Warning: Attempt to read property "ID" on int in /home/clients/f3facd612bb3129d1c525970fad2eeb3/sites/tpp.revueladeferlante.org/wp-content/themes/Divi/includes/builder/post/PostStack.php on line 62

Attaquer les violences à la racine

Le gou­verne­ment com­mu­nique à l’envi sur la lutte pour l’égalité femmes-hommes, pour­tant le nom­bre de plaintes pour vio­ls et agres­sions sex­uelles ne cesse d’augmenter depuis cinq ans. Quant aux fémini­cides, les chiffres restent tou­jours aus­si élevés. Et si, pour bris­er le con­tin­u­um des vio­lences – dans la sphère intime comme dans l’espace pub­lic –, il fal­lait d’abord s’attaquer aux stéréo­types de genre et aux idées reçues sur la sex­u­al­ité ? En parte­nar­i­at avec l’association En avant toute(s), La Défer­lante organ­ise, le mer­cre­di 22 mars, une fête sur le thème des sex­u­al­ités non vio­lentes. 
Publié le 17/03/2023

Modifié le 16/01/2025

Cre­ative com­mons

Com­man­dez le dernier numéro de La Défer­lante : Danser, de mai 2023. La Défer­lante est une revue trimestrielle indépen­dante con­sacrée aux fémin­ismes et au genre. Tous les trois mois, en librairie et sur abon­nement, elle racon­te les luttes et les débats qui sec­ouent notre société.
Con­sul­ter le som­maire

Assia Matoug avait 46 ans. Elle vivait à Mon­treuil, en Seine-Saint-Denis avec ses trois enfants et son mari Youssef. Le 13 févri­er dernier, son corps démem­bré a été retrou­vé dans le parc des Buttes-Chau­mont, à Paris. Quelques jours plus tard, son époux est passé aux aveux : il l’aurait étran­glée, découpée en morceaux dans la cui­sine famil­iale, puis trans­portée en auto­bus, dans un cad­die de super­marché, jusqu’à ce parc très fréquen­té du Nord-Est parisien.

Ce meurtre est le 19e fémini­cide depuis le début de l’année. Dans les jours qui ont suivi, plusieurs femmes ont encore été tuées, le plus sou­vent par un con­joint ou un ex-con­joint. Comme dans la majorité des cas, elles avaient préal­able­ment sig­nalé les vio­lences qu’elles subis­saient aux autorités, par­fois porté plainte. Cela n’a pas suf­fi à les pro­téger.

Selon une étude pub­liée par le min­istère de l’In­térieur en août 2022, 64 % des vic­times de fémini­cide avaient préal­able­ment sig­nalé aux forces de l’ordre les vio­lences qu’elles subis­saient. Pho­to prise en 2020, à Besançon. Crédit illus­tra­tion : Cre­ative com­mons.

L’Observatoire nation­al des vio­lences faites aux femmes estime que chaque année, en France, 213 000 femmes sont vic­times de vio­lences physiques ou sex­uelles de la part d’un parte­naire ou d’un ancien parte­naire. Dans le même temps, 94 000 d’entre elles sont vic­times de viol ou de ten­ta­tive de viol. 11 % ont fait l’objet d’injures, d’insultes ou de dén­i­gre­ment.

La réponse poli­tique mar­que un temps de retard

Face aux sta­tis­tiques qui ne désen­flent pas, la réponse poli­tique mar­que un temps de retard. Le 8 mars dernier, la Pre­mière min­istre Élis­a­beth Borne annonçait en grande pompe son « grand plan pour l’égalité entre les femmes et les hommes ». Il prévoit notam­ment la mise en place de pôles spé­cial­isés dans les vio­lences con­ju­gales au sein des tri­bunaux, l’ouverture, à l’horizon 2025 d’une « mai­son des femmes » par départe­ment, sur le mod­èle de celle de Saint-Denis, ou encore la délivrance d’ordonnances de pro­tec­tion sous 24 heures pour les femmes jugées « réelle­ment en dan­ger ». Mon­tant de la fac­ture : « plusieurs cen­taines de mil­lions d’euros », selon Matignon, mais tou­jours pas le mil­liard réclamé depuis 2017 par les asso­ci­a­tions. Par ailleurs, l’accent est mis, encore une fois, sur l’accueil des vic­times et sur les sanc­tions promis­es aux agresseurs. Mais que fait, au juste, l’exécutif pour empêch­er que les vio­lences ne se pro­duisent ? […] LIRE LA SUITE

UNE FEMME SUR SIX COMMENCE SA VIE SEXUELLE PAR UN RAPPORT NON CONSENTI.

Nous l’avons maintes fois doc­u­men­té à La Défer­lante, les insultes, les agres­sions, les meurtres – qu’ils aient pour motif le genre ou l’orientation sex­uelle – trou­vent une par­tie de leur orig­ine dans des stéréo­types act­ifs dès le plus jeune âge. La vio­lence com­mence dès l’école, lorsqu’on soulève les jupes des filles, lorsque le mot « pédé » sert d’insulte pour un garçon qui ne court pas assez vite après le bal­lon. Elle se pour­suit à l’adolescence et lors des pre­mières rela­tions sex­uelles, quand un silence est con­sid­éré comme un oui. Selon une enquête réal­isée par le col­lec­tif Nous toutes en 2020, une femme sur six com­mence sa vie sex­uelle par un rap­port non con­sen­ti.

