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Dansons la révolution !

Dans les cortèges des luttes sociales de l’hiver 2023, on a vu des col­lec­tifs fémin­istes exprimer leurs reven­di­ca­tions au moyen de chants et de choré­gra­phies exé­cutées à l’unisson. Gal­vanisatri­ces, joyeuses, ces per­for­mances ont aus­sitôt cir­culé sur les réseaux soci­aux. Se servir de la danse comme d’un moyen de résis­tance à l’oppression poli­tique est une pra­tique anci­enne qui a sou­vent per­mis aux minorités de riposter à la vio­lence du pou­voir.
Publié le 12/04/2023

Modifié le 16/01/2025

Choré­gra­phie à l’initiative du col­lec­tif Dame Cheva­lier dans la man­i­fes­ta­tion con­tre les vio­lences sex­istes et sex­uelles le 19 novem­bre 2022, organ­isée par Nous Toutes. VALERIE DUBOIS / HANS LUCAS

Retrou­vez cet arti­cle dans la revue papi­er La Défer­lante n°10 Danser, de mai 2023. La Défer­lante est une revue trimestrielle indépen­dante con­sacrée aux fémin­ismes et au genre. Tous les trois mois, en librairie et sur abon­nement, elle racon­te les luttes et les débats qui sec­ouent notre société.
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On recon­naît tout de suite la mélodie du tube I will sur­vive, repris jusqu’à plus soif à la Coupe du monde de 1998. Sauf que les paroles enton­nées dans les man­i­fs en 2023 n’ont rien à voir avec celles de la chan­son orig­i­nale de Glo­ria Gaynor : « Nous on veut vivre, pas juste sur­vivre ! 64 ans, non, la retraite il la faut avant ! » Les yeux cernés de noir façon zom­bies, une dizaine de femmes imi­tent les célèbres pas de la choré­gra­phie de Michael Jack­son dans Thriller. Les mou­ve­ments s’enchaînent, les danseuses se tapent le cœur et lèvent le poing en rythme. Nous ne sommes pas à une soirée, mais en pleine rue, au cœur des man­i­fes­ta­tions de l’hiver 2023. Tout de bleu (de tra­vail) vêtues, en hom­mage à l’icône pop Rosie la riv­eteuse¹, les « Rosies » défi­lent con­tre la réforme des retraites, en dansant.

For­mé au sein de l’association alter­mon­di­al­iste Attac en 2019 pour pro­test­er con­tre le pre­mier pro­jet de réforme des retraites défendu par Emmanuel Macron, le col­lec­tif est désor­mais bien rodé. Des tutos sur Inter­net per­me­t­tent aux manifestant·es d’apprendre la choré­graphie en amont des mobil­i­sa­tions. Les paroles de plusieurs chan­sons détournées exposent avec humour et clarté l’impact des réformes sur les femmes, les pré­caires et « les pro­los ». Enfin, les vidéos cir­cu­lent sur les réseaux soci­aux… Et les résul­tats sont là. « Au moment du pre­mier acte anti-réforme, nous avons compt­abil­isé quelque soix­ante-dix cortèges de Rosies à tra­vers le pays, se réjouit Youlie Yamamo­to, pili­er du col­lec­tif. Pour cer­taines, c’était leur pre­mière manif : la danse les ras­sure et leur ouvre un espace d’expression. »


« Danser, chanter : ce sont des façons de se con­fron­ter à nos peurs avec douceur. »

Youlie Yamamo­to, cofon­da­trice du col­lec­tif Les Rosies


Entre une répéti­tion de la choré et un ate­lier de fab­ri­ca­tion des décors, Youlie Yamamo­to racon­te. À ses yeux, la désobéis­sance par la danse s’inscrit dans une réflex­ion plus générale : com­ment vari­er les formes de protes­ta­tion pour attir­er l’attention, mais aus­si per­me­t­tre aux mou­ve­ments soci­aux de dur­er dans le temps ? Elle-même danseuse à ses heures per­dues, elle imag­ine avec d’autres mil­i­tantes une choré­gra­phie sim­ple qui sol­licite surtout le haut du corps, à la façon de la Macare­na. « Peut-être parce qu’on est des femmes, on a par­fois plus de facil­ité à utilis­er nos corps que nos voix, à danser plutôt qu’à faire de longs dis­cours, glisse-t-elle. Le mil­i­tan­tisme de con­férence a un côté plom­bant ! Danser, chanter : ce sont des façons de se con­fron­ter à nos peurs avec douceur. » Youlie dit que ce mode d’action lui a valu cri­tiques et moqueries dans les milieux mil­i­tants. Les Rosies seraient « des gour­des » aux méth­odes « naïves ». Elle ne s’en émeut pas trop : le débat n’est pas nou­veau.

