Le mardi 4 mai 2021, il est environ 18 h 30 lorsque Chahinez Daoud sort de chez elle, à Mérignac près de Bordeaux, pour aller chercher ses enfants à l’école. Son ex-mari, Mounir Boutaa, lui tire deux balles dans les jambes à bout portant.
Depuis 6 h 30 ce matin-là, Mounir Boutaa était tapi dans sa fourgonnette à épier les allées et venues de son ex-femme. L’homme, déjà condamné pour des violences conjugales contre Chahinez Daoud, était obsédé par sa « mission », comme il le dira aux policiers : tuer celle qui l’avait quitté et l’avait dénoncé à la police pour sa violence et ses menaces1Lire aussi La Nuit au coeur (Gallimard, 2025). Dans ce récit, la romancière Nathacha Appanah tisse une enquête intime entrelaçant le féminicide de Chahinez Daoud, celui de sa cousine Emma et sa propre histoire de survivante de l’emprise d’un homme violent..
L’immolation par le feu est un mode opératoire minoritaire pour les féminicides conjugaux, mais on dénombre quelques cas chaque année en France. Selon le ministère de l’Intérieur, depuis 2006, au moins une trentaine de personnes – en grande majorité des femmes – ont été tuées par le feu au sein de couples, ce qui représente environ 1 % des meurtres conjugaux. Concernant les tentatives de féminicide, au nombre de 319 en 2023, comme le ministère ne précise pas les modes opératoires, il est impossible de connaître le nombre précis de survivantes à des immolations. Pour cette enquête, j’ai entrepris de préciser ce décompte : en consultant la presse, j’ai répertorié 36 féminicides ou tentatives de féminicide par immolation ayant fait l’objet d’une couverture médiatique en France depuis 2002. Cette année-là, l’un d’entre eux avait fortement choqué l’opinion publique : celui de Sohane Benziane, brûlée vive à 17 ans par Jamal Derrar dans un local poubelles de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Sur les 36 victimes de ces attaques que j’ai dénombrées, 21 y ont laissé la vie. Dans tous ces cas, le feu est la cause principale de la mort, causée par combustion et/ou par intoxication.
Six semaines avant Chahinez, le 20 mars 2021, Pascale Gomez, 55 ans, était grièvement brûlée et intoxiquée dans un incendie criminel allumé par son ex-conjoint, Joseph Sergent, à Perpignan. Elle est morte à l’hôpital. Le 13 août 2021, à Nice, Samira était brûlée vive par son mari violent, Nabil Raouafi. Elle a survécu.
Les auteurs ne donnent pas ou peu d’explications sur leur choix d’utiliser le feu. Mounir Boutaa a dit aux enquêteurs avoir voulu « punir » son ex-femme, « lui laisser des traces » en la « brûlant un peu » et « lui faire la peur de sa vie ». Il a toujours nié avoir prémédité de la tuer. Le déni, la minimisation et la thèse de l’accident sont les versions les plus couramment entendues. C’est cette dernière que Jonathan Boillet a maintenue jusqu’à son procès pour meurtre, en mars 2024 à Saint-Omer (Pas-de-Calais). Le 10 novembre 2020, Sandy Cucheval était brûlée vive dans une voiture stationnée dans une rue de Bully-les-Mines à côté de Lens (Pas-de-Calais). Les expertises ont montré que des litres d’essence avaient été déversés sur sa tête alors qu’elle était assise derrière le volant. Certains auteurs, comme Nabil Raouafi, à Nice, n’hésitent pas à accuser la victime de s’être auto-immolée.
« Je hurlais pour que les voisins m’entendent »
Dans les cas que j’ai répertoriés, les auteurs utilisent un combustible (souvent de l’essence, parfois du white spirit, de l’éthanol ou du pétrole à usage domestique) ce qui implique l’achat en amont, le stockage, parfois l’organisation d’un guet-apens. Il faut ensuite verser le liquide et allumer la flamme. Les violences ainsi infligées relèvent de la torture et d’actes de barbarie, définis par la jurisprudence comme « des violences physiques ou mentales particulièrement graves et cruelles » qui « entraînent des douleurs aiguës et des souffrances insupportables, portant gravement atteinte à la dignité humaine ».
