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Avec les prolétaires de la fast-fashion en Turquie

Der­rière le suc­cès indus­triel du troisième pays expor­ta­teur de tex­tile vers l’Union européenne se cachent une myr­i­ade d’ateliers dans lesquels tra­vail­lent plusieurs mil­lions d’ouvrier·es, en majorité des femmes sous-payées et beau­coup de réfugié·es non déclaré·es ayant fui la guerre en Syrie.
Publié le 21/10/2024

Modifié le 16/01/2025

Crédit : Özge Sebzeci
Hat­ice et Fat­ma devant leur ate­lier de con­fec­tion. Les deux sœurs tra­vail­lent en moyenne onze heures par jour. Crédit : Özge Sebze­ci.

Retrou­vez cet arti­cle dans la revue La Défer­lante n°16 S’ha­biller, parue en novem­bre 2024. Con­sul­tez le som­maire.

Cou­verte d’une longue tunique et d’un voile mar­ron, Hat­ice* avance entre les rangées de machines à coudre de l’atelier de con­fec­tion. Elle saisit deux petits caleçons pour enfant en haut d’une pile.

Un mod­èle bleu uni, un autre avec des motifs de voitures rouges et jaunes. « Mon tra­vail, c’est de coudre cette par­tie de la pièce », dit-elle en pointant du doigt la cou­ture située au niveau de l’aine. « Au début, quand j’ai com­mencé à tra­vailler sur des mod­èles de sous-vête­ments pour homme et que j’entendais des mots comme “entre­jambe”, j’avais un peu honte, se sou­vient la jeune femme pieuse, en lais­sant échap­per un rire, mais main­tenant je me suis habituée. » Situé dans le dis­trict con­ser­va­teur de Sul­tan­beyli, sur la rive asi­a­tique d’Istanbul, l’atelier dans lequel tra­vaille cette jeune Kurde ne se dis­tingue pas des mil­liers d’autres unités de tra­vail éparpil­lées dans la ten­tac­u­laire méga­pole de 16 mil­lions d’habitant·es. L’étage s’organise autour d’une trentaine de machines à coudre où la tâche s’effectue à la chaîne, avec une par­tie réservée à la véri­fi­ca­tion de la qual­ité des pro­duits, tan­dis que le vaste rez-de-chaussée est con­sacré à l’emballage et au stock­age avant l’expédition des paque­ts.

Crédit : Özge Sebzeci

Hat­ice, 25 ans, tra­vaille depuis douze ans dans la con­fec­tion tex­tile. Ici, dans un ate­lier du quarti­er de Sul­tan­beyli, à Istan­bul. Crédit : Özge Sebze­ci.

À 25 ans, Hat­ice a déjà douze années de con­fec­tion tex­tile der­rière elle. Comme beau­coup de ses col­lègues, elle a com­mencé à tra­vailler alors qu’elle était encore ado­les­cente, en par­al­lèle de sa sco­lar­ité, puis s’est lancée pour de bon une fois son cer­ti­fi­cat d’études en poche. Onze heures par jour sur sa machine à coudre, les yeux rivés sur l’aiguille qui pique le tis­su, elle s’estime heureuse au regard des con­di­tions de tra­vail d’autres col­lègues. « Avec le temps, on finit par s’y faire », lâche celle qui, comme sa soeur Fat­ma, ouvrière dans le même ate­lier, racon­te avoir pu choisir son employeur tant la demande est forte. Les deux jeunes femmes béné­fi­cient d’une navette mise en place par leur employeur, ain­si que d’une cou­ver­ture sociale.

Leurs années de labeur leur ont appris la dex­térité et la rapid­ité qui leur per­me­t­tent aujourd’hui de fab­ri­quer entre 2 500 et 3 000 pièces par jour. Des qual­ités essen­tielles dans un secteur où les délais de livrai­son tou­jours plus courts de la fast-fash­ion imposent des cadences infer­nales. Pour ce tra­vail, elles touchent un salaire de 19 000 livres turques, soit env­i­ron 550 euros par mois : à peine plus que le salaire min­i­mum. Leurs revenus sont indis­pens­ables aux dépens­es quo­ti­di­ennes de leur famille.

