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Bande dessinée, les lesbiennes sortent de leurs bulles

Depuis plus d’une décen­nie, des auteur·ices de BD queers se sont fait une place dans un milieu mas­culin. Des his­toires de com­ing out à une nor­mal­i­sa­tion des per­son­nages les­bi­ens, de l’underground au main­stream : com­ment les les­bi­ennes se sont imposées dans la bande dess­inée ?
Publié le 19/04/2024

Modifié le 30/04/2025

Dessin extrait de Hacker la peau, de Jul Maroh et Sabrina Calvo, Le Lombard, 2023. À Lyon, l’histoire d’un triangle amoureux face à violence de groupuscules d’extrême droite. JUL MAROH / SABRINA CALVO / LE LOMBARD
Dessin extrait de Hack­er la peau, de Jul Maroh et Sab­ri­na Cal­vo, Le Lom­bard, 2023. À Lyon, l’histoire d’un tri­an­gle amoureux face à vio­lence de grou­pus­cules d’extrême droite. JUL MAROH / SABRINA CALVO / LE LOMBARD

Retrou­vez cet arti­cle dans la revue La Défer­lante n°14 Dessin­er, paru en mai 2024. Con­sul­tez le som­maire.

C’est une his­toire les­bi­enne, et, comme sou­vent, elle com­mence par « Il était une fois l’invisibilité ». Une invis­i­bil­ité qui n’aura pas épargné les auteur·ices du milieu de la bande dess­inée, his­torique­ment mas­culin et hétéronor­mé.

Pen­dant de nom­breuses années, le ray­on BD est resté rel­a­tive­ment mod­este chez Vio­lette and Co, pre­mière librairie les­bi­enne et fémin­iste de France. « Chaque BD les­bi­enne qui sor­tait se vendait très bien, il y en avait telle­ment peu… » se sou­vient Chris­tine Lemoine, cofon­da­trice du lieu, qui est rapi­de­ment devenu, à par­tir de son ouver­ture en 2004, un espace de con­ver­gence des ini­tia­tives les­bi­ennes. « Les filles venaient nous met­tre des pro­duc­tions autoéditées en dépôt ; une autrice comme La p’tite Blan est venue nous pro­pos­er une démo qu’on a mise en ray­on. » À l’époque, sur les étagères, beau­coup d’autoéditions et de fanz­i­nat. Au comp­toir de la librairie, « beau­coup de deman­des pour des albums pas traduits en français ». Cer­tains ne le sont tou­jours pas, comme la série de comics under­ground Hot­head Paisan : Homo­ci­dal Les­bian Ter­ror­ist de l’États-unienne Diane DiMas­sa. D’autres comme Le Monde de Jane, de Paige Brad­dock ren­con­trent un petit pub­lic français. Il y a quinze ans, la BD les­bi­enne était con­fi­den­tielle.

Il suf­fi­ra d’un album pour sur­pren­dre tout un milieu sur la capac­ité de l’amour les­bi­en à être un sujet uni­versel et grand pub­lic. Quand Le bleu est une couleur chaude paraît en 2010, la pre­mière édi­tion est épuisée au bout d’un mois. « Cela a été un suc­cès ful­gu­rant et non anticipé par l’éditeur, se sou­vient son auteur·ice Jul Maroh, car même si j’avais un pub­lic avec le blog BD, pour eux je sor­tais de nulle part. » Un prix du pub­lic à Angoulême l’année suiv­ante, puis le suc­cès de son adap­ta­tion ciné­matographique par Abdel­latif Kechiche avec La Vie d’Adèle en 2013 achèvent de con­sacr­er Le bleu… comme référence. Pour la pre­mière fois, un film adap­té d’une BD rem­porte une palme d’or à Cannes.
Avec 130 000 exem­plaires ven­dus en langue française depuis 2010 et des tra­duc­tions en 19 langues, l’album est devenu un best-sell­er, bien au-delà des sphères les­bi­ennes. Le sig­nal au monde de l’édition est don­né, selon la chercheuse en sci­ences de l’information et de la com­mu­ni­ca­tion Marys Ren­né Her­ti­man, qui pré­pare une thèse sur le mou­ve­ment des femmes dans la BD française : « Les gross­es maisons d’édition y ont vu un intérêt. Elles ont con­staté l’importance de pro­duire des œuvres pour ce pub­lic de niche et ain­si dévelop­per cette part de marché. »

