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Belkis Ayón, une artiste cubaine à redécouvrir

Sui­cidée à 32 ans en 1999, la plas­ti­ci­enne cubaine Belkis Ayón a tra­ver­sé l’univers de l’art con­tem­po­rain comme une météore. Aujourd’hui, alors que les autorités cubaines cherchent à en faire un mod­èle pour la jeunesse, la riche ambiva­lence de ses créa­tions ne cesse d’éblouir.
Publié le 21/10/2024

Modifié le 16/01/2025

Crédit photo : Werner Gadliger Zurich. Adagp, Paris, 2024
Les col­la­gra­phies de Belkis Ayón, pho­tographiée ici en 1999 devant Res­ur­rec­ción (1998), sont peu­plées de mys­térieux per­son­nages sans vis­age aux grands yeux : les êtres mys­tiques de l’Abakuá, une société secrète cubaine réservée aux hommes hétéro­sex­uels, dont le culte est pra­tiqué par les caïds des quartiers pop­u­laires descen­dants d’esclaves. Crédit pho­to : Wern­er Gadliger Zurich. Adagp, Paris, 2024

Retrou­vez cet arti­cle dans la revue La Défer­lante n°16 S’ha­biller, parue en novem­bre 2024. Con­sul­tez le som­maire.

L’encre glu­ante, d’un noir de jais, tranche avec la lame argen­tée de la spat­ule. On dirait du goudron. Belkis Ayón l’étale sur une matrice, qu’elle place ensuite entre deux grandes feuilles blanch­es.

Direc­tion l’impressionnante presse mécanique qui trône dans son ate­lier et dont elle actionne la maniv­elle. Dans cette vidéo tournée à La Havane en 1998 (1), la plas­ti­ci­enne dévoile le proces­sus de la col­la­gra­phie, une tech­nique qui tient à la fois du col­lage – la matrice est com­posée de dif­férents matéri­aux tex­turés : car­ton, toile, corde… – et de la gravure. De la presse mécanique sort une planche en noir, blanc et nuances de gris aux reliefs sai­sis­sants. Belkis Ayón, 31 ans sur ces images, est alors « au som­met d’une bril­lante car­rière », explique Sylvie Mégevand, spé­cial­iste d’iconographie cubaine, pro­fesseure émérite à l’université Toulouse-Jean-Jau­rès [elle est aus­si la mère de l’autrice de ces lignes]. « À Cuba, elle expose, enseigne, assure la cura­tion d’expositions… »

La plas­ti­ci­enne, qui a gran­di à La Havane dans une famille noire de la classe moyenne, est née en 1967, année haute­ment sym­bol­ique. En octo­bre est assas­s­iné Ernesto Che Gue­vara, fig­ure charis­ma­tique de la révo­lu­tion qui a libéré Cuba du joug états-unien en 1959. Sur l’impulsion de Fidel Cas­tro, son ex-com­pagnon de lutte devenu líder máx­i­mo, l’île entre alors dans une phase de soviéti­sa­tion, c’est-à-dire de dépen­dance économique et poli­tique à l’URSS (lire l’encadré en fin d’ar­ti­cle). Ce qui n’empêche pas Cuba de cul­tiv­er ses spé­ci­ficités, en par­ti­c­uli­er sur le plan cul­turel.

À peine trente­naire, Belkis Ayón obtient la vice-prési­dence de l’association des artistes plas­ti­ciens de l’Unión Nacional de Escritores y Artis­tas de Cuba (l’Uneac), qui regroupe auteur·ices, musicien·nes, plasticien·nes ou encore sculpteur·ices validé·es par le régime. Belkis Ayón, artiste offi­cielle ? Michèle Guichar­naud-Tol­lis, pro­fesseure émérite de lit­téra­ture et civil­i­sa­tion lati­no-améri­caines à l’université de Pau et des pays de l’Adour, con­tex­tu­alise : « À son arrivée au pou­voir en 1959, Fidel Cas­tro a voulu alphabé­tis­er les mass­es puis, très vite, pro­mou­voir l’art, qui devait servir exclu­sive­ment la cause révo­lu­tion­naire. »

