Quand j’ai eu mes premières règles, ma mère et mes professeur·es m’ont avertie des effets secon­daires qu’elles pouvaient entraîner. Je ne m’en suis jamais vraiment inquiétée.»
  • Quatrième case : Sole Otero est en position fœtale, pliée de douleur. Elle explique : « Environ une fois par mois, une partie de mon corps com­men­çait à me faire mal, annonçant que j’allais bientôt saigner. N’importe quelle partie de mon corps pouvait être dou­lou­reuse. Il était très rare que je ne souffre pas. La douleur était forte mais elle passait très faci­le­ment dès que je prenais du paracétamol. »
  • Cinquième case : La mère de Sole Otero la rassure. Cartouche : « À en juger les com­men­taires de ma mère, il s’a­gis­sait d’un syndrome pré­mens­truel.» Sa mère dit : « Tu vas sans doute avoir tes règles. »
  • Sixième case : Sole Otero s’énerve contre un petit copain qui fait une remarque sexiste. Cartouche : « Mes petits amis étaient du même avis. Son petit copain dit : « Tu es sûre de vouloir rompre ? Tu n’aurais pas tes règles ? » Légende : « D’une certaine manière, à cette époque-là, mon problème hormonal ne me parais­sait pas si grave.»
Une planche de bande-dessinée en 8 cases qui racontent une relation toxique et les problèmes hormonaux de l'autrice. Voir sous l'image pour une description plus détaillée.
  • Première case : Un homme se tient debout, pointé par une flèche. Cartouche : « À 28 ans, j’ai rencontré lui.”
  • Deuxième case : Le même homme est dessiné trois fois – amoureux, penaud, en colère – face à Sole Oero qui est perplexe. Cartouche : « Ma relation avec lui a été marquée par la mani­pu­la­tion et l’emprise psychologique.»
  • Troisième case : Sole Otero est allongée par terre sous un cœur et un symbole peace and love brisés. Cartouche : «J’ai subi une forme de gas­ligh­ting1Forme de mani­pu­la­tion mentale qui a pour effet de faire douter la victime de sa mémoire et de sa santé mentale. qui m’a fait me méfier de ma propre per­cep­tion de la réalité. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à souffrir non seulement de violentes migraines, mais aussi d’une profonde dépres­sion et de crises d’angoisse.»
  • Quatrième case : Sole Otero se tient seule au milieu de la case. Cartouche : «J’ai réussi à me séparer de lui au bout d’un an. J’ai ensuite consacré beaucoup de temps à tenter de me recons­truire. À essayer de croire à nouveau en ma vision du monde.»
  • Cinquième case : Sole Otero est assis par terre devant des papiers. Cartouche de la case : « À sublimer mon expé­rience. Tout sim­ple­ment à survivre.” Bulle qui pointe vers les papiers : (Ma première BD raconte toute cette histoire.)
  • Sixième case : Sole Otero pleure, debout sur un pèse-personne les bras remplis de mots dans une bulle qui dit :
    « Mais après ça, pendant 4 ans, les maux de tête, problèmes de poids, crises d’an­goisse et dépres­sion… ont été mon quotidien.»
  • Septième case : Sole Otero dans plusieurs sens et états (joie, tristesse, incom­pré­hen­sion…). Cartouche : « Mon ex s’était-il mal comporté avec moi parce que j’étais dépres­sive et insup­por­table ? Ou bien suis-je tombée en dépres­sion parce qu’il se com­por­tait ainsi ? La douleur ? Était-elle une sorte de punition ?»
  • Huitième case : Sole Otero assise par terre, devant des sil­houettes en noir et blanc. Cartouche : « Mon cas n’est pas isolé. D’après une étude publiée par Santé Publique France (2022), les femmes victimes de violences conju­gales sont dans un état de santé général moins bon, ont plus de problèmes physiques, psy­cho­lo­giques et mentaux, consomment plus de soins médicaux que les femmes non victimes.»