Investir un milieu d’hommes

Dans les années 2000, le milieu de la bande dess­inée est majori­taire­ment mas­culin. Le délégué général du Fes­ti­val inter­na­tion­al de la BD d’Angoulême, Franck Bon­doux, « dis­ait que, dans l’histoire de la BD, on pou­vait compter les femmes sur les doigts d’une main », rap­pelle Marys Ren­né Her­ti­man. Une affir­ma­tion auda­cieuse : elle a recen­sé, elle, « plus de 680 créa­tri­ces de BD en France, ayant pub­lié au moins deux BD à compte d’éditeur, de la fin du xixe siè­cle à 2020. Beau­coup sont les­bi­ennes, et les per­son­nes faisant par­tie du mou­ve­ment LGBT+ ne sont pas rares. » Par­mi elles, certain·es n’ont jamais été out dans leur milieu pro­fes­sion­nel.

« Au début de ma car­rière, dans les années 2000, on était 12 % de femmes », se sou­vient l’autrice Lisa Man­del. « Aujourd’hui, on est au moins la moitié, et les écoles de BD sont com­posées à 80 % de femmes. » En deux décen­nies, un pro­fond change­ment s’est opéré. Depuis 2013, les actions du Col­lec­tif des créa­tri­ces de bande dess­inée con­tre le sex­isme, égale­ment appelé « BD Égal­ité », y sont pour beau­coup. « On a obtenu que le mode de vota­tion du Grand Prix d’Angoulême soit un vote des auteur·ices », rap­pelle Jul Maroh. Con­séquence : beau­coup plus de femmes se retrou­vent désor­mais en sélec­tion, et à en croire Lisa Man­del, ce n’est pas un hasard : « Il y a quand même un mot d’ordre entre femmes pour dire : on vote pour une femme. »

Planche de Soixante printemps en hiver, d’Aimée de Jongh et Ingrid Chabbert, Dupuis, 2022. À 60 ans, Josy plaque son mari et part à bord de son vieux van Volkswagen, en quête de liberté. INGRID CHABBERT - AIMÉE DE JONGH / DUPUIS

Planche de Soix­ante print­emps en hiv­er, d’Aimée de Jongh et Ingrid Chab­bert, Dupuis, 2022. À 60 ans, Josy plaque son mari et part à bord de son vieux van Volk­swa­gen, en quête de lib­erté.
INGRID CHABBERT — AIMÉE DE JONGH / DUPUIS

Du coming out à la fiction

C’est donc avant tout une vague fémin­iste et un renou­velle­ment du milieu pro­fes­sion­nel de la bande dess­inée qui a créé les con­di­tions pour l’arrivée de nou­velles his­toires. Mais le fac­teur déter­mi­nant, pour Jul Maroh, « ce n’est pas telle­ment que l’on est plus nombreux·ses côté auteur·ices ou que les thé­ma­tiques trans­fémin­istes plaisent plus, c’est que, à l’intérieur de la hiérar­chie édi­to­ri­ale de la BD, on a plus de femmes et de per­son­nes LGBT. » Un pas en arrière, deux pas en avant « et les régres­sions se font au prix des luttes des corps minori­taires ».

Une lutte qui paie, puisque aujourd’hui exis­tent des dizaines de ban­des dess­inées et de romans graphiques trans­fémin­istes. Dans la nou­velle librairie Vio­lette and Co, reprise par un col­lec­tif et rou­verte en 2023, ce sont 550 références de BD qui sont exposées. Les­bi­ennes en majorité, mais égale­ment fémin­istes, anti­racistes, écol­o­gistes… « La BD représente 15 % de nos titres et 15 % de notre chiffre d’affaires », cal­cule la libraire Loïse Tachon, en arpen­tant les rayons aux côtés de sa col­lègue Olivia Sanchez. « Il y a un aspect plus acces­si­ble, les émo­tions sont retran­scrites de manière graphique, cela crée des univers qui per­me­t­tent à des per­son­nes de mieux faire com­pren­dre à leurs proches leurs vécus », analyse-t-elle.