Dans un hameau voisin, Hat­ice et Fat­ma parta­gent un trois-pièces humide avec leur père, leur frère, leur soeur aînée et ses deux enfants. « Heureuse­ment, nous n’avons pas de loy­er car la mai­son nous appar­tient. Avec la crise économique, on ne s’en sor­ti­rait pas », recon­naît Fat­ma, avant d’énumérer les dif­férentes dépens­es incon­tourn­ables du foy­er. En cinq ans, la livre turque a per­du 82 % de sa valeur face au dol­lar, et l’inflation a plusieurs fois dépassé les 100 %. Sur le mur du salon famil­ial, en guise de déco­ra­tion, le dra­peau turc et son étoile blanche sur fond rouge, sym­bole fort de rat­tache­ment nation­al­iste. La famille, orig­i­naire de Bingöl, une ville à majorité kurde dans l’est du pays, se tient à dis­tance des reven­di­ca­tions de sa com­mu­nauté.

 

Sous-traitance en cascade et ateliers clandestins

Dans un bâti­ment his­torique délabré du dis­trict de Karaköy, quarti­er cen­tral d’Istanbul entre le Bospho­re et la Corne d’Or, est instal­lée l’antenne locale de l’ONG Clean Clothes Cam­paign qui défend les droits des ouvrières et ouvri­ers du tex­tile dans 45 pays du monde. La petite équipe jon­gle entre la rédac­tion de rap­ports, le suivi de procès et des activ­ités de plaidoy­er auprès des autorités turques. « Dans ce pays, les grandes mar­ques cherchent à réduire tou­jours plus les coûts de pro­duc­tion, ce qui crée de nom­breux prob­lèmes. En pre­mier lieu, le recours impor­tant au tra­vail au noir », explique Bego Demir, fon­da­teur de cette antenne nationale. Alors que le gou­verne­ment recense un peu plus de 1,2 mil­lion de travailleur·euses du tex­tile en Turquie (dont 55 % de femmes), syn­di­cats et asso­ci­a­tions esti­ment qu’en réal­ité près de 3 mil­lions d’ouvrier·es de la con­fec­tion sont employé·es en Turquie, dont 15 % d’étranger·es, prin­ci­pale­ment des Syri­ennes et des Syriens.

Crédit : Özge Sebzeci

Dans l’atelier de con­fec­tion du quarti­er de Sul­tan­beyli. Le salaire de Fat­ma et de Hat­ice est d’environ 550 euros par mois, à peine plus que le salaire min­i­mum. Crédit : Özge Sebze­ci.

Les grandes mar­ques inter­na­tionales trait­ent avec les grandes entre­pris­es locales du prêt-à-porter, mais les énormes vol­umes de com­man­des les poussent à avoir recours à d’autres ate­liers non enreg­istrés (on les appelle « mer­di­v­en altı », lit­térale­ment « sous l’escalier » en turc). La sous­trai­tance en cas­cade, depuis les usines jusqu’aux travailleur·euses à domi­cile, en pas­sant par les petits ate­liers de con­fec­tion, per­met aux grandes mar­ques comme Man­go, Zara, Mavi, Hugo Boss, Levi’s, H&M ou encore LC Waiki­ki de fer­mer les yeux sur les con­di­tions réelles de pro­duc­tion, avec la com­plic­ité des autorités turques. « À plusieurs repris­es, nous avons soumis des ques­tions aux député·es et même aux min­istères, en vain. Offi­cielle­ment, l’État applique une poli­tique visant à réduire l’emploi non déclaré. Mais en même temps, il souhaite sûre­ment que la main‑d’oeuvre tex­tile reste bon marché », dénonce Bego Demir. Syn­di­cats et ONG con­fir­ment qu’un cadre légal existe bel et bien mais qu’il est mal appliqué et que les con­trôles man­quent.


« Les grandes mar­ques cherchent à réduire tou­jours plus les  coûts de pro­duc­tion,  ce qui engen­dre  un recours impor­tant au tra­vail au noir. »

Bego Demir, fon­da­teur de l’antenne turque de l’ONG Clean Clothes cam­paign


D’après l’Association des expor­ta­teurs de tex­tile d’Istanbul, l’industrie du vête­ment assure 6,2 % du pro­duit intérieur brut du pays. Elle représente des mil­lions d’emplois et main­tient le pays en troisième posi­tion des pays four­nisseurs de prêt-à-porter de l’Union européenne (der­rière la Chine et le Bangladesh). Les impérat­ifs de ren­de­ment de la fast-fash­ion poussent les petits ate­liers en bout de chaîne de pro­duc­tion à con­tourn­er les régle­men­ta­tions en vigueur. « En Turquie, la durée légale du tra­vail est de 8 heures par jour, mais la plu­part des ouvrier·es des ate­liers tra­vail­lent 11 heures, explique le fon­da­teur de l’antenne turque de l’ONG Clean Clothes Cam­paign, lui-même ancien du secteur et souf­frant d’une mal­adie pro­fes­sion­nelle incur­able con­trac­tée quand il était sableur de jeans. Alors les patrons tien­nent en général deux reg­istres : un offi­ciel, à présen­ter en cas de con­trôle de l’État ou des don­neurs d’ordres ; et l’autre, avec les horaires réels pour l’ouvrier·ere. »