Une planche de bande-dessinée en 9 cases qui racontent la découverte d'une tumeur sur l'hypophyse de l'autrice qui explique ses problèmes hormonaux. Elle raconte ensuite les effets bénéfiques de son nouveau traitement.  Voir sous l'image pour une description plus détaillée.
  • Première case : Cartouche : « La réponse à mes questions est arrivée après avoir couru chez le médecin.» Sur l’image Sole Otero se repré­sente pendant un rapport sexuel, les seins giclant sur son nouveau copain. Elle fuit, honteuse.
  • Deuxième case : Cartouche : « J’ai alors découvert que…» : un médecin lui annonce « Votre taux de pro­lac­tine est très élevé. »
  • Troisième case : Légende : « Et que… : le médecin lui dit « Vous avez une tumeur à l’hy­po­physe. » La tumeur est dessinée sur l’épaule de Sole Otero, désignée comme « Lui ».
  • Quatrième case et cinquième case : Sole Otero passe par plusieurs états de détresse émo­tion­nelle, accom­pa­gnée de sa tumeur. Ses copain·es parle à la tumeur « Comment ça va le “microchip2Puce élec­tro­nique en anglais” ? ». Cartouche : “Cette nouvelle a eu un “certain” effet sur moi. Pour me rassurer et apaiser mon inquié­tude, et sachant que la tumeur était bénigne, mes ami·es lui ont donné un surnom affectueux.»
  • Sixième case : Des cachets se battent avec la tumeur. Cartouche : “Ma tumeur était trop petite pour qu’on risque une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale mais elle pouvait être soignée par des médicaments.»
  • Septième case : Sole Otero est heureuse au soleil. Un cachet et la tumeur se font un câlin à ses pieds. Elle dit : « Je me sens mer­veilleu­se­ment mieux ! » Cartouche : « Effectivement, dès que j’ai commencé à prendre de la caber­go­line pour tenter de réduire sa taille…»
  • Huitième case : Cartouche : « …c’était comme si quelqu’un m’avait enlevé un poids énorme. Mon quotidien s’est nettement amélioré.» Sole Otero est dans son lit et dit à la tumeur « Plus de migraines ! ».
  • Neuvième case : Sole Otero est entourée de femmes enceintes. Cartouche : « Les médecins m’ont informée que, à cause d’un taux élevé de pro­lac­tine pendant toutes ces années, j’avais sans le savoir traversée une période d’in­fer­ti­li­té. La pro­lac­tine est l’hormone qui régule la crois­sance des seins et la pro­duc­tion de lait pendant l’al­lai­te­ment. Sa présence réduit la pro­ba­bi­li­té de tomber enceinte, mais aucun médecin ne m’a jamais dit que la dépres­sion dont j’avais souffert pendant toutes ces années pouvait être liée à ce qui se passait au niveau de ma glande pitui­taire3Autre nom de l’hy­po­physe.»
Une planche de bande-dessinée en 8 cases qui racontent la vie quotidienne avec un traitement hormonale, la dysphorie prémenstruelle et leurs conséquences.  Voir sous l'image pour une description plus détaillée.
  • Première case : Sole Otero entourée de post-it et d’alarmes dans dif­fé­rentes situa­tions de la vie quo­ti­dienne. Cartouche : « J’ai également découvert que chaque fois que j’ou­bliais de prendre une de mes pilules de caber­go­line, je courais le risque d’avoir des maux de tête pendant une semaine et d’é­prou­ver une tristesse extrême.»
  • Deuxième case : Sole Otero dit «Je veux mourir. » age­nouillée avec sa tumeur à côté. Cartouche : «Et j’ai commencé à souffrir de ce que les médecins appellent la dysphorie prémenstruelle.» 
