Conceptualisé par le psychologue britannique Peter Wason dans les années 1960, le biais de confirmation est une attitude, souvent inconsciente, qui consiste à ne prendre en compte que les informations qui confirment nos croyances et à accorder moins de poids à celles qui les contredisent. Comme nous retenons plus facilement ce qui nous conforte, nous avons tendance à donner du crédit aux fake news.
Dans ce contexte, un mouvement de déconstruction des fausses croyances s’est développé sur Internet : la zététique. En reprenant une démarche qui se veut scientifique (appliquer le doute méthodique, analyse de la fiabilité des sources, esprit critique…), les zététicien·nes s’appuient, entre autres techniques, sur le repérage des biais cognitifs pour combattre les fake news. Selon elles et eux, une bonne argumentation est dénuée de biais de confirmation. Cette approche, qui ne tient pas toujours compte de l’apport des sciences sociales, est toutefois critiquée : « Dès lors que vous pensez que les choses ne sont qu’une question de biais, vous ne comprenez pas les conditions sociales qui amènent les gens à penser ainsi », explique Florian Dauphin, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Picardie Jules-Verne, dans notre article « Zététique, le sexisme au nom de la rationalité ? » (La Déferlante no 19).
Pour aller plus loin
- Podcast Sismique #93 : entretien avec Albert Moukheiber : « Sommes-nous rationnels ? Comprendre nos biais cognitifs », juillet 2022, 1 heure 26.
- Albert Moukheiber, Votre cerveau vous joue des tours, Allary Éditions, 2019, 240 pages.


