Forgé par l’avocat liber­ta­rien Joseph P. Overton dans les années 1990, ce concept désigne le spectre des idées consi­dé­rées comme accep­tables, rai­son­nables ou courantes dans le débat public. Hors de cette « fenêtre », les opinions sont com­mu­né­ment consi­dé­rées comme radicales ou même dan­ge­reuses. Sous l’effet des stra­té­gies de com­mu­ni­ca­tion orches­trées par des orga­ni­sa­tions poli­tiques, la fenêtre d’Overton peut, en très peu de temps, s’élargir. C’est en parlant publi­que­ment et de manière répétée du « grand rem­pla­ce­ment » qu’Éric Zemmour, candidat à la pré­si­den­tielle de 2022, a réussi à imposer cette croyance à une partie de la droite et du centre.

Certains médias par­ti­cipent à cet élar­gis­se­ment. Dans une rencontre avec les jour­na­listes Lorraine de Foucher et Marine Turchi publiée dans le n^o 19 de La Déferlante, Salomé Saqué, jour­na­liste au média Blast, pointe la res­pon­sa­bi­li­té « des médias consi­dé­rés comme “cen­tristes” qui, au nom du plu­ra­lisme d’opinion […], donnent la parole à des personnes qui font de la dés­in­for­ma­tion et tiennent des propos haineux ».

Pour aller plus loin

• RTBF Info, « Clément Viktorovitch : de la fenêtre d’Overton à la post-vérité », podcast Les Clés, 16 mars 2025, 30 minutes.
• Rutger Bregman, Utopies réalistes, traduit par Jelia Amrali, Seuil, 2017, 256 pages.
• Le mot « Fenêtre d’Overton » expliqué en vidéo par Tanhee