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Inceste commis par des mineurs, des préjudices majeurs pour les victimes

Entre indif­férence et min­imi­sa­tion de leur parole, les vic­times d’inceste com­mis par un mineur peinent à faire enten­dre leur voix. Dans le qua­trième volet de notre enquête inédite sur ce type d’inceste en par­ti­c­uli­er, la jour­nal­iste Sarah Bou­cault, ayant elle-même subi ces vio­lences, s’intéresse aux con­séquences pour les vic­times. Leur prise en charge est qua­si­ment inex­is­tante.
Publié le 12/04/2023

Modifié le 16/01/2025

Illustration : Léa Djeziri
Illus­tra­tion : Léa Djeziri pour La Défer­lante

Retrou­vez cet arti­cle dans la revue papi­er La Défer­lante n°10 Danser, de mai 2023. La Défer­lante est une revue trimestrielle indépen­dante con­sacrée aux fémin­ismes et au genre. Tous les trois mois, en librairie et sur abon­nement, elle racon­te les luttes et les débats qui sec­ouent notre société.
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Quand les vic­times se déci­dent enfin à par­ler, le prin­ci­pal frein à leur prise en charge psy­chologique et judi­ci­aire est l’indifférence, ou la min­imi­sa­tion de leur parole, ce qui favorise l’impunité – et donc l’absence de prise en charge – des agresseurs.

«Je m’en suis tou­jours doutée», a dit sim­ple­ment la mère de Lau­rent Boyet à son fils quand elle a appris les faits. Ce cap­i­taine de police de 51 ans, qui a racon­té en 2017 dans un livre (1) les vio­ls com­mis par son frère, de dix ans son aîné, lorsque lui avait entre 6 et 9 ans, a été anéan­ti par cette réac­tion mater­nelle. «Je m’étais pré­paré à tout sauf à enten­dre ça. Ça voulait dire qu’elle avait lais­sé faire. Ça a été un gros cat­a­clysme», me con­fie-t-il. «Je ne suis pas éton­née», m’a, de son côté, lâché ma mère quand je lui ai fait part des vio­lences que j’avais subies.

Lorsque des scènes d’agression sont décou­vertes sur le vif, cer­tains par­ents, aveuglés et dému­nis, nient l’événement, ou blâ­ment la vic­time. Vir­ginie* (voir son arbre généalogique ci-dessous), 61 ans, orig­i­naire de Bre­tagne m’a racon­té avoir été agressée non seule­ment, par son oncle, mais aus­si par son frère de cinq ans son aîné. Elle a vu sa parole muselée en une seule phrase : «“Atten­tion, à ce que vous faites, vous deux”, m’a dit ma mère quand elle est entrée dans la cham­bre lors de la pre­mière agres­sion. Elle m’a incluse, a fer­mé la porte et elle est par­tie. Elle m’a aban­don­née, et ce jour-là j’ai com­pris que plus per­son­ne ne me pro­tégerait.» Même fonc­tion­nement chez Math­ieu. Sa mère, elle-même vic­time de son frère dans l’enfance et aban­don­née par ses par­ents, était au courant des agres­sions en cas­cade com­mis­es ou subies par ses enfants : «Ma mère savait. Un jour, elle nous avait sur­pris et avait dit: “Rha­billez-vous.” Ça la met­tait trop mal à l’aise, le lien avec ses enfants était entaché de son trau­ma­tisme.»

 

Arbre généalogique de Virginie, 61 ans

Arbre généalogique de Vir­ginie, 61 ans. Cet arbre généalogique est inspiré de ceux pub­liés par Dorothée Dussy dans Le Berceau des dom­i­na­tions. Ils mon­trent, comme l’explique l’anthropologue que « l’inceste survient dans une famille où il est tou­jours déjà là ». Les morts pré­maturées y sont égale­ment représen­tées puisque « la sur­mor­tal­ité d’adultes et d’enfants de la famille est une car­ac­téris­tique de la famille inces­tueuse ».

Les par­ents peu­vent aus­si incon­sciem­ment avoir recours à la honte sociale comme mécan­isme de silen­ci­a­tion. Swan* a 30 ans, habite à Mar­seille et nous échangeons en visio. Iel avait oublié les agres­sions subies. C’est son grand frère qui, en jan­vi­er 2020, lui racon­te com­ment, à 11 ans, il a ten­té de vio­l­er Swan, alors âgé·e de 5 ans. Par la suite, les agres­sions envers Swan ont con­tin­ué, de la part de son frère mais aus­si de cousins. «Mon frère se sou­vient du jour où il a com­mencé à porter en lui l’héritage de l’inceste, racon­te Swan. Il avait une dizaine d’années. Lors d’un anniver­saire, une copine et lui “jouaient au doc­teur”, et ma mère a envoyé tout le monde ouvrir la porte de la cham­bre. Mêlé à la honte autour de la sex­u­al­ité, il a ressen­ti le plein pou­voir et l’impunité, ce qui a aus­si été fon­da­teur pour ce qui s’est passé après. Ma mère, elle-même inces­tée par son pro­pre père, a paniqué. Elle a “réa­gi”, plus qu’“agi”.»

