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Maryse Condé : « Mes héroïnes se battent »

Fémin­iste engagée, prix Nobel de lit­téra­ture « alter­natif » en 2018, Guade­loupéenne indépen­dan­tiste, Maryse Condé, 86 ans, porte un regard acéré sur l’époque et sur sa place d’écrivaine noire fran­coph­o­ne dans le monde.
Publié le 26/07/2023

Modifié le 16/01/2025

L’écrivaine Maryse Condé, chez elle, dans le village de Gordes (Vaucluse), en juin 2023. © Anne Mocaër
L’écrivaine Maryse Condé, chez elle, dans le vil­lage de Gordes (Vau­cluse), en juin 2023. © Anne Mocaër

Retrou­vez cet arti­cle dans la revue La Défer­lante n°11 Habiter, parue en août 2023. Con­sul­tez le som­maire.

Enseignante, jour­nal­iste, écrivaine, Maryse Condé, 86 ans, a pro­duit une œuvre abon­dante : romans, théâtre, lit­téra­ture jeunesse, écrits auto­bi­ographiques, essais. Recon­nue inter­na­tionale­ment, elle a reçu en 2018 le prix Nobel de lit­téra­ture « alter­natif (1) ».

Au fil de ses écrits, l’autrice a exploré sans relâche la con­di­tion des femmes noires, depuis les désil­lu­sions ironiques d’une Antil­laise décou­vrant l’Afrique (Héré­makhonon, Union générale d’édition, 1976), jusqu’à l’histoire de sa grand-mère Vic­toire, née à Marie-Galante dans les années 1870 (Vic­toire, les saveurs et les mots, Mer­cure de France, 2006), en pas­sant par les sou­venirs romancés de l’esclave Titu­ba (Moi, Titu­ba, sor­cière noire de Salem, Mer­cure de France, 1986), ou la vie d’une Guade­loupéenne arrivant en Afrique de l’Ouest en 1901 durant la coloni­sa­tion (Célanire Cou-Coupé, Robert Laf­font, 2000).

Il y a dix ans, après avoir par­cou­ru la planète – elle a vécu à Paris et Lon­dres, dans dif­férents pays d’Afrique de l’Ouest, puis entre la Guade­loupe et les États-Unis, où elle a enseigné –, elle s’est retirée dans le Luberon avec son mari, le tra­duc­teur anglais Richard Philcox. C’est là qu’elle nous reçoit. Un chemin en terre bor­dé d’oliviers mène à une belle bâtisse anci­enne, au pied du vil­lage provençal de Gordes. L’écrivaine nous attend dans la fraîcheur de son salon car­relé de blanc. Autour de nous, de nom­breuses pho­tos, des petites stat­uettes africaines peintes posées sur une table basse, des livres. En dépit de prob­lèmes de san­té qui l’obligent à par­ler lente­ment, Maryse Condé revient sur son œuvre et son par­cours d’écrivaine.

L’un de vos livres les plus con­nus est Moi, Titu­ba, sor­cière noire de Salem, écrit en 1986 alors que vous résidez aux États-Unis. Com­ment avez-vous eu l’idée de faire renaître cette esclave jugée lors du procès des sor­cières de Salem au xvi­ie siè­cle, puis tombée dans l’oubli ? Est-ce l’influence des fémin­istes améri­caines, qui s’intéressaient alors beau­coup aux sor­cières ?

Mon intérêt pour Titu­ba est né tout à fait par hasard. Je ne con­nais­sais pas du tout les travaux fémin­istes sur la ques­tion. Les édi­tions Gal­li­mard m’avaient demandé d’écrire sur un héros ou une héroïne de ma région, pour la col­lec­tion « His­toire immé­di­ate ». J’avais pen­sé à Celia Cruz, une chanteuse cubaine, ou à Bob Mar­ley. Et puis, dans la bib­lio­thèque de l’université de l’UCLA à Los Ange­les, je suis tombée par hasard sur le livre d’Ann Petry qui par­lait de Titu­ba (2). Pour recon­stituer l’histoire de cette esclave, j’ai mené des recherch­es dans des archives, avec une col­lègue. C’était un gros tra­vail his­torique. Cela dit, il est cer­tain que mon séjour aux États-Unis a été essen­tiel dans ma vie d’écrivaine. Je n’aurais pas été ce que je suis sans leurs uni­ver­sités, l’accueil des étu­di­ants et étu­di­antes, les ren­con­tres, etc. Je reste attachée à ce pays. J’aimerais mourir à New York ! Les femmes noires en par­ti­c­uli­er m’ont beau­coup appris. Elles par­laient de choses peu con­nues et elles en par­laient bien. Je pense à Aretha Franklin ou encore à Nina Simone, pour qui j’ai une pas­sion. Ses paroles aus­si bien que sa musique étaient nova­tri­ces, c’était la lib­erté.