Si les auteurs ne sont jamais loquaces, le feu parle de lui-même : par la douleur qu’il cause, par les cicatrices qu’il laisse chez les survivantes, par ce qu’il détruit et fait disparaître à jamais. Plana (elle ne souhaite pas donner son nom de famille) peut en témoigner. Le 14 juin 2019, cette aide-soignante à domicile a été brûlée vive par Jean-Paul Mounier, à Cheval-Blanc, dans le Vaucluse. Plana était en couple avec ce maçon depuis environ deux ans et avait déjà essayé de le quitter 17 fois. « Je voyais qu’il essayait de m’isoler de mes amis, de ma famille. Il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas, mais j’ai beaucoup manqué d’amour au cours de ma vie et je pense que c’est comme ça qu’il m’a attirée. Je me suis dit que je pourrais le rendre meilleur », raconte la quinquagénaire en montrant une photo d’elle avant la tentative d’assassinat. Des cheveux blonds coupés courts encadrent un visage aux traits fins éclairé de grands yeux bleus et d’un large sourire.
Comme Jonathan Boillet, Jean-Paul Mounier avait un problème avec l’alcool et une attirance pour le feu. « Il aimait bien faire des feux. Des fois je me disais : il doit être pyromane ce mec. Il avait déjà brûlé une partie de mes affaires quand je l’avais quitté, quelques mois avant ça. » Cette nuit de juin, alors qu’ils ne vivent pas ensemble, Plana s’endort après une dispute, Jean-Paul Mounier la réveille. « Il m’a dit : “Tu ne dors pas chez moi.” Puis j’ai ressenti un liquide froid sur la poitrine. C’était de l’essence. » Affolée, elle veut aller se rincer dans la salle de bains, mais il l’en empêche. Il a une cigarette à la main. « Quand sa main s’est abaissée vers moi, j’ai pris feu. C’est un mélange de terreur et de sidération. Vous vous dites : ça ne peut pas m’arriver. Mais vous voyez ces rideaux de flammes, ça fait mal. J’ai pensé : je ne vais plus revoir mes filles et mon petit-fils, ça y est, c’est fini, je suis morte. Je hurlais pour que les voisins m’entendent. Ça a été horrible. Horrible », raconte-t-elle dans un souffle.
Survivre aux flammes
Les survivantes de tentatives de féminicide par immolation sont presque toutes des grandes brûlées, c’est-à-dire que plus de 20 % de la surface cutanée de leur corps a été détruite par le feu. À ce stade, « la brûlure n’est plus juste une maladie locale, elle induit des conséquences sur tout le corps et sur tous les organes qui peuvent mettre en jeu le pronostic vital », explique le professeur François Dépret, du centre de traitement des grand·es brûlé·es de l’hôpital Saint-Louis à Paris. Plana est brûlée au deuxième et au troisième degré sur plus de 50 % du corps : au visage, au cou, à la nuque, aux bras et aux mains, au ventre. Après ce 14 juin 2019, elle est restée dans le coma pendant plus d’un mois. « À mon réveil, se rappelle-t-elle, je ne savais même pas ce qui m’était arrivé. J’avais une trachéotomie, je ne pouvais pas parler. Ma fille m’a dit qu’il m’avait brûlée, que c’était pour ça que j’étais là. » Plus tard, des séances d’EMDR2L’EMDR, pour eye movement desensitization reprocessing, est une psychothérapie par mouvements oculaires utilisée dans la prise en charge des troubles du stress post-traumatique. lui permettront de recouvrer ses souvenirs. Son pronostic vital est engagé pendant six mois, durant lesquels elle reste très vulnérable, notamment aux infections, cause principale de décès pour les grand·es brûlé·es en réanimation. Seules les greffes de peau peuvent sauver un·e patient·e, précise François Dépret : « C’est une course-poursuite entre les greffes qui doivent cicatriser et les infections, plus fréquentes tant que la surface cutanée n’est pas encore recouverte. »
