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Grossophobie

La grosso­pho­bie désigne l’ensemble des phénomènes de mar­gin­al­i­sa­tion sociale des per­son­nes perçues comme gross­es. Elle se man­i­feste de manière explicite, par des insultes et des remar­ques, mais aus­si par un ensem­ble de dis­crim­i­na­tions qui font sys­tème : dif­fi­cultés d’accès à l’emploi, aux soins médi­caux, ou encore à des infra­struc­tures adap­tées (les sièges trop étroits dans les trans­ports, par exem­ple). Elle s’exprime aus­si par le fait d’imputer au seul poids le décès des per­son­nes gross­es, alors que d’autres fac­teurs de comor­bid­ités peu­vent entr­er en compte, comme cela s’est vu pen­dant la pandémie de Covid-19.

Dans une chronique inti­t­ulée « Pourquoi les gross­es ne por­tent pas de vête­ments éthiques », la jour­nal­iste Lucie Inland explique com­ment l’injonction à boy­cotter l’industrie de la fast-fash­ion pour se tourn­er vers la mode éthique peut s’analyser comme une forme de grosso­pho­bie. Cette injonc­tion n’est en effet pas ten­able pour les per­son­nes gross­es. Les vête­ments adap­tés à leur mor­pholo­gie, c’est-à-dire « accessible[s], inclusi[fs], pas [chers], jusqu’à la taille 68 », ne sont sou­vent disponibles que dans des enseignes de la fast-fash­ion comme Shein. En France, les tailles de vête­ments les plus com­munes sont le 40 et 42, mais cela ne représente que 37 % de la pop­u­la­tion fémi­nine, et, au-dessus du 42, avoir accès à des vête­ments est bien plus com­pliqué : « À Rennes, par exem­ple, la seule enseigne où je peux acheter des pan­talons con­ven­ables est à l’extérieur de la ville, ce qui m’impose une heure de trans­ports en com­mun juste pour m’y ren­dre », explique Lucie Inland.

Pour aller plus loin :

Daria Marx, Dix ques­tions sur la grosso­pho­bie, Lib­er­talia, 2024.

Gabrielle Dey­di­er, On ne naît pas grosse, Goutte d’or, 2017.

Solenne Carof, Grosso­pho­bie. Soci­olo­gie d’une dis­crim­i­na­tion invis­i­ble, Édi­tions de la Mai­son des sci­ences de l’homme, 2021.

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