L’année de vos 18 ans, alors que vous pour­suiv­ez de bril­lantes études à Paris, vous tombez enceinte de façon imprévue. Quel rôle a joué cette grossesse ?

Le fait que je n’ai pas pu décider quand je fai­sais un enfant, oui, ça a beau­coup comp­té. Mais en même temps, cette rela­tion avec le pre­mier homme de ma vie a égale­ment beau­coup comp­té. Je suis entrée dans un monde que je ne con­nais­sais pas. Je décou­vrais quelque chose que j’ignorais, en par­ti­c­uli­er la beauté d’Haïti, d’où venait cet homme. J’ai tou­jours gardé un lien avec ce pays. C’est seule­ment après que j’ai eu le sen­ti­ment que la vie s’était gâchée du jour au lende­main, sans d’ailleurs pou­voir vrai­ment pré­cis­er en quoi.

Cela vous a‑t-il con­duite à vous intéress­er au fémin­isme français, qu’il s’agisse de Simone de Beau­voir ou des mil­i­tantes de la sec­onde vague fémin­iste ?

La lec­ture de Simone de Beau­voir a peu comp­té pour moi. Elle avait un côté bour­geois, féminin, et une douceur que je mépri­sais un peu. Le mod­èle qu’elle offrait n’était pas si intéres­sant. Et je n’ai pas eu beau­coup de lien avec les mou­ve­ments fémin­istes. J’allais chercher ailleurs. En fait, plus que le fémin­isme, c’était le racisme et la manière dont on traitait les Noirs qui me préoc­cu­paient. Paris, que j’avais con­nu dans ma jeunesse pen­dant un voy­age avec mes par­ents, puis à mon arrivée en 1953 comme étu­di­ante, avait fait l’objet, chez moi, d’une désil­lu­sion. C’était un lieu où on ne me respec­tait pas. Les rap­ports avec les gens étaient dif­fi­ciles. Cer­tains fai­saient des réflex­ions sur mon physique comme si je ne com­pre­nais pas le français. L’écrivain et penseur Frantz Fanon (3) a ain­si été beau­coup plus impor­tant dans mon par­cours.

En 1959, à 22 ans, vous partez en Afrique de l’Ouest, à la recherche de vos « aïeux ». La désil­lu­sion qu’entraîne en par­tie ce séjour sera la matière de votre pre­mier roman, Héré­makhonon (1976) qui racon­te l’histoire de Veron­i­ca, une Guade­loupéenne en quête d’identité. À qui s’adressait-il ?

Quand j’ai écrit ce pre­mier roman, je crois que je pen­sais à moi seule. Il y avait une vérité que per­son­ne n’avait encore dite et que je voulais être la pre­mière à dire. La vérité au sens large : la sex­u­al­ité, le rap­port aux choses, au coût de la vie, aux médias, etc. Je voulais expli­quer que les général­ités qu’on écrit sur les femmes sont fauss­es. Ce livre est aus­si l’œuvre d’une autrice qui souf­fre, qui est vain­cue morale­ment, qui ne sait pas où aller. Mais j’ai mis du temps à écrire ce pre­mier roman. Une femme m’avait dit un jour : « Les gens comme nous n’écrivent pas. » Donc l’écriture était pour moi tou­jours com­pliquée : je n’étais pas digne d’écrire. Il y avait un prob­lème, mais je ne savais pas ce que c’était : le fait d’être une femme ou la couleur ? C’était les deux à la fois. Comme d’autres Guade­loupéennes, j’étais mal­heureuse, frus­trée. Je savais que je souf­frais mais je ne savais pas pourquoi exacte­ment. Il m’a fal­lu du temps pour arriv­er à vain­cre le com­plexe que j’avais en moi.

Vous vous êtes rebel­lée con­tre le mod­èle assim­i­la­tion­niste de vos par­ents qui ne vous avaient jamais par­lé de l’histoire de l’esclavage. Dans les années 1980 après avoir vécu dans plusieurs pays vous retournez vivre en Guade­loupe. Quel est votre lien avec le mou­ve­ment indépen­dan­tiste alors très act­if ?

J’étais indépen­dan­tiste et je le reste pro­fondé­ment. Lorsque je vivais en Guade­loupe dans ces années-là, j’avais des liens d’amitié, par exem­ple avec Roland Thésauros, Jacques Berth­elot ou Roland Anduse (4) même si on se voy­ait peu car j’étais sou­vent aux États-Unis. Cet engage­ment, était-ce une réac­tion con­tre la manière dont j’ai été élevée, une révolte famil­iale, ou bien davan­tage un choix ? Je ne sais pas et je ne saurai jamais. Aujourd’hui, je suis toute­fois pes­simiste. La Guade­loupe n’arrivera jamais à se libér­er. Ou dif­fi­cile­ment, très dif­fi­cile­ment.

