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Architecture : se mettre à la cuisine

Méprisée par les archi­tectes hommes, déval­orisée et can­ton­née aux femmes, la cui­sine a longtemps été la plus petite pièce de la mai­son. Mais des archi­tectes femmes ten­tent de ren­dre à la cui­sine ses let­tres de noblesse.
Publié le 28/07/2023

Modifié le 16/01/2025

Mock-up Focus « cuisines & dépendances » signé Sylvie Fagnart - La Déferlante 11 « Habiter »
Dans l’un des apparte­ments de la Cité radieuse à Mar­seille, une femme s’affaire en cui­sine. Celle-ci est ouverte, à l’américaine, mais petite et sans fenêtre. Fon­da­tion Le Cor­busier / Adagp, Paris, 2023

Retrou­vez cet arti­cle dans la revue papi­er La Défer­lante n°11 Habiter, en août 2023. Con­sul­tez le som­maire

Le coup de semonce est encore fréquent, des forums de dis­cus­sion en ligne aux cours de récréa­tion : « Retourne dans ta cui­sine ! » Une arme brandie con­tre les filles et les femmes qui bous­cu­lent les assig­na­tions de genre.

Retour à la case départ. Soit : la cui­sine, cen­tre névral­gique de l’habitation et roy­aume des femmes, selon la norme de sépa­ra­tion des espaces dif­fusée au xixe siè­cle – au mas­culin, l’extérieur ; au féminin, l’intérieur. Un cli­vage qui se retrou­ve au sein des foy­ers : les hommes reçoivent au salon quand les femmes sont con­finées près des fourneaux.

Si ce n’est dans les châteaux et les demeures de la grande bour­geoisie, la cui­sine est une pièce rel­a­tive­ment nou­velle, dont la présence se généralise au xixe siè­cle. Les maisons paysannes étaient organ­isées jusque-là autour d’un lieu unique, au cen­tre duquel un poêle ou un feu ouvert ser­vait à la cuis­son des ali­ments. Une pra­tique imitée dans les masures ouvrières et dans les maisons d’artisans. Mais « à l’orée du xxe siè­cle, indique Marie-Jeanne Dumont, archi­tecte et his­to­ri­enne, les théoriciens du loge­ment social pré­conisent l’installation d’une pièce à part dans les apparte­ments ouvri­ers, parce qu’ils esti­ment qu’il faut y faire naître un esprit de famille, qui passe par le repas pris en com­mun ».

La ques­tion de l’aménagement d’une pièce spé­ci­fique­ment dévolue à la cui­sine dans la mai­son prend alors corps. Absentes ou presque des bancs des écoles d’architecture, quelques femmes par­ticipent toute­fois à ces réflex­ions qui les con­cer­nent au pre­mier chef. C’est le cas de Mar­garete Schütte-Lihotzky, pre­mière femme diplômée de l’école d’architecture de Vienne, en Autriche, qui tra­vaille dans les années 1920 au sein de l’équipe de l’architecte et urban­iste Ernst May sur la con­struc­tion des cuisines d’un nou­veau quarti­er de la ville de Franc­fort, en Alle­magne, des­tiné aux familles ouvrières. Ces pièces sont alors des espaces minus­cules, où chaque emplace­ment est pen­sé, comme ce tiroir pour recueil­lir la farine à une époque où le pain se con­fec­tionne encore à la mai­son. « La cui­sine devient le lieu de la per­for­mance ménagère dont il faut accroître la pro­duc­tiv­ité », analyse Paule Per­ron, archi­tecte et enseignante-chercheuse à la Haute École d’art et de design de Genève.

Méthode tayloriste

Mais cette organ­i­sa­tion de l’espace ne con­va­inc pas d’emblée les ouvrières. « On doit con­stru­ire des écoles ménagères pour leur appren­dre à utilis­er ces cuisines, dess­inées pour les droitières, par exem­ple », explique Cather­ine Clarisse, archi­tecte et his­to­ri­enne, autrice de Cui­sine, recettes d’architecture (Les édi­tions de l’imprimeur, 2004). Il devient évi­dent, pour la plu­part des archi­tectes de l’époque – des hommes, en grande majorité – qu’il faut ratio­nalis­er le tra­vail en cui­sine. La méth­ode tay­loriste, qui a fait la for­tune du fab­ri­cant de voitures Hen­ry Ford s’impose, y com­pris dans la sphère privée.

