Né au Brésil en 2018, le véganisme populaire est un mouvement politique ancré dans les luttes anticapitalistes et anticoloniales. Il dénonce la domination des humain·es sur les autres animaux, et propose de construire une société écologique plus juste fondée sur l’émancipation et le respect de tous les êtres, sans distinction d’espèce. Ce courant du mouvement végane diffère du « véganisme de consommation » (terme utilisé par les partisan·es du véganisme populaire), centré sur des choix individuels considérés comme élitistes. À l’inverse, le véganisme populaire milite pour la libération animale tout en promouvant l’agroécologie, la souveraineté alimentaire et les savoirs ancestraux des communautés traditionnelles, dans une démarche portée par les classes populaires et les communautés vivant en périphérie des villes ou dans les territoires ruraux.
En dénonçant l’exploitation animale comme cause de la déforestation de l’Amazonie, le véganisme populaire fait le lien avec les luttes pour la justice sociale, décoloniales et féministes. Articuler véganisme et féminisme permet de « remettre en cause les systèmes de domination fondés sur la hiérarchisation et l’exploitation des corps – féminins ou non humains », explique l’autrice et militante du véganisme populaire Sandra Guimarães dans l’article « Au Brésil, le combat du véganisme populaire ».
Pour aller plus loin
- Kaoutar Harchi, Ainsi l’animal et nous, Actes Sud, 2024. 320 pages.
- Sandra Guimarães, « Véganisme populaire et décolonial », Radio Nonbi, 28 septembre 2022. 1 h 45.

