Santé mentale

L’Organisation mondiale de la santé définit la santé mentale comme un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux dif­fi­cul­tés normales de la vie, de tra­vailler avec succès et de manière pro­duc­tive et d’être en mesure d’apporter une contri­bu­tion à la com­mu­nau­té ». Promue « grande cause nationale » du gou­ver­ne­ment français en 2025, la santé mentale s’est imposée dans les discours poli­tiques, notamment depuis la crise du Covid-19, comme le nom d’une politique publique jus­ti­fiant l’intervention de l’État dans l’organisation des soins psy­chia­triques et le bien-être des citoyen·nes.

Le concept de santé mentale est qualifié de « bras armé du capi­ta­lisme » par tout un courant de psy­chia­trie critique. Selon le psy­chiatre Mathieu Bellahsen, les diri­geants poli­tiques l’utilisent volon­tiers pour psy­cho­lo­gi­ser des problèmes qui relèvent davantage de la souf­france sociale – ce qui permet de ne pas s’attaquer aux causes de celle-ci. Ainsi, pour expliquer le mal-être gran­dis­sant des étudiant·es, les dif­fé­rents gou­ver­ne­ments ont plusieurs fois incriminé la crise du Covid, mais n’ont jamais remis en cause leur propre politique : intro­duc­tion de Parcoursup, ou indif­fé­rence face aux dif­fi­cul­tés d’accès à l’enseignement supérieur, par exemple. « Reconnaître que les condi­tions maté­rielles d’existence ont un impact sur la santé mentale per­met­trait d’identifier des pistes d’action politique », analyse la jour­na­liste Sylvie Fagnart, autrice de notre article : « Santé mentale, c’est notre monde qui est malade ».


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