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Queer

En anglais, le terme queer sig­ni­fie « bizarre » ou « étrange ». Il a d’abord été util­isé comme insulte (équiv­a­lente à « pédé », « gouine », « déviant·e », « tordu·e ») aux États-Unis dans les années 1990, pen­dant l’épidémie de sida. Puis, par un effet de retourne­ment du stig­mate, il a fait l’objet d’une réap­pro­pri­a­tion par les militant·es LGBTQIA, qui s’inscrivent dans une cri­tique rad­i­cale du bina­risme de genre (« il y a deux sex­es, à la fois dif­féren­ciés et hiérar­chisés »). Les per­son­nes queers rejet­tent les stan­dards de l’hétérosexualité et de la bina­rité de genre ; elles revendiquent une iden­tité qui sub­ver­tit les normes et les atten­dus soci­aux. Aus­si, la com­mu­nauté queer peut-elle désign­er la com­mu­nauté LGBTQIA+, englobant toutes les iden­tités pos­si­bles et plurielles de ses mem­bres : les­bi­enne, gay, bisex­uelle, trans, queer, inter­sexe, asex­uelle… et bien plus.

Pio­nnière de la théorie queer, la poétesse états-uni­enne d’origine mex­i­caine, Glo­ria Anzaldúa, a util­isé le terme queer dès les années 1970 dans des man­u­scrits non pub­liés, et pour la pre­mière fois en 1981 dans son livre pub­lié This Bridge Called My Back. Writ­ings by Rad­i­cal Women of Col­or. Elle s’en sert pour désign­er toutes les per­son­nes qui font l’expérience des marges et des fron­tières, peut-on lire dans l’article « Glo­ria Anzaldúa, penseuse de la théorie queer décolo­niale » : « Ici vivent les gens louch­es, les per­vers, les queers, les pénibles, les métis […], les demi-morts ; bref, ceux […] qui fran­chissent les con­fins du “nor­mal” », écrit-elle.

Le dépasse­ment revendiqué des normes sociales touche aus­si l’institution famil­iale : au-delà du mod­èle de fil­i­a­tion biologique « un papa et une maman cis­gen­res et des enfants nés de leur union », la com­mu­nauté LGBTQIA+ imag­ine d’autres modal­ités de faire famille. La soci­o­logue Gabrielle Richard les évoque dans l’entretien « Les par­ents queers réin­ven­tent le faire-famille ». La famille cis-hétéro­parentale « est un peu comme une veste qui serait trop petitedans laque­lle beau­coup de per­son­nes se sen­tent très à l’étroit, explique-t-elle. Être queer, c’est agrandir cette veste. »

Pour aller plus loin

Tere­sa de Lau­retis, Théorie queer et cul­tures pop­u­laires, La Dis­pute, 2023 [2007]. 

Judith But­ler, Trou­ble dans le genre. Le fémin­isme et la sub­ver­sion de l’i­den­tité,  trad. Cyn­thia Kraus, La Décou­verte, 2006 [1990].

Meg-John Bark­er, Jules Scheele, Queer The­o­ry, une his­toire graphique, trad. Valen­tine Der­vaux et Rémy Toulouse, La Décou­verte, 2023.

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