Les his­toires de com­ing out font tou­jours recette, en témoigne leur meilleure vente : Com­ing in, d’Élodie Font et Car­ole Mau­rel (2021). Le cat­a­logue est pour autant bien plus riche aujourd’hui, avec des his­toires de femmes qui se décou­vrent les­bi­ennes à 60 ans dans Soix­ante print­emps en hiv­er, d’Ingrid Chab­bert et Aimée de Jongh (2022), l’adolescence queer abor­dée dans Spin­ning, de Tillie Walden (2017), ou des ami­tiés féminines qui flir­tent avec la queer zone dans Cet été-là, de Mariko Tama­ki (2014).

« Il y a beau­coup de réc­its ado­les­cents ou de jeunes adultes, de réc­its qui font du bien, de pre­mières amours, de décou­vertes de son les­bian­isme, mais aus­si de par­cours de PMA », explique Loïse Tachon. Comme dans Un bébé nom­mé désir, de Fan­ny Les­bros et Pauline Aubry (2019), ou S’il suff­i­sait qu’on s’aime, de Daph­né et Julie Guil­lot (2022). Plus récem­ment, la ques­tion de l’identité de genre occupe égale­ment les rayons, avec Genre queer, de Maia Kob­abe sur la non-bina­rité (2022), ou Tran­si­tions. Jour­nal d’Anne Mar­bot, d’Élodie Durand qui adopte le point de vue d’une mère d’enfant trans (2021). Dans l’ensemble, auto­bi­ogra­phies et aut­ofic­tions occu­pent tou­jours une large place, souligne la libraire, mais « une fois que ces besoins de représen­ta­tions sont comblés, il y a de plus en plus de fic­tions, et plus de place pour d’autres imag­i­naires »… et pour des pro­duc­tions où des per­son­nages les­bi­ens sont au cœur de l’histoire sans que leur les­bian­isme ne soit frontale­ment le sujet, comme dans Ne m’oublie pas, d’Alix Garin (2021).

Page extraite de Genre queer. Une autobiographie non binaire de Maia Kobabe, Casterman, 2022. Le récit cathartique du coming out non binaire d’un·e jeune Californien·ne.MAIA KOBABE / CASTERMAN

Page extraite de Genre queer. Une auto­bi­ogra­phie non binaire de Maia Kob­abe, Cast­er­man, 2022. Le réc­it cathar­tique du com­ing out non binaire d’un·e jeune Californien·ne.
MAIA KOBABE / CASTERMAN

Revendiquer le droit à la joie

« C’est super impor­tant que des per­son­nages les­bi­ens soient la toile de fond de mes his­toires, parce que c’est celle de ma vie », explique l’autrice Miri­on Malle, qui racon­te sa « soif absolue » d’histoires les­bi­ennes, heureuses et pos­i­tives. Et qui cite d’Adrienne Rich un arti­cle reten­tis­sant de 1981, « La con­trainte à l’hétérosexualité » : « Elle dit que les seules his­toires les­bi­ennes qu’on nous per­met de voir sont des his­toires de vio­lences et d’ostracisation, qui ne sont pas désir­ables. On n’a pas beau­coup droit à la joie. »

Ni droit à la joie ni droit à la diver­sité des vécus les­bi­ens. L’autrice Julie Del­porte ne se retrou­vait pas dans les his­toires de com­ing out tardifs, avec des femmes qui tombaient subite­ment amoureuses de femmes après des par­cours exclu­sive­ment hétéro­sex­uels. « Cela ne m’arrivait pas, je n’avais pas d’histoire d’amour en tant que telle, et je me suis dit qu’il y avait besoin d’histoires de com­ing in plus cérébraux, que ça vienne de la réflex­ion per­son­nelle plus que d’un coup de foudre. » Cela devien­dra Corps vivante (2022), un album qui n’est pas, selon son autrice, un livre de com­ing out. Dif­fi­cile pour­tant pour le milieu de le recevoir autrement : « Je me suis ren­du compte que les médias main­stream ne savaient pas trop com­ment m’interviewer autrement que sous cet angle. » Le posi­tion­nement des auteur·ices est sou­vent incom­pris : « J’ai envie de pou­voir représen­ter des les­bi­ennes dans mes his­toires sans que cela ne soit ni dépoli­tisé ni un state­ment poli­tique en soi, ou un argu­ment de vente. »