« J’étais une jolie femme, je plaisais pas mal, je pense qu’il voulait détruire cette image-là, brûler tout ce qui était bon en moi. »
Plana, survivante d’une tentative de féminicide par immolation
En dépit des troubles de sa mémoire, Plana se rappelle les pansements changés tous les deux jours, les greffes chaque semaine et les douleurs qui vont avec, malgré les anesthésies. Elle se souvient de son corps sur le point de lâcher. « Il aurait suffi que je m’endorme un peu profondément, que je me laisse partir… » Des soignantes l’aident à tenir ce fil si fragile. « Une fois, une infirmière avec les larmes aux yeux m’a pincée et m’a dit : “Plana, ne fais pas ça s’il te plaît.” C’est là que je me suis dit : “Bon, il faut continuer à vivre.” Je me suis demandé comment j’allais être. Comme un monstre ? Je n’avais pas vu mon visage. Et j’allais être un poids pour ma fille avec laquelle je vivais. Mais, dans ses yeux à elle, je ne voyais qu’une chose, c’est qu’elle voulait que je reste. »
Effet annihilateur
Avec le temps, la brûlure devient « une maladie chronique », détaille François Dépret. Six ans après avoir été brûlée vive, Plana est handicapée à 80 %. C’est la douleur qui la réveille chaque matin. Elle a besoin d’assistance dans les gestes du quotidien, ses mains ayant été particulièrement touchées. Le feu est toujours là à travers des sensations de brûlure aux membres supérieurs, où les repousses nerveuses ne se sont pas faites correctement. Elle pense que Jean-Paul Mounier a voulu l’anéantir : « J’étais une jolie femme, je plaisais pas mal, je pense qu’il voulait détruire cette image-là, brûler tout ce qui était bon en moi. »
L’historienne Christelle Taraud, spécialiste des féminicides, confirme cette particularité destructrice du feu quand il est utilisé pour tuer des femmes. « Il y a une volonté de faire mal, de voir souffrir, d’humilier, et aussi un effet tout à fait annihilateur, car vous ne laissez rien de la personne. Mettre le feu à une femme, c’est la faire disparaître totalement, c’est détruire son visage. Qu’est-ce qui incarne le plus la singularité d’un individu que son visage ? »
La dernière image que Sandrine Bouchait a de sa sœur, Ghylaine, est celle d’une momie. Dans un livre3Sandrine Bouchait et Claude Mendibil, Elle le quitte, il la tue, Archipoche, 2023., elle raconte son corps couvert « de bandages et de sparadraps de la tête aux pieds » qui l’empêchent de lui donner un dernier baiser avant sa mort. La trentenaire a été brûlée vive par son compagnon, Christophe Jallageas, sous les yeux de leur fille de 7 ans, dans leur appartement du Plessis-Robinson, le 22 septembre 2017. « Vous ne laissez rien à la famille de la victime qui ne peut pas se recueillir devant un corps. C’est attentatoire à l’identité de la personne, mais aussi à l’identité du groupe de parenté », poursuit Christelle Taraud qui évoque également la mort de Shaïna Hansye, poignardée puis brûlée vive à l’âge de 15 ans par son petit ami, dans un cabanon à l’abandon à Creil (Oise), le 25 octobre 2019. Une bague en or, couverte de suie, sortie d’une enveloppe en papier kraft blanc : c’est tout ce que ses parents, Parveen et Shakill, et son frère, Yasin, ont récupéré d’elle4Ambrine Bdida, série Justice pour Shaïna, épisode 3, « La justice », Vakita, 2022–2023.