  • Troisième case : Sole Otero est la tête au sol et dit « Mais si je meurs, je détruis ma famille… Je ne peux pas. » Sa tumeur est à côté d’elle. Cartouche : « Plusieurs fois, j’ai pensé que plus rien ne valait la peine.» 
  • Quatrième case : Sole Otero, accom­pa­gnée de sa tumeur, est à genoux, le poing levé, et dit « Le monde est horrible, je le vois clai­re­ment main­te­nant. » Dans le fond, on lit le mot « Frustration » et le début de « Problème » et « Difficile ». Cartouche : « Et même si je savais que c’étaient mes hormones qui parlaient, je ne pouvais pas m’empêcher de les écouter.» 
  • Cinquième case à huitième case : Sole Otero envoie le message « Cher ex, je t’aime. », déchire des papiers, bloque quelqu’un sur son téléphone et pleure en rendez-vous de travail, toujours accom­pa­gnée de sa tumeur. Cartouche : « Tout n’est pas que de la faute de mon syndrome pré­mens­truel, ou de mon microchip, mais à cause d’eux, j’ai fait des choses parmi les plus stupides de ma vie. Un peu comme si j’étais ivre d’anxiété et de dépres­sion. Ce malaise m’ap­par­te­nait, mais le syndrome pré­mens­truel me faisait l’ex­pri­mer de la manière la plus inap­pro­priée.»
Une planche de bande-dessinée en 10 cases qui racontent l'impact du Covid sur les troubles hormonaux et comment l'autrice s'est rapprochée d'autres personnes avec les mêmes troubles pour trouver des réponses à ses questions.  Voir sous l'image pour une description plus détaillée.
  • Première case : Sole Otero, accom­pa­gnée de sa tumeur, sautille d’un côté de la case à l’autre. Sole Otero dit : « Au moins, il me restait trois semaines par moi où j’étais bien. Et, comparé à mon état précédent, c’était mer­veilleux pour moi. »
  • Deuxième case : Le virus du Covid demande la tumeur en mariage sur l’épaule de Sole Otero. Cartouche : “Mais quand j’ai contracté le Covid en 2020, avant d’être vaccinée, j’ai eu une rechute.» 
  • Troisième case : Cartouche : “Et quand j’ai fina­le­ment réussi à trouver un médecin, j’ai découvert que le microchip avait grossi et que le dosage de mon trai­te­ment devait être augmenté.» Sole Otero a sa tumeur sur le dos. Elle explique que « C’était compliqué parce que je n’avais pas encore d’as­su­rance maladie en France. »
  • Quatrième case : Sole Otero dans dif­fé­rentes positions avec le virus du Covid et sa tumeur. Elle explique : « Peut-être que c’était le virus4On suspecte des atteintes à l’hypophyse dans les formes graves de Covid. du Covid long qui m’a épuisée pendant des mois. Ou sim­ple­ment le hasard. Peut-être que c’était à cause du stress du confinement. »
  • Cinquième case : Un médecin donne une ordon­nance à Sole Otero. Cartouche : « Heureusement, tout s’est arrangé avec l’a­jus­te­ment de la médication.» 
  • Sixième case : Sole Otero tient son ordon­nance dans la main. Cartouche : « Mais je n’ai trouvé aucun médecin capable d’ex­pli­quer de qui m’ar­ri­vait. Alors j’ai commencé à en parler avec des personnes qui avaient des problèmes simi­laires au mien.» 
  • Septième case : Une personne à Hollywood dit « Si j’oublie de prendre mon médi­ca­ment, je deviens dépres­sive. » Cartouche : « Quelqu’une avec le même type de tumeur et les mêmes symptômes.» 
  • Huitième case : Une personne dans une ville dit « Le médi­ca­ment qu’on m’a donné a provoqué chez moi une crise psy­cho­tique. J’ai eu des hal­lu­ci­na­tions et j’ai failli me jeter d’un balcon. J’ai dû arrêter immé­dia­te­ment et apprendre à vivre avec. » Cartouche : « Quelqu’une avec le même type de tumeur et les mêmes types de problèmes.» 