 


« Je fais des his­toires sur les dif­férentes expéri­ences humaines, et il s’avère que l’orientation sex­uelle et la bina­rité du genre en sont des élé­ments impor­tants. »

Julie Del­porte


 

L’histoire de la tra­duc­tion en France d’Alison Bechdel est un cas d’école. Aujourd’hui super­star de la bande dess­inée, l’autrice s’est fait con­naître grâce à ses Dykes to Watch Out For (gouines à suiv­re), une série de strips qui suiv­ent une bande de les­bi­ennes, parue aux États-Unis entre 1983 et 2018. En France, dans les années 1990, deux col­lec­tifs, P’Janvier et Cyprine, ont traduit de manière con­fi­den­tielle cer­tains pas­sages de l’œuvre, dont les exem­plaires ont vite été épuisés. En 2006 paraît Fun Home. Une tragi­comédie famil­iale, un roman graphique au suc­cès immé­di­at, traduit la même année en France et ven­du depuis à 27 000 exem­plaires. « Quand la ques­tion s’est posée ultérieure­ment de traduire The Essen­tial Dykes to Watch Out For, explique Jean-Luc Fro­men­tal, l’éditeur français d’Alison Bechdel, chez Denoël Graph­ic, j’ai estimé que ce serait une erreur, après avoir réus­si à la faire sor­tir du cer­cle com­mu­nau­taire restreint où elle était con­nue, de repar­tir en arrière en pub­liant un ouvrage beau­coup plus cen­tré sur le monde les­bi­en. » Il fau­dra atten­dre encore une décen­nie pour que l’œuvre soit traduite et pub­liée en deux tomes, en 2018, sous le nom L’Essentiel des Gouines à suiv­re, grâce à mai­son d’édition Même pas mal. « Il y avait néces­sité » pour son éditrice Mélanie Deneuve : « Nous, on con­sid­ère que c’est une BD qui fait par­tie du pat­ri­moine de la bande dess­inée, eux con­sid­éraient que c’était un sujet de niche, peut-être même une sous-œuvre. »

De fait, les réc­its LGBT+ sont, encore aujourd’hui, perçus comme à des­ti­na­tion d’un pub­lic exclu­sive­ment com­mu­nau­taire. « Je n’ai pas fait un livre pour les les­bi­ennes tar­dives, ajoute Julie Del­porte. Je fais des his­toires sur les dif­férentes expéri­ences humaines, et il s’avère que l’orientation sex­uelle et la bina­rité du genre en sont des élé­ments impor­tants. » Une envie partagée par Miri­on Malle, qui insiste sur le fait que les per­son­nes queers vivent des expéri­ences com­munes à tout le monde, « par­fois juste dans des con­textes et des milieux dif­férents. Faire l’histoire la plus générale pos­si­ble ne par­le pas à tout le monde, cela ne par­le même à per­son­ne. Je suis intime­ment per­suadée que plus une his­toire est spé­ci­fique, plus elle est uni­verselle. »

Extrait de L’Essentiel des Gouines à suivre (tome 1), d’Alison Bechdel, éditions Même pas mal, 2016. Bande dessinée cultissime qui raconte les aventures de Mo, Loïs, Toni et Ginger dans l’Amérique conservatrice des années 1980.ÉDITIONS MÊME PAS MAL

Extrait de L’Essentiel des Gouines à suiv­re (tome 1), d’Alison Bechdel, édi­tions Même pas mal, 2016. Bande dess­inée cultissime qui racon­te les aven­tures de Mo, Loïs, Toni et Gin­ger dans l’Amérique con­ser­va­trice des années 1980.
ÉDITIONS MÊME PAS MAL