Compte tenu de ces pris­es de posi­tion poli­tiques, n’avez-vous pas eu envie d’écrire en créole ou en anglais, plutôt qu’en français ?

Je ne par­lais pas du tout créole. Ma mère nous lisait les con­tes de Per­rault en français ! Et je ne le par­lerai jamais très bien, ce que je regrette. C’est comme ça. En ce qui con­cerne l’anglais, il est vrai que je le lisais et l’écrivais, même si je l’ai oublié aujourd’hui. Toute­fois non, je n’ai jamais eu envie d’écrire dans cette langue. Mais ça ne me gêne pas d’écrire en français. Un écrivain n’a pas de langue mater­nelle. Il forge sa langue. C’est un musi­cien : c’est la musique qui com­pose quelque chose de dif­férent, d’inconnu de lui-même.

Vous êtes une écrivaine fran­coph­o­ne, mais la récep­tion de votre œuvre en France a été plus com­pliquée qu’aux États-Unis…

Oui, absol­u­ment. Je crois que ça s’explique pré­cisé­ment par une gêne vis-à-vis de mes con­vic­tions indépen­dan­tistes. C’est un aspect de moi qui déplaît. Mais je m’en moque : je suis guade­loupéenne !

L’histoire de l’esclavage sus­cite un intérêt crois­sant. En témoigne la créa­tion en 2004 du Comité nation­al pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE) dont vous avez été la pre­mière prési­dente. Il y a aujourd’hui une recon­nais­sance plus impor­tante des actri­ces, cinéastes, écrivaines noires. Cela vous sem­ble-t-il encour­ageant ? Et quel terme employez-vous en ce qui vous con­cerne : « femme racisée » ? « afro-descen­dante » ? « femme noire » ?

Je pré­cise que j’ai fait par­tie du CNMHE par hasard ! D’ailleurs c’est surtout Françoise Vergès qui a fait tout le tra­vail pen­dant que j’étais prési­dente. Pour vous répon­dre sur le reste, oui, c’est posi­tif, mais c’est encore peu. Je trou­ve qu’on ne fait pas de pro­grès. Ou très peu, et très lents. En ce qui con­cerne le vocab­u­laire actuel, je dois dire que « femme racisée » ne me con­vient pas du tout. Je trou­ve que ça ne veut rien dire. De son côté, le terme d’« afro-descen­dante » me sem­ble sim­plifi­ca­teur. Les choses sont plus com­plex­es que ça. Je crois que « femme noire » est ce qui me con­vient le mieux. Mais surtout, je suis moi, Maryse Condé, cher­chant à com­pren­dre le monde, à se plac­er dans le monde.

Je reviens à vos per­son­nages de femmes. Vous par­lez de la dom­i­na­tion qu’elles subis­sent, mais aus­si de leurs désirs, et notam­ment du plaisir sex­uel. Vous aviez le goût de la trans­gres­sion ?

Oui, ça a dû cho­quer, mais tant pis. Un écrivain éla­bore ses prob­lèmes. Il est sujet à des pul­sions, qu’il appro­fon­dit. Il voit les con­tra­dic­tions, les vit, y est sen­si­ble. L’écriture vous per­met de com­pren­dre que vous n’êtes pas un mod­èle… Mais il est vrai que pour les hommes, c’est beau­coup plus facile. Ils dis­ent les choses et ils sont enten­dus, con­traire­ment à nous les femmes qui sommes moins enten­dues, moins com­pris­es, moins admirées. Parce que ce sont des hommes, ils ont une posi­tion dom­i­nante, qu’ils le veuil­lent ou non.

Vos héroïnes parvi­en­nent à se fab­ri­quer des espaces de lib­erté mal­gré les con­traintes. Elles ne sont jamais tout à fait des vic­times ?

Elles sont des vic­times, elles ne guéris­sent pas, mais elles se bat­tent. Elles sont amenées à agir comme elles le font, sans trans­gress­er ouverte­ment. Elles essaient d’être dif­férentes, elles s’accommodent, elles font avec.

Diriez-vous que, comme vos héroïnes, vous êtes inclass­able ?

On m’a sou­vent reproché d’être dif­férente du lot com­mun. Par exem­ple, quand je vivais en Guade­loupe, une radio s’est moquée de moi, me reprochant de chercher mon bon­heur aux États-Unis. Et mon mari, qui a une impor­tance con­sid­érable dans tous mes écrits, est anglais et il n’est pas noir : j’avais choisi un homme qui en apparence n’était pas celui qu’il aurait fal­lu. Mais j’étais assez indif­férente à l’opinion. Je me sen­tais libre, j’avais peu d’inhibition. Le charme de la vie, c’est d’être là où on ne veut pas de vous. •

Entre­tien réal­isé le 15 juin 2023 par Hélène Frouard, his­to­ri­enne et jour­nal­iste indépen­dante.