Le feu, une arme historique contre les femmes
Ces femmes brûlées vives rappellent celles condamnées au bûcher durant ce qu’on appelle « la chasse aux sorcières » à partir du Moyen Âge. Pour la période entre 1560 et 1650 en Europe, les historien·nes estiment que de 40 000 à 70 000 personnes5Michelle Zancarini-Fournel, Sorcières et Sorciers : histoire et mythes. Lettre aux jeunes féministes, Libertalia, 2024., en très grande majorité des femmes, ont été mises à mort pour sorcellerie par des tribunaux composés d’hommes. Le bûcher avait alors une double fonction, explique Christelle Taraud : « Il y a l’idée d’exclure les femmes de la communauté chrétienne en les renvoyant à des rites païens. Mais le feu, chez les chrétien·nes comme chez les musulman·es, est aussi une forme de déshonneur, une manière de salir et d’humilier la personne. »
Si le contexte actuel est bien différent de celui des XVIe et XVIIe siècles, la même logique punitive est à l’œuvre aujourd’hui. Les auteurs considèrent que la femme a fauté et s’arrogent le droit de la punir, ce qui fait dire à Christelle Taraud que le féminicide est une « exécution » : « L’homme fait un procès à la femme en question, tous ses actes sont jaugés au regard de la manière dont il considère que la femme devrait se comporter ou être. Et à un moment, il décide que le procès est terminé, que cette femme a été condamnée à mort, puis de juge, il passe à bourreau et il exécute la sentence. »
L’immolation est un moyen de torture qui estropie, défigure ou détruit. Sa mise en scène dans des lieux publics vise à provoquer la peur et la soumission. « Pendant les chasses aux sorcières, les femmes ont finalement accepté de ployer le genou, car ces grands spectacles de la mort produisaient un effroi dans la communauté, analyse l’historienne. Elles se disaient : ça pourrait être moi. »
« Il y a une volonté de faire mal, de voir souffrir, d’humilier, et aussi un effet annihilateur. Mettre le feu à une femme, c’est la faire disparaître totalement. »
Christelle Taraud, historienne
Comment la justice française se saisit-elle de ces crimes ? Le ministère de la Justice ne dispose pas de chiffres permettant de savoir s’ils sont jugés plus sévèrement que les féminicides par d’autres modes opératoires. L’utilisation du feu ne transparaît pas dans la qualification des infractions pénales. Les auteurs de féminicides par immolation sont poursuivis et jugés pour meurtre aggravé ou tentative de meurtre, assassinat (quand la préméditation est retenue) ou encore pour violences aggravées ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Parmi les cas que j’ai répertoriés dans la presse, seul Jamal Derrar a été condamné pour actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort, sans intention de la donner, pour avoir brûlé vive Sohane Benziane. Il a été condamné à vingt-cinq ans de prison. Les peines prononcées oscillent entre vingt et trente années de réclusion criminelle. Mounir Boutaa, le meurtrier de Chahinez Daoud, a été condamné à perpétuité pour meurtre avec préméditation. L’assaillant de Plana a, lui, écopé de dix-huit ans de réclusion pour tentative de meurtre.
Les ressorts des féminicides par le feu ne diffèrent pas fondamentalement de ceux des autres féminicides. C’est toujours un crime de possession : « Des maris, des concubins, des ex, tuent leur épouse ou leur compagne, car ils considèrent qu’elle leur appartient et qu’ils ont droit d’en user comme ils l’entendent », résume l’historienne Lydie Bodiou6Sous la direction de Lydie Bodiou, On tue une femme. Le féminicide. Histoire et actualités, Hermann, 2019.. C’est souvent quand les femmes prennent l’initiative de quitter le domicile ou de dénoncer les violences qu’elles se font tuer.