Pour con­serv­er la cohé­sion de la famille, la plu­part de ses mem­bres – y com­pris la vic­time, prise dans des émo­tions con­tra­dic­toires – s’obstinent générale­ment à con­tin­uer à vivre comme si de rien n’était. Aux fêtes de famille, Louise a con­tin­ué à côtoy­er le fameux «cousin préféré» et à «jouer le jeu de la famille par­faite». «C’était de plus en plus dur, j’avais envie de vom­ir.» Jusqu’à 2019, Jes­si­ca s’est ren­due dans sa famille pour Noël. Le cousin était là. «Son odeur, sa pos­ture, c’était hor­ri­ble à vivre. Après, j’ai eu des pul­sions de sui­cide.» L’absence de réac­tion de l’entourage est un préju­dice majeur.

Dans ma famille, il existe plusieurs cas d’inceste. Par­mi eux, celui de mon frère, agressé par un autre de nos cousins plus âgé, quand il avait entre 7 et 8 ans. Mal­gré la révéla­tion des faits dès l’âge de 9 ans, il a passé son enfance à le côtoy­er. Quand j’ai moi-même par­lé à mes par­ents, en 2020, mon père a con­tin­ué à ser­rer la main de Mau­rice lors des réu­nions de famille, avant d’arrêter à ma demande. Et l’une de mes cousines m’a dit : «Je ne veux pas pren­dre par­ti.» Ces atti­tudes de soi-dis­ant statu quo font le lit de l’agresseur. «Être neu­tre, c’est être du côté du loup», résume le juge Édouard Durand. «Force est de con­stater que la légitim­ité de l’incesteur, alliée à l’aveuglement sur l’inceste, est plus puis­sante que l’amour qu’on porte […] à son enfant et qui sup­poserait qu’on le pro­tège des abus sex­uels», écrit Dorothée Dussy.

«Dans la plu­part des cas, la vic­time est con­sid­érée comme étant la fau­teuse de trou­bles, et c’est à elle qu’on en veut d’avoir détru­it la famille», remar­que la coprési­dente de la Ciivise, Nathalie Math­ieu. Dans ces con­di­tions, l’enfant agresseur (devenu adulte ou pas) a un boule­vard devant lui, comme cet oncle de 15 ans, qui a agressé sex­uelle­ment son neveu qui en avait 4. L’avocate Anne Bouil­lon a défendu les par­ents de la vic­time : «Le père de l’enfant a rompu avec son frère, mais les grands-par­ents ont pris par­ti pour leur fils mineur auteur, con­sid­érant que c’était regret­table mais qu’on pou­vait s’arranger “entre nous”. Tout se passe comme si on n’était pas dans le champ infrac­tion­nel. À l’audience, le mineur auteur a voulu faire pass­er ses actes sur le compte du “J’ai dérapé, mais ce n’est pas si grave”. C’est une vio­lence sup­plé­men­taire, car les vic­times atten­dent qu’il n’y ait pas de ter­giver­sa­tions sur le fait qu’il y a un auteur et une vic­time. C’est ça qui remet le monde à l’endroit.»

Quand rien n’a été fait par les par­ents dans l’enfance, la plu­part des vic­times d’inceste par mineur ne por­tent pas plainte (2). Cela peut sem­bler «décalé»: «Leurs attentes sont sou­vent davan­tage de l’ordre d’un désir de réac­tion et de recon­nais­sance parentales et famil­iales que de puni­tion juridique de l’agresseur», souligne la psy­cho­logue Anne Schwartzwe­ber. Beau­coup de vic­times refusent de se con­fron­ter à une jus­tice qui peut s’avérer vio­lente. Ain­si, Lau­rent Boyet, lui-même cap­i­taine de police, n’a jamais pour­suivi son frère : «Je suis lucide, beau­coup de mes col­lègues ne savent pas recevoir les vic­times.»

Manque de structures de prise en charge des victimes

Le jour de ses 40 ans, Vir­ginie s’est ren­due chez une avo­cate, qui lui a dit : «Il y a pre­scrip­tion et de toute façon, je vous décon­seille la voie judi­ci­aire, c’est épou­vantable.» Mem­bre de l’Association d’action, de recherche et d’échange entre les vic­times d’inceste (Are­vi), elle tient à témoign­er dans cette enquête mais l’anonymat est vital pour elle. En l’absence de preuves et de plainte, elle red­oute l’attaque en diffama­tion.