  • Neuvième case : Une personne à la campagne dit « J’ai commencé à voir double et à avoir des vertiges. Finalement des médecins m’ont opéré pour retirer la tumeur. Cartouche : « Une personne avec la même tumeur mais d’un autre sexe.» 
  • Dixième case : Une personne à Paris dit « Je ne savais pas ce qui m’ar­ri­vait, j’ai abandonné mes enfants et ma famille et je voulais juste faire la fête. J’ai dépensé tout l’argent que j’avais. J’ai eu une période maniaque, en gros. » Cartouche : « Quelqu’une avec une tumeur dans une autre glande.» 
  • Cartouche des cases 7 à 8 : « Je me suis donc demandé à quel point les problèmes en par­ti­cu­lier des femmes, étaient étudiés.» 
Une planche de bande-dessinée en 4 cases qui explique combien de personnes sont affectées par les troubles et qui elles sont ainsi que leurs conséquences et leur traitement par la société.  Voir sous l'image pour une description plus détaillée.
  • Première case : Un fond bleu marine unie. Cartouche : « Après avoir consulté des sites et des revues spé­cia­li­sées, j’ai compris que les problèmes hormonaux peuvent être la cause de sérieuses dif­fi­cul­tés à mener une vie normale, condui­sant même certaines personnes au suicide. En fait, ils peuvent tuer.»
  • Deuxième case : Sole Otero et son petit ami se disputent. Il dit : « Qu’est-ce qui t’arrives ? Tu as tes règles, non ? ». Elle répond : « Non, je suis en colère parce que tu es toxique ! » En gris, à côté de sa réponse, il y a écrit « Je n’ai jamais réussi à répondre ça » avec un petit smiley triste. Cartouche : « Mais les problèmes hormonaux ont tendance à se dissoudre dans le sexisme ordinaire.»
  • Troisième case : Plusieurs hommes et femmes sont les uns à côté des autres, en noir et blanc. L’une d’elleux dit « Certaines femmes, pas toutes, sont fortement affectées par les hormones. » Sole Otero, en couleur et devant ajoute « Et quelques-unes le sont de manière extrême. »
  • Quatrième case : Des personnes sur la Terre sont découpée en trois groupes. L’un d’eux repré­sente 25 % de la popu­la­tion mondiale et l’autre 65 %. Cartouche : « Combien de femmes souffrent de problèmes de dépres­sion ou d’anxiété liés à leurs hormones ? Les sta­tis­tiques ne sont pas claires. En ce qui concerne le « microchip », un quart de la popu­la­tion mondiale serait porteuse d’une tumeur bénigne de l’hy­po­physe, et 65 % des gens subi­raient des varia­tions hor­mo­nales, avec les effets qui vont avec. Mais bien sûr, on peut souffrir d’une dépres­sion liée à des dés­équi­libres hormonaux sans néces­sai­re­ment avoir une tumeur à l’hypophyse.»
Une planche de bande-dessinée en 5 cases qui expliquent le cycle hormonal des personnes qui ont leur règles et comment cela affecte leur vie quotidienne dans un monde capitaliste.  Voir sous l'image pour une description plus détaillée.