En 2013–2014, le fias­co des ABCD de l’égalité dans les écoles élé­men­taires a son­né le glas de toute ten­ta­tive de préven­tion des stéréo­types de genre auprès des élèves. Mal­gré tout, depuis 2001, la loi prévoit bien, pour tous les élèves des écoles, col­lèges et lycées, trois séances d’éducation sex­uelle par an, inclu­ant un chapitre sur les vio­lences et le con­sen­te­ment. Mais ce texte est trop peu sou­vent appliqué, au point que le 2 mars dernier, trois asso­ci­a­tions – SOS homo­pho­bie, Sidac­tion et le Plan­ning famil­ial – assig­naient l’État en jus­tice. Selon leur com­mu­niqué, « seules 15 % des per­son­nes âgées de 15 à 24 ans déclar­ent avoir béné­fi­cié de plus de six séances dans toute leur sco­lar­ité et 17 % déclar­ent n’en avoir jamais reçu ». En face, les chiffres du min­istère de l’Intérieur témoignent pour­tant de l’urgence à agir : entre 2020 et 2021, les plaintes pour vio­lences sex­uelles hors du cadre intime ont aug­men­té de 24 %, et même de 77 % sur les cinq années qui précè­dent.

Une soirée fes­tive qui célèbre les sex­u­al­ités con­sen­ties

C’est dans l’idée d’évoquer la sex­u­al­ité dans ce qu’elle a de pluriel, d’inclusif de non vio­lent qu’à La Défer­lante, nous avons conçu notre dernier numéro. C’est dans cet esprit égale­ment que nous organ­isons, en parte­nar­i­at avec l’association En avant toute(s), une soirée de dis­cus­sion et de fête au Rosa Bon­heur des Buttes-Chau­mont, à Paris. Elle devait ini­tiale­ment avoir lieu le 16 févri­er, soit trois jours après la décou­verte, dans ce même parc, du corps vio­len­té d’Assia Matoug. Nous avons fait le choix de reporter cet événe­ment au mer­cre­di 22 mars.

En la mémoire de cette femme, mais aus­si de toutes les vic­times des vio­lences sex­istes et sex­uelles, nous vous pro­posons, ce soir-là une séance d’échanges avec la fon­da­trice du compte Insta­gram fémin­iste Mer­ci Beau­cul et Elvire Duvelle-Charles de La Clit révo­lu­tion, sur ce que peut être une sex­u­al­ité joyeuse et con­sen­tie. Nous pour­suiv­rons la soirée en dansant. D’abord avec le Danceoké d’En avant toute(s) pour nous réap­pro­prier nos corps autant que la piste de danse. Puis avec le trio de DJ Go Gouines du label Sœurs mal­saines. L’entrée est libre et gra­tu­ite. Pour soutenir la soirée et con­tribuer à la lutte con­tre les stéréo­types et les vio­lences de genre, vous pou­vez égale­ment par­ticiper à notre tombo­la [voir l’en­cadré]. L’argent récolté sera rever­sé à parts égales à En avant toute(s) et à La Défer­lante.

Alors à mer­cre­di ?

→ En sou­venir d’As­sia Matoug et de toutes les autres vic­times de fémini­cides, plusieurs organ­i­sa­tions fémin­istes mon­treuil­lois­es organ­isent une marche silen­cieuse, le mar­di 21 mars, à par­tir de 18 heures. 

→ Retrou­vez la revue de presse ain­si que les coups de cœur de la rédac­tion juste ici.

Marion Pillas

Après un détour par la production de documentaires, elle est revenue au journalisme avec La Déferlante. Elle en est cofondatrice et corédactrice en chef. Depuis Lille, elle supervise la newsletter, les partenariats et les événements. Voir tous ses articles

Danser : l’émancipation en mouvement

Com­man­dez le dernier numéro de La Défer­lante : Danser, de mai 2023. La Défer­lante est une revue trimestrielle indépen­dante con­sacrée aux fémin­ismes et au genre. Tous les trois mois, en librairie et sur abon­nement, elle racon­te les luttes et les débats qui sec­ouent notre société.
Con­sul­ter le som­maire


Notice: ob_end_flush(): Failed to send buffer of zlib output compression (1) in /home/clients/f3facd612bb3129d1c525970fad2eeb3/sites/tpp.revueladeferlante.org/wp-includes/functions.php on line 5471

Notice: ob_end_flush(): Failed to send buffer of zlib output compression (1) in /home/clients/f3facd612bb3129d1c525970fad2eeb3/sites/tpp.revueladeferlante.org/wp-includes/functions.php on line 5471

Notice: ob_end_flush(): Failed to send buffer of zlib output compression (1) in /home/clients/f3facd612bb3129d1c525970fad2eeb3/sites/tpp.revueladeferlante.org/wp-content/plugins/really-simple-ssl/class-mixed-content-fixer.php on line 107