Plusieurs grèves ont sec­oué l’industrie tex­tile turque ces dernières années. En jan­vi­er 2023, une dizaine d’ouvrières de l’usine Barutçu Tek­stil, à Bur­sa, au sud-ouest d’Istanbul, se sont mobil­isées pour con­tester leur licen­ciement. L’intérêt médi­a­tique sus­cité par leur présence devant le site a per­mis de déli­er les langues. Des témoignages glaçants sur les con­di­tions de tra­vail, recueil­lis par la presse turque, ont indigné les syn­di­cats et les col­lec­tifs fémin­istes : des femmes enceintes main­tenues à leur poste jusqu’au terme de leur grossesse, des inter­dic­tions de pren­dre des con­gés pour allaiter, l’impossibilité d’aller aux toi­lettes pour éviter de ralen­tir la chaîne de pro­duc­tion… « Ces femmes subis­saient des pres­sions et du har­cèle­ment de la part de leurs supérieurs hiérar­chiques. Elles étaient exploitées sur leur lieu de tra­vail et chez elles. En tant que fémin­istes, il était impor­tant de leur apporter notre sou­tien », se sou­vient Ezgi Karakuş, mil­i­tante et mem­bre de l’initiative Yok­sul­luğa karşı fem­i­nist isyan (Révolte fémin­iste con­tre la pau­vreté).

En Turquie, à peine 8 % de la main‑d’œuvre dans le tex­tile est syn­diquée. Cette moyenne chute si on ne prend en compte que les femmes, pour­tant majori­taires dans les usines et les ate­liers. Cette sit­u­a­tion empêche la sig­na­ture de con­ven­tions col­lec­tives qui per­me­t­traient de mieux réguler les con­di­tions de tra­vail. Pire encore, selon Ergün İşeri, un des porte-parole du syn­di­cat ouvri­er révo­lu­tion­naire DISK, cer­tains patrons exi­gent que leurs employé·es détail­lent leur sit­u­a­tion admin­is­tra­tive : « S’ils con­sta­tent que la per­son­ne est syn­diquée, ils la licen­cient. »

Crédit : Özge Sebzeci

Emel, 45 ans, dans un ate­lier de con­fec­tion du quarti­er de Gazios­man­paşa, à Istan­bul. L’atelier emploie 18 réfugié·es syrien·nes sur les 28 ouvrier·es, pour pro­duire à la chaîne des vestes de moto. Crédit : Özge Sebze­ci.

Harcèlement et agressions au travail

Au deux­ième étage d’un immeu­ble occupé par plusieurs entre­pris­es de con­fec­tion, à Gazios­man­paşa, quarti­er mod­este du nord-ouest d’Istanbul, la son­ner­ie de la pause déje­uner vient de reten­tir. Le martèle­ment des machines à coudre s’arrête instan­ta­né­ment. Dirigée par un cer­tain Tan­er (son prénom a été mod­i­fié), 43 ans et père de deux enfants, qui a accep­té d’ouvrir ses portes à des jour­nal­istes, cette unité de tra­vail emploie 28 per­son­nes, dont 10 femmes, pour pro­duire à la chaîne des vestes de moto.