« Si je ne peux pas danser, ce n’est pas ma révolution »

L’histoire d’Emma Gold­man² en témoigne. On attribue com­muné­ment à cette mil­i­tante anar­chiste d’origine russe, ayant migré aux États-Unis dans les années 1880, un slo­gan tagué sur les murs aux qua­tre coins du monde : « If I can’t dance, I don’t want to be in your rev­o­lu­tion », repris en français par « Si je ne peux pas danser, ce n’est pas ma révo­lu­tion ». Il n’existe en réal­ité aucune trace de cette phrase pré­cise dans les écrits de Gold­man. Ce qu’elle décrit en revanche dans ses mémoires, Vivre ma vie, pub­liés en 1931, est l’anecdote suiv­ante : un soir de fête où elle danse et s’amuse, un mil­i­tant vient lui chu­chot­er à l’oreille qu’il « ne sied pas à une agi­ta­trice de danser » et que « sa friv­o­lité nuit à la cause ». Gold­man, qui a payé son engage­ment poli­tique par de mul­ti­ples empris­on­nements, est furieuse. « Il est incon­cev­able, rétorque-t-elle, qu’un bel idéal comme l’anarchisme puisse exiger le refus de la vie, de la joie. » Elle ajoute que même dans les moments de lutte les plus dif­fi­ciles, « les gens ont le droit à des choses radieuses ».

Quelques décen­nies plus tard, des militant·es de la gauche états-uni­enne vont détourn­er cette anec­dote pour en faire un slo­gan qui va ren­con­tr­er un large suc­cès. En 1973, l’essayiste Alix Kates Shul­man, spé­cial­iste de la pen­sée d’Emma Gold­man, est sol­lic­itée par un vieux copain anar­chiste, imprimeur de pro­fes­sion. Il cherche une cita­tion qui pour­rait accom­pa­g­n­er les mobil­i­sa­tions fémin­istes de l’époque. Alix Kates Shul­man lui racon­te alors l’anecdote de la soirée dansante d’Emma Gold­man. Voici bien­tôt la pen­sée de Gold­man ramassée en une for­mule courte et effi­cace, un brin sim­pli­fi­ca­trice : « Si je ne peux pas danser, ce n’est pas ma révo­lu­tion. » Flo­qué sur des tee-shirts, des pin’s, des auto­col­lants, le slo­gan va tra­vers­er les épo­ques et les con­ti­nents. Et s’il sus­cite une telle adhé­sion, c’est qu’il soulève une ques­tion essen­tielle : quelle place accorder à la danse et à la joie dans nos luttes, aus­si cru­ciales et vio­lentes soient-elles ?

Une place immense, si l’on en croit Nadège Beaus­son-Diagne. L’actrice, ren­due pop­u­laire par la série Plus belle la vie, a par­ticipé à la grande man­i­fes­ta­tion con­tre les vio­lences faites aux femmes organ­isée en novem­bre 2022 par l’asso­ciation Nous Toutes. Pen­dant la marche, elle s’est jointe à la choré­gra­phie exé­cutée, pen­dant quelques min­utes, par une par­tie du cortège. L’initiative était portée par Dame Cheva­lier, un col­lec­tif fémin­iste et ant­i­cap­i­tal­iste de for­ma­tion récente. Sur un son élec­tro ponc­tué par la prose de l’essayiste africaine-améri­caine Audre Lorde, les marcheuses ont ondoyé tout en lenteur, mimant des gestes d’autodéfense au ralen­ti, faisant mine d’éviter les coups en incli­nant le buste. Par­mi elles, des artistes, des mem­bres de l’association de foot­ball féminin LGBT+ Les Dégom­meuses et des man­i­fes­tantes s’étaient spon­tané­ment jointes à la danse. En con­clu­sion de la per­for­mance, toutes ont répété ce cri à l’unisson : « Vio­lences sex­istes, riposte fémin­iste ! »

Au télé­phone, Nadège Beaus­son-Diagne est encore émue par la puis­sance de ce moment partagé. « On a dan­sé lors de la marche, puis de nou­veau le soir après nous être retrou­vées dans un bar, juste entre nous, se remé­more-t-elle. Je me suis réveil­lée le lende­main réelle­ment ivre de joie, moi qui ne bois pas ! Il faut vrai­ment batailler pour sor­tir de l’isolement induit par le cap­i­tal­isme et récupér­er nos joies. Danser ensem­ble est une façon d’y par­venir. » C’est aus­si le pari de Dame Cheva­lier. La choré­graphie, signée par l’artiste con­tem­po­raine Gisèle Vienne, a été mise en ligne sous forme de tuto, à l’instar de celles des Rosies. Dans la vidéo filmée dans les bois, la choré­graphe répète chaque mou­ve­ment, accom­pa­g­née par une élève ent­hou­si­aste et con­cen­trée : la comé­di­enne Adèle Haenel. Leur man­i­feste se résume ain­si : « Danser pour se don­ner de la force, pour repren­dre l’espace, et ne plus s’arrêter avant d’avoir tout changé. »

