Mariama Bâ

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Publié le 28/04/2022

Modifié le 16/01/2025

Publié pour la première fois en 1979, Une si longue lettre de l’autrice séné­ga­laise Mariama Bâ, est un classique de la lit­té­ra­ture africaine d’expression française. L’autrice Axelle Jah Njiké a choisi de présenter un extrait du roman évoquant la dépres­sion nerveuse chez les femmes afri­caines : un sujet toujours tabou.

Inscrit dans les pro­grammes scolaires et uni­ver­si­taires à travers tout le continent africain, plusieurs fois réédité en France, Une si longue lettre est considéré comme l’une des œuvres majeures des lettres afri­caines du XXe siècle. Mais c’est avant tout un très beau roman épis­to­laire. Son héroïne, Ramatoulaye, met à profit l’isolement qu’elle doit observer à la suite du décès de son mari pour faire le bilan de sa vie en s’adressant à son amie d’enfance, Aïssatou. Après vingt-cinq ans de mariage, son époux prend une seconde épouse, plus jeune, l’abandonnant elle, ainsi que ses enfants. Mais Ramatoulaye décide de rester dans son foyer. Aïssatou, à qui elle écrit, a fait le choix inverse, divorçant et s’exilant aux États-Unis pour s’affranchir du poids des tra­di­tions et de la polygamie. À travers ces deux per­son­nages, Mariama Bâ (1929–1981) décrit deux parcours de femmes qui se sou­tiennent mutuel­le­ment face à une société séné­ga­laise tiraillée entre enra­ci­ne­ment et ouverture. Enracinement dans ses valeurs tra­di­tion­nelles propres et ouverture à de nouveaux modèles de société dans lesquels les femmes pour­raient aspirer à être les sujets de leur existence.


PIONNIÈRE D’UN FÉMINISME AFRICAIN, INTIME ET POLITIQUE
Mariama Bâ est la première autrice africaine qu’il m’ait été donné de lire. Une si longue lettre – et sa des­crip­tion jusqu’alors inédite en lit­té­ra­ture de la condition de femmes afri­caines – fut ma première véritable incursion dans l’intimité de celles-ci, pour moi qui avais grandi sans ma mère à mes côtés et avais été éduquée par ses deux fils aînés. […]