Jes­si­ca a pour sa part fait le choix de dépos­er plainte con­tre ses agresseurs en jan­vi­er 2018, plus de dix-sept ans après les faits et n’a depuis aucune nou­velle de la jus­tice. Dans la grande machine judi­ci­aire, l’inceste des mineur·es est relégué au rang de sous-inces­te. «Comme partout ailleurs, les juri­dic­tions peu­vent être pétries de biais cog­ni­tifs sex­istes, racistes, remar­que l’avocate Anne Bouil­lon. Dans ce domaine, il y a cette cul­ture très forte de “réglons ça en famille” et, poten­tielle­ment, c’est moins grave parce que ce sont des enfants.»

Le cousin de Louise a été jugé à l’âge de 36 ans, par le tri­bunal pour enfants, comme s’il en avait 13, son âge au moment des faits. Jugé au tri­bunal cor­rec­tion­nel, il a admis, à l’audience, «avoir fait une con­ner­ie», se sou­vient Louise. Elle a aus­si en mémoire la phrase de la juge qual­i­fi­ant les faits de « vio­ls » dans ses con­clu­sions… Recon­nu coupable d’agressions sex­uelles com­mis­es sur mineure de quinze ans, il a été con­damné à 2 000 euros de dom­mages et intérêts, soit le mon­tant des frais d’avocate avancés par Louise. «Je suis soulagée car on m’a crue, mais il n’a reçu aucune injonc­tion de soins, n’est pas fiché délin­quant sex­uel, et j’ai appris au procès qu’il allait être père, déplore Louise. Cette peine n’est pas suff­isante par rap­port à ce qu’il a fait.» Sur le plan civ­il, la procé­dure indem­ni­taire de Louise est tou­jours en cours.

Dans les cas d’inceste par un frère, les par­ents, civile­ment respon­s­ables des deux mineur·es, peu­vent deman­der pour leur enfant vic­time des dom­mages et intérêts aux­quels ils pour­ront eux-mêmes être con­damnés, en tant que respon­s­able de leur fils mineur auteur. Ce para­doxe pose aus­si la ques­tion de la représen­ta­tion de la vic­time. «Un admin­is­tra­teur ad hoc [per­son­ne physique ou insti­tu­tion qui accom­pa­gne la vic­time dans la procé­dure] est indis­pens­able, mais il n’y en a pas tou­jours», regrette Cécile de Oliveira, avo­cate de Jes­si­ca. À l’issue de l’instruction, «70 % des plaintes déposées pour des vio­lences sex­uelles infligées aux enfants font l’objet d’un classe­ment sans suite […], le plus sou­vent au motif que l’infraction est insuff­isam­ment car­ac­térisée», détaille la Ciivise. Les struc­tures de prise en charge des vic­times sont, elles aus­si, large­ment insuff­isantes face à l’ampleur du phénomène.

À Agen, dans le Lot-et-Garonne, la Mai­son Jean-Bru est la seule en France qui accueille exclu­sive­ment des mineur·es vic­times d’inceste, qui ont gran­di «dans un milieu défail­lant, où règ­nent d’autres prob­lèmes que l’inceste, comme la nég­li­gence et la mal­trai­tance», décrit William Touzanne, son directeur. Par­mi ces jeunes, placé·es par le con­seil départe­men­tal sur ordon­nance d’un·e magistrat·e, 20 % ont été agressé·es par un mem­bre de leur fratrie. En 2021, sur 78 deman­des, seules 6 ont été accep­tées, soit un taux de refus de 91 %. Un nou­v­el étab­lisse­ment de ce type a com­mencé à accueil­lir des enfants en févri­er 2023 à Paris.

La plu­part des vic­times ren­con­trées ont coupé les ponts avec leur agresseur. C’est mon cas avec Mau­rice, que je ne vois plus depuis la défla­gra­tion de 2020, et la con­fronta­tion informelle qui s’est ensuiv­ie, au cours de laque­lle il n’a pas nié les faits. J’ai longtemps hésité à dépos­er plainte con­tre lui. Le délai de pre­scrip­tion pour crimes sex­uels sur mineur·es est fixé à 30 ans après la majorité depuis la loi Schi­ap­pa du 3 août 2018, ce qui me lais­sait jusqu’en 2034 pour me décider. Finale­ment, à la veille de la pub­li­ca­tion de cet arti­cle, j’ai saisi la jus­tice, par une let­tre envoyée au pro­cureur.