La chorégraphie comme contre-culture

Dans Se défendre. Une philoso­phie de la vio­lence (Zones, 2017), un essai qui explore les pra­tiques d’autodéfense mis­es en place par dif­férents groupes minori­taires, la philosophe Elsa Dor­lin con­sacre plusieurs pas­sages à la danse. En décem­bre 2021, à l’invitation de Gisèle Vienne juste­ment, elle a égale­ment don­né une con­férence inti­t­ulée « Choré­gra­phie de la puis­sance » au Cen­tre nation­al de la danse de Pan­ti­n³. « Cela me rap­pelle d’autres moments his­toriques comme les man­i­fes­ta­tions du Mou­ve­ment de libéra­tion des femmes. Leurs march­es n’empruntaient pas les codes vir­ilistes de la man­i­fes­ta­tion syn­di­cale ou du défilé mil­i­taire. Les mil­i­tantes for­maient des ron­des, des faran­doles, elles se tenaient par les mains ou les épaules, explique Elsa Dor­lin au télé­phone. Les minorités ont tou­jours été exclues du lan­gage poli­tique hégé­monique. Elles sont inaudi­bles et invis­i­bles dans l’espace pub­lic. Ces modes d’expression pas­sant par la danse se retrou­vent fréquem­ment dans l’histoire des luttes. »

Les références sont anci­ennes – telles que le car­naval médié­val, qui per­me­t­tait de s’approprier tem­po­raire­ment des espaces inter­dits et de ren­vers­er les hiérar­chies, ou les cul­tures et les arts forgés par les résis­tances esclaves. Aux Antilles, le gwo­ka est aujourd’hui encore enseigné dans les écoles de danse, notam­ment en Guade­loupe : mêlant chant, per­cus­sions et danse, il est né durant les années d’esclavage, au son d’instruments fab­riqués à l’aide de ton­neaux. « Dès la fin du xvi­ie siè­cle, le Code noir inter­dit la danse, sauf celle mise en scène par les colons, rap­pelle Elsa Dor­lin. Mais les esclaves ont résisté en créant des chants et des dans­es, des arts du com­bat. Con­tre la vio­lence, dans un monde ségrégué et abîmé, ils ont généré de la joie et de l’extase. » Selon la philosophe, il ne s’agit pas de juger s’il est utile ou appro­prié de danser mais plutôt de savoir pourquoi l’on danse. S’agit-il de ren­dre les luttes fes­tives et agréables à regarder ? D’éviter l’affrontement ? Ou bien de sen­tir son corps et celui des autres, et ain­si « con­stru­ire de la con­fi­ance, du col­lec­tif » ? Pour ce qui est de la dernière hypothèse, le col­lec­tif Las tesis a, selon elle, mar­qué un tour­nant.

Anticapitalisme et féminisme radical

En 2019, qua­tre fémin­istes chili­ennes de Val­paraiso, ville ayant une longue tra­di­tion des arts de rue, créent une per­for­mance inédite dans un con­texte de con­tes­ta­tion sociale de grande ampleur et de répres­sion bru­tale. Inspirées des travaux de l’anthropologue argen­tine Rita Sega­to sur la cul­ture du viol, elles ont pour objec­tif de ren­dre les vio­lences de genre vis­i­bles et de traduire dans un lan­gage artis­tique des thès­es et travaux d’universitaires fémin­istes lati­no-améri­caines, d’où le choix du nom Las Tesis, « les thès­es » en espag­nol. La choré­gra­phie Un vio­lador en tu camino (Un vio­leur sur ton chemin), qui allie chant et danse avec une effi­cac­ité red­outable, s’est dif­fusée comme une traînée de poudre sur les réseaux soci­aux. « Las Tesis a pro­posé une danse qui con­ver­tit la vio­lence, analyse Elsa Dor­lin. Elles ne s’adressent pas au pou­voir – l’État, la jus­tice, la police ou le sys­tème patri­ar­cal. Elle le désigne directe­ment comme coupable, elle le pointe du doigt comme vio­leur et meur­tri­er. Cette danse ravive des corps et rassem­ble des femmes. C’est un hymne aux résis­tances fémin­istes et une par­faite incar­na­tion de ce que peut être un chœur poli­tique. » Décu­plé, ampli­fié, leur geste est devenu une vague qui a cir­culé d’un bout à l’autre de la planète⁵.