La plas­ti­ci­enne a directe­ment béné­fi­cié de cette poli­tique en étant for­mée à la pres­tigieuse Acad­e­mia Nacional de Bel­las Artes San Ale­jan­dro, à La Havane, puis à l’Instituto Supe­ri­or de Arte, créé en 1976 par le gou­verne­ment. « La poli­tique de pro­pa­gande stim­u­lait alors les arts graphiques et notam­ment celui de l’affiche, idéal pour repro­duire à l’infini images et slo­gans », souligne Sylvie Mégevand, qui y voit un lien indé­ni­able avec le choix de Belkis Ayón d’embrasser la col­la­gra­phie. Grâce à cette tech­nique, alors que ses études sont à peine achevées, la jeune femme con­naît un suc­cès cer­tain, avançant au pas du régime… en apparence.

Société secrète et messages cachés

« Prop­ues­ta a los Veinte Años » (Propo­si­tion à 20 ans), la pre­mière expo­si­tion impor­tante de Belkis Ayón, se tient à La Havane en 1988. La plas­ti­ci­enne y présente de grandes planch­es ornées de mys­térieuses sil­hou­ettes sans vis­age mais dotées d’immenses yeux scru­ta­teurs. « Belkis Ayón donne corps aux per­son­nages vénérés par l’Abakuá, une société secrète cubaine stricte­ment réservée aux hommes hétéro­sex­uels », explique Sylvie Mégevand en se référant à cette fra­ter­nité ini­ti­a­tique, égale­ment appelée Ñañigu­is­mo, établie à Cuba dès 1836. « Le culte, fondé sur une tra­di­tion unique­ment orale et musi­cale à base de tam­bours, est pra­tiqué à Cuba par les caïds des quartiers pop­u­laires, descen­dants des esclaves orig­i­naires du Cal­abar, dans le sud-est du Nige­ria et à l’ouest du Camer­oun actuels. »

Dans une inter­view de 1993, Belkis Ayón explique avoir décou­vert l’Abakuá durant ses études, en procé­dant à des recherch­es sur les reli­gions afro-cubaines dans des ouvrages anthro­pologiques. « L’Abakuá est son thème qua­si exclusif, ses livres de chevet y sont con­sacrés. On peut faire l’hypothèse d’une pro­fonde quête de ses racines », analyse Sylvie Mégevand, qui y voit une impor­tante trans­gres­sion, dans une société qui refuse d’aborder le sujet des iden­tités en dehors des class­es sociales. « La révo­lu­tion pré­tend avoir réglé toutes les iné­gal­ités, détaille Mélanie More­au-Lebert, spé­cial­iste de Cuba, maîtresse de con­férences en civil­i­sa­tion his­pano-améri­caine à l’université Bor­deaux-Mon­taigne. Mais dans les faits, elles per­sis­tent, et Belkis Ayón, femme et noire, vit for­cé­ment à l’intersection du machisme et du racisme. On peut penser qu’elle utilise l’Abakuá, qui exclut et invis­i­bilise les femmes et les homo­sex­uels, comme miroir de la société cubaine. » L’artiste s’identifie d’ailleurs à l’unique per­son­nage féminin du culte, la princesse Sikán, assas­s­inée, selon la légende, par la com­mu­nauté pour en avoir dévoilé le secret. Dans un texte de 1998, Belkis Ayón écrit : « Je me con­sid­ère comme Sikán, une obser­va­trice, une inter­mé­di­aire et une révéla­trice. Sikán est une trans­gresseuse, et comme je la vois, je me vois. »

Lors d’une con­férence en Alle­magne en 2023, la cri­tique d’art et cura­trice Cristi­na Vives, amie de la plas­ti­ci­enne, explique que l’Abakuá, en tant que ter­rain artis­tique vierge, « lui a don­né une lib­erté cer­taine […] pour exprimer les con­flits de son temps », à l’époque où la moin­dre cri­tique vaut cen­sure et répres­sion. Jamais, dans la décen­nie qui suiv­ra cette pre­mière expo­si­tion, Belkis Ayón ne lais­sera fil­tr­er de mes­sages directe­ment poli­tiques. Au con­traire, elle déclare « ne pas être fémin­iste », tout en mul­ti­pli­ant les représen­ta­tions d’une Sikán dom­i­nante, et dit explor­er le mythe abakuá pour « ten­dre vers l’universel », plutôt que pour défendre une per­spec­tive afro-descen­dante. Là encore, « une dichotomie typ­ique­ment cubaine entre le dis­cours et la réal­ité », analyse Mélanie More­au-Lebert.