D’autres vic­times trou­vent leur salut dans une forme de jus­tice restau­ra­tive. C’est le cas de Swan, qui envis­age d’écrire un livre avec son frère pour «ouvrir la boîte noire et que ça s’arrête à nous» : «Mon frère est encore mon frère car il m’en a par­lé. Face à sa cul­pa­bil­ité d’auteur et sa honte, il encaisse la respon­s­abil­ité et fait un énorme tra­vail en thérapie. Je suis plein·e de respect pour son courage même si j’ai été méga blessé·e. Au début, je me posais une ques­tion cru­ciale: dois-je lui en vouloir? Mais en fait je ne suis pas obligé·e de mal le vivre.»

Un préjudice multiforme

Pour les vic­times de ce type d’inceste, le préju­dice est dif­fi­cile­ment quan­tifi­able, et dépend de fac­teurs var­iés, dont l’éducation, l’affection reçue et l’accueil de la nou­velle par l’entourage. Le préju­dice de Jes­si­ca se retrou­ve dans de nom­breuses sphères de sa vie. La trente­naire mul­ti­plie les prob­lèmes de san­té : «D’aussi loin que je m’en sou­vi­enne, j’ai tou­jours eu des douleurs. Tout ce que j’ai encais­sé a fatigué mon corps.» Et la san­té de sa bouche se dégrade : «J’ai été vio­lée par ce biais-là et je n’arrive pas à me laver les dents: j’ai essayé brosse élec­trique, doigts, et même bain de bouche, ça ne fonc­tionne pas.» Par­mi les huit vic­times témoignant dans cet arti­cle, Jes­si­ca est l’une des cinq qui m’a spon­tané­ment fait part de ses pul­sions sui­cidaires. Elle ne peut pas tra­vailler et béné­fi­cie d’une prise en charge « affec­tion longue durée » par l’Assurance mal­adie. Pour Vir­ginie aus­si, le con­stat est amer : «Le coût est très élevé, dans la vie sex­uelle, amoureuse, sociale et pro­fes­sion­nelle. C’est très dur d’admettre que, presque cinquante ans après, je paie encore.» «Bris­er le silence, ça crée des prob­lèmes, recon­naît l’anthropologue Dorothée Dussy, elle-même vic­time d’inceste. Mais à long terme, je n’ai con­nu per­son­ne qui aurait préféré ne pas dévoil­er. Mal­gré des phas­es atro­ces, ce n’est pas désagréable comme expéri­ence d’être réu­nie. Je suis mieux dans mes san­dales.»

Ce préju­dice n’est pas moins impor­tant parce que l’agresseur est mineur. «Si vous met­tez une Kalach­nikov dans les mains d’un enfant de 15 ans et qu’il tire, les dégâts sont les mêmes que s’il a 20 ans», souligne Muriel Salmona10, pio­nnière dans la théori­sa­tion des con­séquences du psy­cho-trau­ma­tisme. Dif­fi­cile de mon côté d’évaluer les dom­mages causés par les agres­sions sex­uelles de Mau­rice sur ma per­son­ne. Après un cal­cul rapi­de, je peux dire que j’atteins 34 000 euros de suivi psy­chologique depuis dix-sept ans. Mais com­ment quan­ti­fi­er le préju­dice lié au trans-généra­tionnel inces­tuel, celui qui m’a nom­mée à vie mar­raine de la fille de mon agresseur ?

Sarah BoucaultSarah Bou­cault est jour­nal­iste à Lori­ent. Elle s’intéresse aux sujets en lien avec la mort : de la fin de vie au deuil en pas­sant par le domaine funéraire. Tit­u­laire d’un mas­ter d’études sur le genre, les sujets fémin­istes sont au coeur de ses préoc­cu­pa­tions. Pour La Défer­lante, elle a enquêté sur l’inceste com­mis par des mineurs.

(1) Lau­rent Boyet, Tous les frères font comme ça, Hugo Pub­lish­ing, 2017.

(2) « Nos résul­tats indiquent que les vic­times agressées au sein de la fratrie ont plus sou­vent ten­dance que celles des autres groupes à ne pas dévoil­er leur agres­sion sex­uelle […]. Ceci peut s’expliquer en par­tie par le fait que ces vic­times  s’attendent à être moins soutenues de la part de leurs par­ents », écrit Mireille Cyr dans son étude.

* Le prénom a été mod­i­fié.

Sarah Boucault

Journaliste basée à Lorient, elle s’intéresse aux sujets en lien avec la mort : de la fin de vie au deuil en passant par le domaine funéraire. Titulaire d’un master de Genre, les sujets féministes sont au cœur de ses préoccupations. Voir tous ses articles

Danser : l’émancipation en mouvement

Retrou­vez cet arti­cle dans la revue papi­er La Défer­lante n°10 Danser, de mai 2023. La Défer­lante est une revue trimestrielle indépen­dante con­sacrée aux fémin­ismes et au genre. Tous les trois mois, en librairie et sur abon­nement, elle racon­te les luttes et les débats qui sec­ouent notre société.
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