Un raison­nement peu suivi par les grandes maisons d’édition, surtout en ce qui con­cerne la représen­ta­tion des per­son­nes racisées. « Je ne pense pas avoir vu de bande dess­inée pub­liée en France avec deux les­bi­ennes noires », regrette Reine Dibus­si, autrice et illus­tra­trice depuis dix ans, fémin­iste, noire, les­bi­enne et queer. « J’ai pro­posé à une mai­son d’édition un drame roman­tique avec une femme noire les­bi­enne trente­naire qui vit en France. Selon eux, il y avait une surenchère dans le per­son­nage. Mais, en tant que femme queer, c’est ma réal­ité ! » Face à la réti­cence du milieu main­stream à pub­li­er des auteur·ices africain·es et afrodescendant·es, elle a créé sa pro­pre mai­son d’édition, Afiri Stu­dio, qui pub­lie, accom­pa­gne et forme des jeunes auteur·ices aux attentes du milieu pour « faire trem­plin ».

 

« Des portes qui s’ouvrent »

Cette sol­i­dar­ité per­met d’affronter les dif­fi­cultés qui sont encore aujourd’hui inhérentes au fait d’être minori­taire, et out dans le cas des per­son­nes LGBT+. Jul Maroh est un·e des rares auteur·ices trans non binaire vis­i­ble dans ce milieu, revenu·e dans l’actualité de la BD avec Hack­er la peau (2023) : « Pour la pre­mière fois depuis 2017 et donc depuis ma tran­si­tion, je suis revenu·e sur le devant de la scène, en tant que per­son­ne trans, avec Sab­ri­na Cal­vo, une col­lab­o­ra­trice trans pour une œuvre qui par­le de thé­ma­tiques trans. J’avais très peur de la récep­tion du pub­lic et de la manière dont j’allais être reçu·e dans les fes­ti­vals et par les col­lègues. » Un retour au sein de son milieu pro­fes­sion­nel qui s’est avéré plutôt bien­veil­lant.

Lisa Man­del, elle aus­si, con­state le chemin par­cou­ru. « Ces jeunes auteur·ices peu­vent exprimer qui iels sont, ça me rend ultra heureuse », glisse celle qui est actuelle­ment en train de créer une col­lec­tion queer au sein de sa mai­son d’édition Exem­plaire, dans laque­lle des auteur·ices les­bi­ennes et trans sont invité·es à pub­li­er « des his­toires d’amour, de romance ou d’aventure qu’on lit le dimanche à la plage ou chez soi avec son petit thé, quelque chose de léger ». Il y a quinze ans, les auteur·ices de l’époque accueil­laient son pro­jet avec réserve. « Elles me dis­aient “oui, on ver­ra”, puis je n’avais plus aucune nou­velle. Là, c’est la pre­mière fois que je par­le de faire des BD queers à des femmes queers et que je sens un réel ent­hou­si­asme. » Les quinze années à venir vont être mar­quées par de nou­velles his­toires les­bi­ennes, sous le signe de la joie. Celle de Lisa Man­del est com­mu­nica­tive : « Il y a des portes qui s’ouvrent et il faut vrai­ment en prof­iter ; c’est le moment de faire péter les pail­lettes ! » •

Cet arti­cle a été édité par Diane Milel­li.

Dessin extrait de Super Rainbow, de Lisa Mandel, Casterman, 2015. Les aventures de deux super-héroïnes qui pour activer leurs pouvoirs doivent faire l’amour ensemble et avoir un orgasme…LISA MANDEL / CASTERMAN

Dessin extrait de Super Rain­bow, de Lisa Man­del, Cast­er­man, 2015. Les aven­tures de deux super-héroïnes qui pour activ­er leurs pou­voirs doivent faire l’amour ensem­ble et avoir un orgasme…
LISA MANDEL / CASTERMAN

 

Camille Regache

Journaliste indépendante, elle travaille sur les questions de genre et LGBT+, dans le prolongement de son podcast « Camille » (Binge Audio) sur la norme hétérosexuelle. Elle est membre du collectif Hors cadre et de l’Association des journalistes lesbiennes, gay, bi·e·s, trans et intersexes (AJL). Elle signe le reportage sur les assistantes maternelles et l’histoire des Lesbian Avengers. Voir tous ses articles

DESSINER : ESQUISSES D’UNE ÉMANCIPATION

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