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« Le rire des femmes a été réprimé pendant des siècles »

Publié le 28/04/2022

Modifié le 16/01/2025

Nadia Diz Grana

Poètes, théolo­giens, doc­teurs ou sim­ples moral­istes ont pen­dant longtemps pro­scrit l’hilarité fémi­nine. Perçu comme le symp­tôme d’une sex­u­al­ité débridée ou une offense aux bonnes moeurs, le rire des femmes relève d’une trans­gres­sion de genre : c’est ce qu’explique l’historienne Sabine Mel­chior-Bon­net, autrice de Le Rire des femmes (PUF, 2021).

Vous analy­sez, dans votre ouvrage, un nom­bre impres­sion­nant de pro­duc­tions cul­turelles. Par­mi toutes les femmes célèbres qu’on y croise, qui est la pre­mière à avoir ri ?

SABINE MELCHIOR-BONNET À ma con­nais­sance, il s’agit de Sara qui s’esclaffe avec Abra­ham, dans la Bible, lorsque Yahvé leur annonce par la bouche d’un ange une nou­velle extrav­a­gante : ils vont don­ner nais­sance à un fils, mal­gré leur grand âge. Elle a 90 ans ; lui en a 100. Plein d’étonnement et d’émerveillement, le rire de l’homme est présen­té dans la Genèse comme l’expression d’un saint respect devant l’amour de Dieu. Celui de la vieille Sara est au con­traire un rire de doute. Ne pou­vant s’empêcher de penser aux impli­ca­tions sex­uelles portées par une telle promesse, la nonagé­naire au corps ridé et stérile pouffe devant l’inconcevable, guidée par son expéri­ence et son bon sens, comme on rigole d’une bonne plaisan­terie. L’autodérision fémi­nine trou­ve là une de ses pre­mières expres­sions cul­turelles ! Alors que Dieu est demeuré silen­cieux devant le rire du patri­arche, il rép­ri­mande verte­ment celui de l’épouse dont il réprou­ve l’incrédulité. Il perçoit chez celle-ci une résis­tance. Les exégètes du Moyen-Age com­pareront la joie pure de l’homme à la réac­tion railleuse de la femme.

Au XIVe siè­cle, le rire mys­tique de Béa­trice, la muse du poète ital­ien Dante, prend-il un sens dif­férent ? Est-il mieux accep­té ?
Au par­adis de Dante 1, le rire des saintes n’est pas inter­dit comme en témoigne Béa­trice, qui ne se con­tente pas d’un sourire indul­gent. Son rire est l’expression d’une joie qui met en jeu le corps et les pul­sions. […]

Marion Rousset

Journaliste indépendante, Marion Rousset, collaboratrice régulière de Télérama, travaille également avec Sciences humaines, Témoignage chrétien, Le Monde et L’Hebdo du quotidien de l’art. Spécialisée en éducation et dans les sujets idées, elle est membre du collectif Les Incorrigibles. Voir tous ses articles


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