  • Première case : Sole Otero est face à un graphique des varia­tions d’hormone lors d’un cycle menstruel. Le 14e jour marque l’o­vu­la­tion, le 28e le dernier jour du cycle. Avant le 28e jour, une « période difficile » est indiquée. La pro­ges­té­rone augmente entre l’o­vu­la­tion et les règles, l’œs­tro­gène augmente au moment de l’o­vu­la­tion avant de diminuer et réaug­men­ter légè­re­ment au moment des règles puis de diminuer fortement. La FSH5Hormone folliculo-stimulante qui agit sur la matu­ra­tion des fol­li­cules ovariens. augmente entre les règles et l’o­vu­la­tion puis au moment même de l’o­vu­la­tion. La LH6Hormone lutéi­ni­sante qui déclenche l’o­vu­la­tion. augmente en pic le jour de l’o­vu­la­tion. Cartouche : « Le cycle menstruel est régulé par les hormones. Le sai­gne­ment marque le début de la phase d’é­mis­sion d’œstrogènes : à ce moment-là, les femmes cisgenres retrouvent souvent de l’énergie. Puis l’o­vu­la­tion provoque la sécrétion de pro­ges­té­rone. La concen­tra­tion dans le sang de ces deux hormones diminue à la fin du cycle. C’est au cours de la phase pré­mens­truelle que les femmes cisgenres sont natu­rel­le­ment fatiguées.»
  • Deuxième case : Sole Otero fait sa valise et se rend dans un aéroport, en se pré­ci­pi­tant, accom­pa­gnée de la tumeur dans sa valise. Elle dit : « Mais que se passe-t-il si, au cours de cette phase, au lieu de se reposer, elles sont stressées et fonc­tionnent à plein régime, comme l’exige le monde capi­ta­liste ? Des troubles émo­tion­nels peuvent-ils provoquer l’ap­pa­ri­tion de tumeurs ou modifier l’é­qui­libre de nos hormones ? Est-il possible que le fait d’avoir été dans une relation si stres­sante et violente ait également pu générer l’ap­pa­ri­tion d’une tumeur chez moi ? Ou est-ce que la tumeur m’a privée d’une énergie et d’une clair­voyance qui m’au­raient permis d’é­chap­per à cette relation toxique à temps ?
Une planche de de bande-dessinée en 6 cases qui expliquent les liens entre les activités de la vie quotidienne et les variations d'hormones. Elle explique également le peu de recherches, de connaissances et de traitement transversaux ainsi que les tabous qui empêchent de soigner correctement les troubles hormonaux.  Voir sous l'image pour une description plus détaillée.
  • Première case : Sole Otero nage dans une piscine. Cartouche : « La dopamine, le neu­ro­trans­met­teur qui permet à beaucoup de nos activités céré­brales de se dérouler nor­ma­le­ment, et qui est connue comme la molécule du bonheur, augmente natu­rel­le­ment grâce à l’ac­ti­vi­té sportive.» Sole Otero dit : « C’est sans doute pour cela que la meilleure solution que j’ai trouvée au cours de ces années pour soulager la dysphorie du syndrome pré­mens­truel était de maintenir une routine d’exercice stricte. »
  • Deuxième case : Sole Otero s’étire sur un tapis de yoga avec sa tumeur. Cartouche : « Le lien entre les dif­fé­rentes glandes est encore à l’étude, il existe de nom­breuses sta­tis­tiques et certaines relations claires ont déjà été établies. Cependant, chaque organisme a des par­ti­cu­la­ri­tés qui échappent à un système médical proposant de moins en moins de trai­te­ments per­son­na­li­sés et holistiques. »
  • Légende des case cases 3, 4 et 5 : « Les études de labo­ra­toire ne suffisent pas. Sans un suivi trans­ver­sal des patientes, de nombreux problèmes passent inaperçus.»
  • Troisième case : Un psy­chiatre dit « C’est un problème neurologique. »
  • Quatrième case : Un endo­cri­no­logue dit « C’est un problème psychiatrique. »
  • Cinquième case : Un neu­ro­logue dit « C’est un problème hormonal. »
  • Sixième case : Une militante féministe point levé dit « Arrêtez de dire que les hormones nous affectent. » Derrière elle, Sole Otero pense « Mais elles m’af­fectent. ». Une flèche la désigne avec la légende « Mauvaise féministe ». Cartouche : Et en plus le sujet est encore tabou.
Planche de bande-dessinée en 4 cases qui expliquent la tension entre les clichés sexistes sur l'instabilité émotionnelle des femmes et la sensibilisation nécessaire sur les troubles hormonaux.  Voir sous l'image pour une description plus détaillée.