En France, celle qui promeut le plus vigoureuse­ment l’organisation du tra­vail en cui­sine n’est pas archi­tecte mais jour­nal­iste. Elle s’appelle Paulette Bernège, et elle dirige, à par­tir de 1923, la rédac­tion d’un nou­veau mag­a­zine : Mon chez moi. Elle y développe ses propo­si­tions d’aménagement des habi­ta­tions, qu’elle val­orise par ailleurs au sein de la Ligue d’organisation ménagère, qu’elle pré­side. Paulette Bernège est aus­si de l’aventure du Salon des arts ménagers. Un événe­ment lancé en 1923 par un ancien sous-secré­taire d’État aux inven­tions, Jules-Louis Bre­ton, qui affir­mait : « La mai­son est faite pour le repos des hommes, il faut la con­cevoir pour le tra­vail des femmes. »

Au sor­tir de la guerre de 1914–1918, l’État réori­ente les usines d’armement vers la pro­duc­tion d’appareils élec­tromé­nagers. Les débouchés com­mer­ci­aux appa­rais­sent d’autant plus évi­dents que la France con­naît, en par­al­lèle, une crise de la domes­tic­ité : après la Pre­mière Guerre, les femmes des class­es pop­u­laires qui avaient rem­placé les ouvri­ers par­tis au front déser­tent les emplois de domes­tiques. « Elles ont décou­vert l’autonomie per­mise par l’usine, en com­para­i­son à l’asservissement de la con­di­tion domes­tique », éclaire Marie-Jeanne Dumont. Dans les maisons de la petite et de la moyenne bour­geoisie, l’électroménager rem­place le per­son­nel de mai­son.

Ce sont ces mères de famille que Paulette Bernège invite, de manière inédite, à repenser la dis­po­si­tion des pièces du foy­er et l’organisation du tra­vail domes­tique qui va avec. Dès son pre­mier livre, De la méth­ode ménagère, elle expose sa tech­nique : quan­ti­fi­er le tra­vail ménag­er à l’aide de tableaux. Elle cal­cule le temps néces­saire à la réal­i­sa­tion de chaque tâche et définit trois pôles d’activité : la pré­pa­ra­tion, la cui­sine et le lavage. Elle des­sine des sché­mas d’une cui­sine qui économise au max­i­mum les pas, entre la table de tra­vail, le fourneau et l’évier. Dans son deux­ième ouvrage, Si les femmes fai­saient les maisons (1928), elle écrit, non sans humour : « Huit mètres de dis­tance entre ma cui­sine et ma table à manger m’obligent, en quar­ante ans, à par­courir la dis­tance de Paris au lac Baïkal. »

Des « architectes-ménagères »

Jamais Paulette Bernège n’évoque la néces­sité de faire par­ticiper les hommes aux travaux de cui­sine. Mais « elle rend ain­si vis­i­ble, et même matéri­alise, en cal­cu­lant le temps qu’il prend, le tra­vail gra­tu­it des femmes dans leur foy­er », souligne Marie-Jeanne Dumont. Pour l’architecte et doc­tor­ante Flo­ren­cia Fer­nan­dez Car­doso (1), « Paulette Bernège trans­gresse le mod­èle des sphères séparées en présen­tant l’espace domes­tique et la cui­sine comme un lieu de tra­vail et en inci­tant les femmes de foy­er (son lec­torat) à rejoin­dre la sphère publique pour exercer en tant qu’architectes-ménagères ».

Bien plus sub­ver­sives étaient toute­fois les expéri­ences antérieures menées par le groupe des mate­r­i­al fem­i­nists dans la pre­mière moitié du xixe siè­cle. Cette galax­ie de penseuses et mil­i­tantes – sans rap­port avec le courant fémin­iste matéri­al­iste, qui prend sa source en France dans les années 1970 – n’est pas « un groupe con­sti­tué, pré­cise Stéphanie Dadour, his­to­ri­enne de l’architecture. Elles ont des orig­ines sociales dif­férentes. Cer­taines sont con­ser­va­tri­ces, d’autres, pro­gres­sistes. Elles n’ont en com­mun que leur sexe. Et une réflex­ion sur la sphère domes­tique, dans une per­spec­tive spa­tiale et économique. » Ce qu’elles parta­gent ? Une volon­té de « dénon­cer les iné­gal­ités dans la société en faisant cam­pagne con­tre l’isolement des femmes à la mai­son et leur con­fine­ment à la vie domes­tique », pré­cise-t-elle.