Belkis Ayón en 7 dates

1967

Nais­sance de Belkis Ayón Man­so à La Havane, à Cuba.

1986

Elle devient élève de l’Instituto Supe­ri­or de Arte à La Havane, où elle enseign­era par la suite.

1992

Ses expo­si­tions à l’étranger se mul­ti­plient : Brésil, États-Unis, Alle­magne, Espagne, Pays-Bas…

1998

Elle devient vice-prési­dente de l’Asociación de Artis­tas Plás­ti­cos, au sein de l’Unión Nacional de Escritores y Artis­tas de Cuba (Uneac).

1999

Belkis Ayón se sui­cide avec le revolver de son père.

2016

L’exposition itinérante « Nkame » est présen­tée à Los Ange­les. Suiv­ront New York, Hous­ton, Chica­go…

2021

Pre­mière rétro­spec­tive européenne au musée Reina Sofía de Madrid, avec près de 50 col­la­gra­phies exposées.


À par­tir de 1991, alors que Belkis Ayón mul­ti­plie les expo­si­tions à Cuba, l’île s’enlise dans la réces­sion. Le bloc de l’Est, seul allié d’une nation isolée poli­tique­ment et soumise à l’embargo états-unien, s’effondre. Tout vient à man­quer, même chez les mieux loti·es : nour­ri­t­ure, médica­ments, essence, vête­ments… Fidel Cas­tro décrète la « péri­ode spé­ciale en temps de paix », une crise économique si grave qu’on pour­rait croire le pays en guerre. « Le besoin de créa­tion s’en est trou­vé démul­ti­plié », explique Michèle Guichar­naud-Tol­lis. D’abord, pour sur­vivre : les habitant·es de l’île ont recours au « resolver », l’art de la débrouille à la cubaine, et au « riquim­bili », le brico­lage d’objets de récupéra­tion pour ren­dre le quo­ti­di­en plus sup­port­able. « Les artistes ont aus­si davan­tage écrit, pro­duit, comme si la pénurie de matériel avait créé un enrichisse­ment intel­lectuel, note l’universitaire. Certain·es se sont mis·es à utilis­er des petits objets, de la terre, des choses très sim­ples pour créer leurs œuvres. »

Celles de Belkis Ayón, au con­traire, sont de plus en plus imposantes, au point que cer­taines se muent en instal­la­tions en trois dimen­sions, tan­dis qu’elles devi­en­nent frag­iles en rai­son de la baisse de qual­ité des matières pre­mières. Ce qui ne les empêche pas de voy­ager. « Le marché de l’art cubain, comme tout le reste, péri­clite, pour­suit Sylvie Mégevand. Cuba se tourne donc vers le marché inter­na­tion­al, ses bien­nales et ses mécènes, non sans dif­fi­cultés du fait du blo­cus imposé par les États-Unis. »

Entre 1992 et 1997, les œuvres de la plas­ti­ci­enne sont exposées en Alle­magne, aux États-Unis ou en Corée du Sud. Cer­taines sont acquis­es par le MoMa, à New York, ou le pres­tigieux Lud­wig Forum für Inter­na­tionale Kun­st d’Aix-la-Chapelle. « La col­la­gra­phie est une tech­nique orig­i­nale ; les œuvres de Belkis sont d’une taille et d’une qual­ité plas­tique (détails, tex­tures…) qui les ren­dent par­ti­c­ulière­ment remar­quables aux yeux du pub­lic inter­na­tion­al, sans par­ler de leur thème qui aigu­ise sa curiosité. Il y voit sans doute aus­si une con­créti­sa­tion de l’arte povera (2), le retour atten­du à un geste plus sim­ple, plus direct », souligne la chercheuse.