  • Première case : Sole Otero se bat avec une épée contre un monstre « Stigmate» à plusieurs bras. Cartouche : «Je trouve parfois compliqué de lutter contre le sté­réo­type selon lequel les femmes seraient folles ou instables »
  • Deuxième case : Sole Otero est age­nouillée aux pieds du monstre qui hausse les épaules. Cartouche : « tout en assumant que les hormones causent chez moi de réels problèmes d’ins­ta­bi­li­té émo­tion­nelle et psychologique.»
  • Troisième case : Sole Otero dit « Merde, c’est long ! » en essayant de lire « Neuropsychoimmunoe… » Le mot est coupé. Cartouche : « Heureusement, ces sujets sont de plus en plus souvent média­ti­sés et, ces dernières années, des remèdes sont apparus qui per­mettent de réduire les effets du syndrome pré­mens­truel et de la dysphorie du syndrome pré­mens­truel. Il y aurait aussi tant à dire sur la dépres­sion post-partum et les hormones pendant la grossesse ou la ménopause tous ces problèmes hormonaux doivent encore faire l’objet d’études approfondies.»
  • Quatrième case : Plusieurs femmes à travers les époques sont repré­sen­tées avec des états émo­tion­nels com­pli­qués. Sole Otero demande : « Combien de problèmes psy­chia­triques dont tant de femmes ont souffert au cours de l’his­toire ont été causés par des dés­équi­libres hormonaux comme le mien ? Combien de femmes souffrent encore sans être diagnostiquées ? »
Planche de bande-dessinée en 3 cases qui conclut sur l'équilibre auquel l'autrice est arrivé pour vivre avec ses troubles hormonaux.  Voir sous l'image pour une description plus détaillée.
  • Première case : Sole Otero regarde un bébé qui s’étonne. Elle explique : « J’ai vécu 4 ans avec les hormones d’une femme allai­tante. C’est sans doute pour cela que je ne suis pas tombée enceinte. Et main­te­nant je ne veux plus d’enfant. »
  • Deuxième case : Cartouche : « J’ai cette théorie qu’en réalité ma pro­duc­tion de pro­lac­tine était peut-être tout sim­ple­ment un mécanisme de défense. Si je n’avais pas eu de tumeur, je serais pro­ba­ble­ment tombée enceinte, ce qui m’aurait liée à jamais à un homme toxique. Cela aurait gran­de­ment compliqué ma vie.» Sole Otero est illuminée par un pro­jec­teur dans son lit. Elle ajoute : « Le prix à payer était élevé. Et de toutes façon, ce n’est que de la pensée magique. »
  • Troisième case : Cartouche : « Heureusement, grâce à mon expé­rience, l’aide de mes proches et de trai­te­ments médicaux, j’ai main­te­nant une vie presque normale. Il me faut juste :
    - Faire de l’exer­cice.
    - Recherche l’ex­po­si­tion au soleil.
    - Prendre rigou­reu­se­ment ma caber­go­line.
    - Prendre soin de moi, éviter le stress et la fatigue (surtout vers la fin de mon cycle).»
    Sole Otero conclut : « Je souhaite vraiment aux femmes souffrant de troubles hormonaux un chemin vers l’é­qui­libre plus doux que le mien. »
  • 1
    Forme de mani­pu­la­tion mentale qui a pour effet de faire douter la victime de sa mémoire et de sa santé mentale.
  • 2
    Puce élec­tro­nique en anglais
  • 3
    Autre nom de l’hypophyse.
  • 4
    On suspecte des atteintes à l’hypophyse dans les formes graves de Covid.
  • 5
    Hormone folliculo-stimulante qui agit sur la matu­ra­tion des fol­li­cules ovariens.
  • 6
    Hormone lutéi­ni­sante qui déclenche l’ovulation.

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