L’antispécisme est un concept à la fois théorique et militant qui remet en question la légitimité morale de la suprématie humaine sur les autres animaux. Il vise à déconstruire les fondements idéologiques de la société spéciste et à promouvoir l’égalité entre tous les êtres sensibles, indépendamment de leur espèce. L’antispécisme affirme que les différences entre les animaux, humains ou non humains, ne justifient pas la domination d’une espèce sur les autres. Au sein du mouvement antispéciste, les réformistes (parfois aussi appelés « welfariste », de welfare – bien-être – en anglais) revendiquent, au nom du bien-être animal, l’amélioration des conditions de vie et de mort des animaux. De leur côté, les antispécistes abolitionnistes ont pour objectif de faire disparaître les institutions et les dynamiques systémiques qui justifient la domination humaine sur les autres espèces. Ils et elles militent contre l’industrie agroalimentaire dans son ensemble ou contre les expérimentations scientifiques menées sur les animaux. Ces militant·es reprochent aux antispécistes réformistes de légitimer l’exploitation animale en cherchant seulement à en améliorer les conditions.
Le spécisme s’articulant avec d’autres formes d’oppressions, l’antispécisme tisse des liens avec d’autres luttes. Ainsi, au Brésil, les militant·es antispécistes du véganisme populaire font des passerelles entre l’oppression spéciste, le colonialisme et le patriarcat. Dans un reportage qui suit leurs pas, l’activiste Sandra Guimarães explique l’entrecroisement de ses combats : « Le féminisme dénonce la subordination des femmes et des personnes minorisées par le genre ; l’antispécisme, celle des animaux, traités comme des ressources ou des objets sans droits propres. Dans les deux cas, il s’agit de déconstruire les idéologies qui naturalisent ces oppressions. »
Pour aller plus loin
- Pauline Chanu, « Le monde après le spécisme. En finir avec l’oppression des animaux », France Culture, octobre 2025, 4 épisodes d’une heure.
- Kaoutar Harchi, Ainsi l’animal et nous, Actes Sud, 2024. 320 pages.