Et pour cause : la con­di­tion des artistes cubain·es n’en finit pas de se détéri­or­er. Après les vagues d’émigration postrévo­lu­tion pour raisons poli­tiques, c’est la mis­ère que l’on fuit. « Pour fig­ur­er le sen­ti­ment d’enfermement qui les con­duit à l’exil, les auteur·ices cubain·es ont sou­vent employé l’image d’un labyrinthe cir­cu­laire, d’une spi­rale sans fin », note Michèle Guichar­naud-Tol­lis, tan­dis que Sylvie Mégevand souligne la forme des dernières œuvres de Belkis Ayón. En 1998, elle réalise deux ton­di, des for­mats ronds : My Ver­ni­cle o ¿tu amor me con­de­na? (Mon ver­nis ou ton amour me con­damne-t-il ?), qui représente une sil­hou­ette aux yeux exor­bités sur fond de puz­zle, et Déjame salir (Laisse-moi sor­tir), dont le per­son­nage repousse le cadre de ses paumes ten­dues vers le pub­lic, tan­dis que des flammes sem­blent le dévor­er.

(Re)découvrir Belkis Ayón

Lorsqu’elle se sui­cide le 11 sep­tem­bre 1999, l’artiste ne laisse ni let­tre, ni indices autres que ceux que l’on croit trou­ver a pos­te­ri­ori dans ses col­la­gra­phies. Il faut ensuite cinq ans à ses proches, en col­lab­o­ra­tion avec les instances offi­cielles, pour créer la Belkis Ayón Estate (l’Estate de Belkis Ayón en espag­nol), une fon­da­tion dont le but est de « pro­mou­voir, préserv­er et restau­r­er son œuvre » – en par­ti­c­uli­er, les frag­iles matri­ces dis­per­sées à tra­vers le monde. Un tra­vail assuré par sa sœur, Katia Ayón, dis­parue en 2019, son amie Cristi­na Vives, son beau-frère, Ernesto Ley­va, et, désor­mais, sa nièce, Yadi­ra Ley­va Ayón. En tout, dix-sept années s’écoulent entre la mort de l’artiste et les pre­miers grands événe­ments inter­na­tionaux com­mé­morat­ifs hors de l’île, « où l’on présente volon­tiers Belkis Ayón comme une “décou­verte”, mal­gré la recon­nais­sance dont elle béné­fi­ci­ait de son vivant, en par­ti­c­uli­er en Amérique latine », pointe Sylvie Mégevand.

À par­tir de 2016, la rétro­spec­tive itinérante « Nkame » (« Salu­ta­tions » dans la com­mu­nauté abakuá) par­court les États-Unis, sym­bole de la détente des rela­tions sous Barack Oba­ma, avant que de nou­velles sanc­tions trumpi­ennes, tou­jours en vigueur, ne s’abattent sur Cuba (lire l’encadré ci-dessous). En Europe, c’est le musée Reina Sofía de Madrid qui accueille la rétro­spec­tive « Colo­grafías » en 2021.

La Belkis Ayón Estate est par ailleurs très active dans sa com­mu­ni­ca­tion : site Inter­net fourni, posts Insta­gram accom­pa­g­nés des hash­tags #colo­grafía et #Arte­Cubano… L’accès à Inter­net, qui se démoc­ra­tise à Cuba, est à dou­ble tran­chant pour le régime : il peut servir à pro­mou­voir la cul­ture insu­laire autant qu’à propager la con­tes­ta­tion. « Sous la prési­dence de Miguel Díaz-Canel, au pou­voir depuis 2018, les règles se sont à nou­veau dur­cies : plus pos­si­ble de créer sans val­i­da­tion du pro­jet par le min­istère de la Cul­ture, explique Mélanie More­au-Lebert. La con­tes­ta­tion, portée par des artistes et des per­son­nes LGBT+, et bap­tisée “Movimien­to San Isidro”, gêne beau­coup les autorités du fait de la viral­ité de cer­taines de ses actions. »