La masculinité, au cœur des violences de genre
Un autre trait récurrent des féminicides est l’overkill ou surmeurtre7L’entrée du concept d’« acharnement
meurtrier » dans le lexique juridique français a été entérinée par le Journal officiel du 15 mai 2024 sous la définition : « Déchaînement de violence dont fait preuve un meurtrier à l’égard de sa victime »., il s’agit d’un acharnement meurtrier sur le corps de la femme. « L’homme se retrouve dans un état de déchargement émotionnel, il développe une surviolence, c’est-à-dire une violence supérieure à ce qui est nécessaire pour tuer. Ce n’est pas un coup de couteau, c’est dix-sept coups de couteau. Parfois, c’est l’utilisation de deux modes opératoires. Je vais t’étouffer et ensuite aller te brûler dans la forêt. Ça, c’est typique », explique la magistrate Gwenola Joly-Coz, autrice de Elle l’a bien cherché. La justice et la lutte contre les violences faites aux femmes (éditions Dialogues, 2023). L’overkill se caractérise également par « beaucoup d’atteintes au visage, aux yeux et aux cheveux, considérés comme des attributs de la séduction féminine. Pour que le corps ne soit plus désirable par qui que ce soit », complète la présidente de la cour d’appel de Papeete, qui s’est saisie de ce concept de médecine légale pour l’intégrer dans son travail et ainsi « mieux juger ». « Les magistrats qui entendent parler du concept de surmeurtre peuvent l’utiliser dans leur raisonnement juridique. Ainsi ils peuvent changer parfois la qualification juridique, en retenant par exemple les actes de tortures et de barbarie, parfois la peine, en raison de la multiplicité des gestes, signe d’une particulière intention criminelle. »
Mieux comprendre les violences contre les partenaires intimes, c’est l’objectif d’une étude interdisciplinaire menée pendant trois ans sous la direction du sociologue Éric Macé8Les dimensions genrées des violences contre les partenaires intimes : comprendre le sens des actes et le sens de la peine pour les auteurs afin de mieux prévenir et réduire ces violences, Institut des études et de la recherche sur le droit et la justice, 2024.. Selon lui, un élément central pour décrypter ces violences est l’égocentrisme masculin. « La masculinité est un des principaux ressorts de ces violences , or, « le ressort principal des masculinités contemporaines, c’est “l’égocentrisme légitime”, affirme l’universitaire, enseignant-chercheur à Bordeaux. Très tôt, les garçons comprennent qu’on attend d’eux qu’ils s’affirment, quitte à prendre des risques, à transgresser les normes. À cela s’ajoute, encore aujourd’hui, un “moment misogyne” au cours de la socialisation, souvent à la puberté, qui fait se construire la masculinité contre la féminité et qui peut s’exprimer également par de l’homophobie. » Si les rites d’initiation ayant pour objectif d’arracher les jeunes garçons à l’univers féminin de leur mère n’ont plus cours aujourd’hui, dès la fin de l’école primaire et pendant le collège, les normes de genre s’exercent par le biais d’un impératif d’appartenance identitaire : « Être un garçon, c’est ne pas être une fille, une chochotte, un “pédé”, sous peine de moqueries, de harcèlement, d’exclusion du groupe », poursuit Éric Macé. Sur cette base et par la suite, la violence devient une ressource prioritaire pour gérer les tensions, les frustrations sociales, conjugales et sexuelles.
Il faut donc, selon l’enseignant-chercheur, renforcer les compétences de care9Lire la défintion dans notre glossaire ci-dessous chez les garçons, et l’égocentrisme et la confiance en soi chez les filles. Et travailler à développer chez les auteurs de violence leur « capacité à la réflexivité critique concernant leur masculinité ».
Après avoir survécu au pire et malgré le procès qui a eu lieu il y a quatre ans, Plana n’est pas apaisée. « Il a déjà fait six ans de prison. Il en fera onze ou douze au total [avec les remises de peine]. J’ai encore cette peur que quand il sortira, il veuille finir ce qu’il a commencé. »