Par­mi les mate­r­i­al fem­i­nists, Melusi­na Fay Peirce est surnom­mée « la ménagère en colère ». En 1903, cette activiste issue d’une famille de la bour­geoisie bostoni­enne fait brevet­er son pro­jet d’immeuble coopératif, qui donne corps à sa théorie. Pour elle, l’éradication des iné­gal­ités femmes-hommes passe par une redéf­i­ni­tion des charges domes­tiques, cause de l’oppression économique et intel­lectuelle des femmes. Elle pro­pose un sys­tème de ménage coopératif, à l’échelle des quartiers, qui implique une con­cep­tion par­ti­c­ulière des apparte­ments. Sur les plans de son pro­jet d’immeuble, elle fait donc dis­paraître les cuisines indi­vidu­elles, au prof­it d’une salle com­mune spé­ci­fique. « Des femmes y tra­vail­lent ensem­ble, redéfinis­sant les con­di­tions matérielles de leur vie. Et elles sont, pour cela, salariées ! », détaille Stéphanie Dadour, qui com­plète : « Ce lieu rassem­ble donc, dans un même espace de tra­vail, des femmes de milieux très dif­férents. Mais cela n’empêche pas les divi­sions de class­es de per­dur­er… Au-delà de l’aspect pra­tique, c’est-à-dire la pré­pa­ra­tion des repas, elles créent aus­si un espace de socia­bil­i­sa­tion, pub­lic, vis­i­ble, en non-mix­ité. Un lieu d’empow­er­ment. » Mais très vite après l’emménagement des familles dans cet immeu­ble con­stru­it à Boston, le pro­jet –  pre­mière et seule mise en œuvre con­crète des idées de Melusi­na Fay Peirce – échoue : les maris refusent de laiss­er leurs épous­es par­ticiper aux tâch­es col­lec­tives.

Reine en sa cuisine

Mal­heureuse­ment, ni les réflex­ions de Paulette Bernège ni les assauts répétés des mate­r­i­al fem­i­nists n’ébranlent les ten­ants de l’architecture patri­ar­cale. Au con­traire. Les années qui suiv­ent la Sec­onde Guerre mon­di­ale vont con­sacr­er la fig­ure de la ménagère, reine en sa cui­sine et clé de voûte d’un sys­tème cap­i­tal­iste porté par la société de con­som­ma­tion. Dans les années 1950, le tem­po archi­tec­tur­al est don­né par l’architecte fran­co-suisse Charles-Édouard Jean­neret-Gris, dit Le Cor­busier, chef de file du mou­ve­ment mod­erne, un courant archi­tec­tur­al apparu dans la pre­mière moitié du xxe siè­cle avec le Bauhaus, car­ac­térisé par un retour au décor min­i­mal et par l’emploi de tech­niques nou­velles.

Entre 1947 et 1952, Le Cor­busier super­vise la con­struc­tion d’une de ses réal­i­sa­tions emblé­ma­tiques : la Cité radieuse, à Mar­seille. Et c’est sa con­sœur, Char­lotte Per­riand, qui des­sine pour lui le plan de cer­taines cuisines : une pièce ouverte sur le salon et reliée à lui par un bar qui sert de sépa­ra­tion entre les deux espaces. De cette col­lab­o­ra­tion fémi­nine avec le maître, on pour­rait trop rapi­de­ment déduire que les plans seraient influ­encés par une vision fémin­iste et offriraient une cui­sine ouverte, dans laque­lle la maîtresse de mai­son aurait directe­ment accès à la pièce de vie, sor­tant ain­si de son antre. Mais l’historienne et archi­tecte Cather­ine Clarisse voit les choses autrement : « L’innovation, qui va se répan­dre jusqu’à chang­er la norme de con­cep­tion des cuisines, c’est l’introduction d’une aéra­tion par ven­ti­la­tion mécanique con­trôlée, la VMC. Grâce à ce dis­posi­tif, Le Cor­busier se per­met d’installer la cui­sine en sec­ond jour, sans ouver­ture directe sur l’extérieur. Une cui­sine sans fenêtre ! » Ou plutôt une « cui­sine corset ».


« Une cui­sine bien faite vaut la paix au foy­er. Alors faites donc de la cui­sine le lieu du sourire féminin, et que ce sourire ray­onne sur l’homme et les enfants présents autour
de ce sourire. »

Le Cor­busier, archi­tecte


Un espace négligé

Minus­cule, donc imprat­i­ca­ble à plusieurs, et sans lumière naturelle, la cui­sine selon Per­riand et Le Cor­busier reste une prison pour les femmes. L’ouverture vers le salon ? Rien à voir, selon l’historienne, avec une quel­conque con­cep­tion fémin­iste de l’habitation. Elle cite une phrase de l’architecte, décou­verte dans les actes d’un col­loque organ­isé en 1953 : « La femme sera heureuse si son mari est heureux. Le sourire des femmes est un don des dieux. Et une cui­sine bien faite vaut la paix au foy­er. Alors faites donc de la cui­sine le lieu du sourire féminin, et que ce sourire ray­onne sur l’homme et les enfants présents autour de ce sourire. » En illus­tra­tion du doc­u­ment, une femme, béate, der­rière son passe-plat.