Ici comme dans la plu­part des ate­liers de la ville, les ouvrier·es tra­vail­lent de 8 heures du matin à 19 heures, mais tous et toutes béné­fi­cient de deux jours de con­gé heb­do­madaires, le same­di et le dimanche. « C’est un rythme très dif­fi­cile quand on est une femme, recon­naît cepen­dant Emel, 45 ans, mère de trois enfants. Je me lève plus tôt pour cuisin­er et c’est tou­jours moi qui m’en occupe, même s’il arrive à mon mari de pren­dre l’initiative de réchauf­fer le repas et de met­tre le cou­vert. » En plus de ses salarié·es turc·ques, Tan­er recon­naît employ­er 18 réfugié·es syrien·nes non déclaré·es : « Aujourd’hui, on ne trou­ve plus de main‑d’œuvre turque qual­i­fiée pour tra­vailler sur les machines. Sans eux, je ne pour­rais pas faire tourn­er mon ate­lier. »

Au bout de la chaîne de fab­ri­ca­tion, à l’étape du con­trôle qual­ité, c’est Berfin, 18 ans, orig­i­naire de la ville kurde d’Afrin, au nord-ouest de la Syrie, qui récep­tionne les vestes de moto. Un ban­dana sur la tête, le regard fuyant, l’adolescente répond aux ques­tions en tirant nerveuse­ment sur les manch­es de sa chemise. « Je dois tra­vailler pour sub­venir aux besoins de ma famille. J’ai choisi de con­tin­uer d’étudier à dis­tance car je subis­sais beau­coup trop de racisme à l’école », lâche-t-elle dans un filet de voix. Depuis les débuts de la guerre en Syrie en 2011, plus de 3 mil­lions de Syrien·nes ont trou­vé refuge en Turquie, selon les chiffres offi­ciels. Après avoir accueil­li à bras ouverts ses « frères » et « sœurs » fuyant le régime de Bachar al-Assad, la pop­u­la­tion turque, frap­pée par la crise économique, a fini par en faire des boucs émis­saires.

Le témoignage de la jeune ouvrière rejoint celui d’un grand nom­bre de ses com­pa­tri­otes syri­ennes. Hiba, 16 ans, orig­i­naire de Raqqa, tra­vaille dans un ate­lier du quarti­er voisin de Sul­tangazi. Arrivée avec sa famille en 2016, elle maîtrise désor­mais par­faite­ment la langue turque. Il y a deux semaines, elle a été vio­lem­ment agressée sur son lieu de tra­vail : « J’étais en train de faire mes ablu­tions quand l’une de mes col­lègues est arrivée, très en colère. Elle m’a accusée d’avoir fait une erreur sur ma cou­ture, ce qui a com­pliqué son tra­vail. Elle m’a attrapé par les cheveux et m’a cognée con­tre le miroir. Ensuite, je me suis évanouie », racon­te-t-elle, encore trau­ma­tisée. Furieux, son père Ahmad est inter­venu auprès du pro­prié­taire de l’atelier pour deman­der répa­ra­tion, mais n’a pas obtenu gain de cause. Bien qu’il se refuse à par­ler de racisme, l’injustice subie par sa fille le fait bouil­lir. Il est impens­able pour lui de s’adresser aux ser­vices de police par peur que la famille soit ren­voyée en Syrie. Si Ahmad a demandé à sa fille Hiba de rester se repos­er quelque temps, les con­traintes budgé­taires de la famille la pousseront bien­tôt à repren­dre le chemin de l’atelier. « On est blo­qués ici. Il est trop dan­gereux pour nous de repar­tir en Syrie, con­clut Ahmad. En Turquie, le seul espoir auquel on s’accroche, c’est de récupér­er un titre de séjour. Voilà à quoi se résu­ment nos rêves d’avenir. »

Crédit photo : Özge Sebzeci

Une ouvrière dans l’atelier de Gazios­man­paşa, à Istan­bul. Crédit pho­to : Özge Sebze­ci.


Si l’on en croit les observateur·ices du secteur, seul un change­ment d’attitude des acheteurs et acheteuses des pays du Nord pour­rait amélior­er le sort de ces ouvrières, qu’elles soient turques ou syri­ennes. Bego Demir, patron de l’antenne turque de l’ONG Clean Clothes Cam­paign en est con­va­in­cu : « Les consommateur·ices doivent se respon­s­abilis­er et s’interroger sur les con­di­tions de pro­duc­tion des vête­ments qu’elles et ils achè­tent. C’est cette pres­sion qui per­me­t­tra de chang­er les choses. »

* À leur demande, les ouvrières témoignant dans cet arti­cle sont citées sous un prénom d’emprunt.

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Céline Pierre-Magnani

Journaliste basée en Turquie, elle travaille sur les questions environnementales, féministes, LGBT+ et les problématiques minoritaires. Elle privilégie les sujets au long cours et se consacre de plus en plus au journalisme d'enquête. Elle signe le reportage sur les ouvrières du textile dans ce numéro. Voir tous ses articles

S’habiller, en découdre avec les injonctions

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