Dans ce con­texte, Belkis Ayón devient un sym­bole poli­tique, elle qui est restée à Cuba, quand tant d’autres fuyaient vers Mia­mi, New York ou Madrid, et qui n’a jamais frontale­ment cri­tiqué le régime. « Au-delà d’un effort mémoriel sincère, il y a aujourd’hui une volon­té des autorités cubaines de faire de Belkis Ayón un mod­èle dans ce con­texte de résis­tance, analyse Sylvie Mégevand. Si, en Occi­dent, on la voit volon­tiers comme une fig­ure créa­trice puis­sante qui coche toutes les cas­es de l’intersectionnalité, à Cuba, on en par­le comme d’un exem­ple de créa­tiv­ité, de tra­vail et d’abnégation pour la jeunesse. » Une source d’inspiration toute rel­a­tive pour le peu­ple : depuis 2022, 533 000 per­son­nes se sont exilées pour les États-Unis, soit près de 5 % de la pop­u­la­tion cubaine. Prodi­ge des insti­tu­tions, trans­gresseuse masquée ou mar­tyre qui ne dit pas son nom, c’est depuis une île désen­chan­tée que ray­onne désor­mais Belkis Ayón.


Cuba, vie et mort des utopies

C’est en 1902 que l’île caribéenne, ex-colonie espag­nole, obtient l’indépendance. Mais l’influence économique et poli­tique des États-Unis ne cesse de croître, en même temps que les iné­gal­ités. L’été 1953 signe le début de la révo­lu­tion avec, à sa tête, Fidel Cas­tro. Six ans plus tard, elle vient à bout de la dic­tature de Ful­gen­cio Batista, à la sol­de des États-Unis. Fidel Cas­tro devient le tout-puis­sant leader de la République de Cuba.

C’est d’abord la cen­sure et la répres­sion qui poussent à l’exil, de façon illé­gale et sou­vent périlleuse, une par­tie de la pop­u­la­tion, à com­mencer par des intellectuel·les, des artistes et des homosexuel·les. En 1991, l’effondrement de l’URSS entraîne une crise économique dont l’île, par ailleurs asphyx­iée par l’embargo états-unien mis en place en 1962, ne se relèvera pas. En août 1994, plus de 30 000 Cubain·es ten­tent de gag­n­er la Floride, à seule­ment 144 kilo­mètres au nord, à bord de radeaux de for­tune. En 2016, Fidel Cas­tro meurt à 90 ans. Son frère, Raúl, assure la relève jusqu’à ses 89 ans, puis passe la main  à son dis­ci­ple, Miguel Díaz-Canel, en 2018. Au dur­cisse­ment idéologique qu’il impose s’ajoutent les 190 nou­velles sanc­tions con­tre Cuba pris­es durant la man­da­ture de Don­ald Trump : les croisières touris­tiques états-uni­ennes sont de nou­veau inter­dites, les trans­ferts d’argent des exilé·es à leurs proches resté·es sur l’île forte­ment lim­ités. En jan­vi­er 2021, quelques jours avant la fin de son man­dat, le prési­dent répub­li­cain, farouche­ment anti­com­mu­niste, remet même l’île sur la liste des pays sou­tenant le ter­ror­isme. Il faut atten­dre mars 2024 pour que le secré­taire d’État Antony Blinken l’en retire. Présen­té comme une main ten­due de l’administration Biden à l’égard de Cuba, le geste a en fait sus­cité l’ire des nations caribéennes, pour qui cette déci­sion est un leurre visant à détourn­er l’attention des sanc­tions économiques et com­mer­ciales qui, elles, sont encore bien d’actualité, et con­tin­u­ent à asphyx­i­er le pays.


(1) Ce très court doc­u­men­taire est vis­i­ble sur YouTube sous le titre “Belkis Ayón. A Doc­u­men­tary Video Work in Progress”, sur la page du Fowler Muse­um at UCLA.

(2) Mou­ve­ment né en Ital­ie, l’arte povera (art pau­vre) revendique une approche épurée de la créa­tion plas­tique : l’œuvre créée se car­ac­térise par la sobriété des moyens, à l’inverse de la sophis­ti­ca­tion du pop art et de la société con­sumériste que celui-ci célèbre.

Coline Clavaud-Mégevand

Journaliste indépendante et militante féministe spécialisée dans les questions d’identités et la pop culture, elle travaille sur des enquêtes dans l’industrie du divertissement dont deux enquêtes sur le mouvement #MeTooStandUp sur Mediapart. Pour La Déferlante, elle brosse le portrait de Belkis Ayón. Voir tous ses articles

S’habiller, en découdre avec les injonctions

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