« Les march­es du MLF n’empruntaient pas les codes vir­ilistes de la man­i­fes­ta­tion syn­di­cale. Les mil­i­tantes for­maient des ron­des, des faran­doles, se tenaient par les mains ou les épaules. »

Elsa Dor­lin, Philosophe


À cette mise en scène sai­sis­sante, il fal­lait don­ner suite par la danse, nous racon­te la choré­graphe Gisèle Vienne, quand nous la ren­con­trons dans un petit café situé en face du Cen­tre nation­al de la danse, à Pan­tin, en Seine-Saint-Denis. À l’été 2022, le col­lec­tif Dame Cheva­lier auquel elle appar­tient entame un dia­logue avec les fémin­istes chili­ennes de Las Tesis. Bien­tôt naît la fameuse choré­gra­phie Riposte fémin­iste dan­sée pen­dant la marche Nous Toutes. « Elles nous ont ouvert le champ », résume la met­teuse en scène. On sent que cette dernière, plus habituée aux scènes pointues qu’aux arts de rue, est à un moment de bas­cule : elle cherche d’autres canaux d’expression pour son mil­i­tan­tisme ant­i­cap­i­tal­iste et fémin­iste. « Cela a plus de sens aujourd’hui de tra­vailler aux côtés des Dégom­meuses que de l’opéra bour­geois, lance-t-elle. Ten­tons d’être rad­i­cales et de quit­ter le champ mor­bide du cap­i­tal­isme. » Sa crainte était que la per­for­mance de rue puisse s’apparenter à de « l’animation mondaine », pas for­cé­ment acces­si­ble. Mais Gisèle Vienne a dépassé cette angoisse : « Écrire la choré­gra­phie avec les man­i­fes­tants donne tout son sens à la rue et au geste artis­tique, qui est tou­jours poli­tique. »

Gisèle Vienne ambi­tionne de faire de la danse une pré­pa­ra­tion physique à la lutte autant qu’un instru­ment pour chang­er nos per­cep­tions. « J’aimerais que l’on apprenne à sen­tir les alertes sen­si­bles qui remuent nos corps. Si j’entends “rage” quand on me dit “rai­son”, cela a un sens. Nous devons descen­dre dans la rue avec toutes les per­son­nes qui souf­frent des iné­gal­ités issues de ce sys­tème cap­i­tal­iste. » Gisèle Vienne par­le vite, s’anime, décrit avec pas­sion la puis­sance du geste de Pina Bausch (1940–2009), l’une des plus célèbres choré­graphes du xxe siè­cle, qui fut par­mi les pre­mières à dire les vio­lences sex­istes au moyen de la danse. Gisèle Vienne se lève. « De toute façon, nous n’avons pas d’autre choix que de nous déchaîn­er pour laiss­er un monde le moins pour­ri pos­si­ble aux généra­tions à venir. » Ce sera physique.


1. « Rosie la riv­eteuse » fig­ure sur une affiche états-uni­enne encour­ageant l’engagement des femmes dans l’industrie de l’armement pen­dant la Sec­onde Guerre mon­di­ale. Sa pos­ture – poing levé, biceps exhibé – et la devise « We can do it » (On peut le faire) en ont pro­gres­sive­ment fait un emblème fémin­iste.

2. Lire l’article « Emma Gold­man, la rad­i­cal­ité joyeuse », La Défer­lante n°8, novem­bre 2022.

3. Con­férence don­née dans le cadre du sémi­naire « Tra­vailler la vio­lence », en accès libre sur le site du CND.

4. Le Code noir désigne l’arsenal de textes juridiques édic­tés aux xvi­ie et xvi­i­ie siè­cles pour organ­is­er la con­di­tion des esclaves dans les colonies français­es. Abrogé une pre­mière fois en 1794, il est rétabli en 1802, puis défini­tive­ment aboli le 27 avril 1848.

5. Lire l’article « Las Tesis, ces Chili­ennes qui chantent et dansent con­tre le viol », La Défer­lante n°1, mars 2021.

Iris Deroeux

Reporter basée à Paris après avoir vécu en Inde et aux Etats-Unis pendant dix ans, comme correspondante pour Libération puis Médiapart. Elle collabore au journal Le Monde sur des questions sociales et de jeunesse et enseigne le journalisme en tant que maîtresse de conférences associée à l'université de Strasbourg. Pour ce numéro de La Déferlante, elle interviewé Mélissa Laveaux et Jeanne Added. Voir tous ses articles

Danser : l’émancipation en mouvement

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