Un héritage littéraire et féministe primordial

Si l’œuvre de Maryse Condé est saluée et traduite dans le monde entier, le milieu lit­téraire hexag­o­nal a mis plus du temps à décou­vrir et recon­naître son tra­vail. Pour Alice Zen­iter, c’est la paru­tion en 2012 de La Vie sans fard, réc­it auto­bi­ographique, qui mar­que le tour­nant. La met­teuse en scène Eva Doumbia, mem­bre du col­lec­tif Décolonis­er les arts, fait le même con­stat : elle n’a lu Maryse Condé que tar­di­ve­ment, bien après l’œuvre de Toni Mor­ri­son, par exem­ple. « Pour­tant elles ont des points com­muns, notam­ment leur usage du réal­isme mag­ique. Et Maryse Condé écrit dans ma pro­pre langue ! », note Eva Doumbia. La lente accep­ta­tion de l’œuvre de Maryse Condé en France tient peut-être à un élitisme fran­co-français, tein­té de racisme, qui a longtemps eu du mal à pren­dre au sérieux les écrivain·es antillais·es : « Il y a tou­jours un soupçon de “doudouïsme”, comme si les Antilles se résumaient au punch et à la Com­pag­nie créole », souligne encore Eva Doumbia.

Une décou­verte tar­dive dont prof­i­tent aus­si les généra­tions plus jeunes d’autrices et de créa­tri­ces. « Quand on est afro-descen­dantes, elle fait par­tie de ces autri­ces dont on hérite », expli­quait l’autrice Lau­ra Nsafou, dans un épisode du pod­cast La Poudre (« Sor­cières #2 – Titu­ba », 2019) con­sacré à Maryse Condé. Lau­ra Nsafou, l’artiste Maya Mihin­dou (lire aus­si page 138) et la poétesse Kiyémis y témoignent notam­ment de l’importance pour elles de Moi, Titu­ba, sor­cière noire de Salem. Titu­ba, « fig­ure de résis­tance » qui refuse l’ordre sex­uel qu’on lui impose, mais aus­si esclave dérac­inée jusqu’à son retour dans l’île de la Bar­bade. C’est un livre « hyper actuel » et « très fémin­iste », relève Lau­ra Nfas­sou et qui, pour Kyémis et Maya Mihin­dou, leur a per­mis de « faire le lien avec l’Afrique ».

Au-delà de l’œuvre, c’est le par­cours même de la roman­cière qui inspire les créa­tri­ces con­tem­po­raines. « Nous man­quons cru­elle­ment de mod­èles de femmes artistes et mil­i­tantes dont le réc­it de vie n’est pas résumé aux “grands hommes” qu’elles ont côtoyés, dont elles ont été les “mus­es”, et dont la fin n’a pas été trag­ique », estime Alice Zen­iter. C’est aus­si « une femme noire qui a refusé d’imiter la lit­téra­ture française blanche clas­sique. Un tel mod­èle d’écrivaine noire et libre est pré­cieux pour les ado­les­centes d’aujourd’hui », con­clut Eva Doumbia.


(1) Cette année-là, sec­ouée par plusieurs scan­dales, l’Académie sué­doise sus­pend la remise du prix Nobel de lit­téra­ture. Des per­son­nal­ités de la scène cul­turelle sué­doise déci­dent alors de remet­tre un prix dit « alter­natif ».

(2) Ann Petry, Titu­ba of Salem vil­lage, Thomas Y. Crow­ell, 1964.

(3) Psy­chi­a­tre et écrivain français d’origine mar­tini­quaise, Frantz Fanon (1925–1961) a dénon­cé la vio­lence colo­niale et les formes d’aliénation qu’elle char­rie dans Peau noire, masques blancs (Le Seuil, 1952) ou encore dans Les Damnés de la terre (La Décou­verte, 1961). C’est l’un des penseurs majeurs de l’anticolonialisme.

(4) Tous trois étaient mem­bres de l’Union pop­u­laire pour la libéra­tion de la Guade­loupe (UPLG), mou­ve­ment indépen­dan­tiste guade­loupéen créé en 1978.

Hélène Frouard

Historienne et journaliste, elle s’intéresse aux  parcours de femmes. Elle a réalisé pour France culture un documentaire sonore sur sa grand-mère “La Dénonciation”. Voir tous ses articles

Habiter : brisons les murs

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