Le mod­èle de cette cui­sine-bar va essaimer sur toute la planète, sous l’appellation tapageuse de « cui­sine améri­caine ». Elle est « tou­jours plébisc­itée par les archi­tectes d’aujourd’hui », insiste Cather­ine Clarisse. L’historienne, qui a aus­si tra­vail­lé en agence d’architectes, fait aujourd’hui son mea cul­pa pour avoir dess­iné cer­taines de ces cuisines ouvertes, avec en leur cen­tre, un bar, « meu­ble qui ne con­vient ni aux bébés ni aux per­son­nes non valides ». Main­tenant, à l’inverse, elle met en avant le mod­èle de la cui­sine sué­doise, dans laque­lle trône une table per­me­t­tant la pré­pa­ra­tion des repas à plusieurs et plus acces­si­ble qu’un comp­toir haut. Mais qui néces­site un espace impor­tant.

Les vari­a­tions con­tem­po­raines des plans de cui­sine ne sem­blent pas aller vers un agran­disse­ment de cette pièce. « Elle reste un espace nég­ligé, comme les autres lieux du care (2) : la salle de bain ou les toi­lettes », remar­que Paule Per­ron. L’enseignante cite mal­gré tout l’exemple des réal­i­sa­tions de l’architecte française Sophie Del­haye (récom­pen­sée par l’Équerre d’argent en 2019) qui, dans un immeu­ble con­stru­it boule­vard Vin­cent-Auri­ol, à Paris, per­pétue le mod­èle de la petite cui­sine, mais l’installe à l’entrée de l’appartement. Elle s’ouvre sur un patio com­mun, qui com­mu­nique avec les cuisines des apparte­ments voisins. Tou­jours dans l’idée de ren­dre vis­i­ble le tra­vail domes­tique. « Il existe une vio­lence inhérente aux espaces. Peut-on pro­duire une cui­sine fémin­iste par­faite ou un plan d’appartement non patri­ar­cal ? Ce serait un écueil de recréer une norme », estime Paule Per­ron. Selon elle, les archi­tectes ont surtout le devoir « d’identifier les exclu­sions que pro­duisent les espaces, pour chercher à les réduire ».

De nom­breux habi­tats partagés ressus­ci­tent les idées de Melusi­na Fay Peirce en créant des cuisines com­munes, sans toute­fois les associ­er à une réflex­ion sur la rémunéra­tion de ces tâch­es. En dehors même des habi­tats col­lec­tifs, un habi­tat fémin­iste implique sans doute la créa­tion de lieux « en com­mun ». Pas seule­ment pour la cui­sine, mais égale­ment pour la laver­ie, la garde d’enfants… Stéphanie Dadour met en garde : « Il faut inscrire cette réflex­ion en repen­sant le sys­tème économique dans lequel elle s’insère, se pos­er la ques­tion de la pro­priété de ces espaces. » Parce que les femmes n’habitent pas dans leur cui­sine, une poli­tique fémin­iste du loge­ment ne peut s’y cir­con­scrire.

 

Sylvie FagnartJour­nal­iste indépen­dante spé­cial­isée dans les sujets de société, Sylvie Fag­nart tra­vaille prin­ci­pale­ment pour la presse mag­a­zine et la radio et ani­me des ate­liers d’éducation aux médias.

 

 

 


(1) « Deux cuisines médi­atisées et leur trans­gres­sion de genre : le cas de Bernège et Hefn­er », dans le dossier « Femmes, archi­tec­ture et paysage » de la revue Livraisons d’histoire
de l’architecture (2018).

(2) Du mot anglais sig­nifi­ant « soin », l’éthique du care désigne l’ensemble des visions ou des sen­si­bil­ités morales fondées sur le souci des autres.

Sylvie Fagnart

Journaliste indépendante au sein du collectif Hors cadre, elle s’intéresse au numérique et aux questions de genre. Elle travaille avec le magazine en ligne Chut! et l’émission « Affaires sensibles » sur France Inter. Dans le numéro Travailler, elle cosigne le focus sur le travail domestique et l’histoire d’un slogan. Voir tous ses articles

Habiter : Brisons les murs

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